Frégate la Vengeance

frégate Vengeance 21 août 1800La Vengeance (1794-1800-1814), frégate de 40 canons servant dans la Marine française. Elle construite dans le chantier naval de Paimboeuf, selon les plans de l’ingénieur Pierre Degay, sa quille posée en juin 1793. Sa construction achevée (8 novembre 1794), elle fut armée (avril 1795), et envoyée dans les Caraïbes. Elle rencontra au large de la Guadeloupe, la frégate anglaise de 32 canons, la Mermaid (8 août 1796), dans un long combat qui n’eut pas de vainqueur. A l’approche de la frégate anglaise de 40 canons, Beaulieu, elle se replia selon les Anglais sans perte de leur côté. Plus tard elle rencontra la corvette Raison de 26 canons (25 août), au large des côtes américaines près du golfe du Maine. Les deux navires se canonnèrent pendant deux heures avec pertes (supérieures chez les Français, toujours selon les Anglais), puis la Raison réussit à s’échapper. Elle échappa à la capture (14 septembre 1799), alors qu’elle avait appareillé de Brest (le 13) pour se rendre à Rochefort. Elle fut poursuivie par l’escadre de l’amiral Warren, qui surveillait le port de Brest, elle dut son salut en se mettant à l’abri dans la Loire1.

Elle servit de nouveau aux Antilles, et eut un combat avec la frégate américaine USS Constellation de 38Frégate la Vengeance combattant la Constellation canons (31 janvier 1800). Commandée par le capitaine de vaisseau François Pitot, les deux navires se livrèrent un combat acharné, la Constellation ayant subi des dommages considérables et la perte de son mât de misaine, dans un combat indécis et nocturne. La Vengeance était elle-même réduite à l’état d’une épave, lorsque le combat fut rompu, les Américains pensèrent même qu’elle avait coulé. Les pertes en hommes furent assez importantes, mais difficilement estimables, la version anglo-saxonne de ce combat donne 15 morts de 25 blessés pour la Constellation, 1 129 boulets tirés, 160 tués ou blessés chez les Français, selon une estimation sans preuve, pour 742 boulets tirés. Le capitaine de la frégate préféra rejoindre la côte de Curaçao où elle s’échoua. Ce grave incident fut l’un des plus importants de la guerre larvée entre la France et les États-Unis (1796-1802). Elle fut réparée et reprit du service, mais rencontra la frégate anglaise Seine du capitaine David Milne. Après un combat violent et meurtrier, 13 tués et 29 blessés du côté britannique, 35 tués et 70 blessés du côté français. La frégate la Vengeance amena son pavillon et dut se rendre aux Anglais. Elle fut remorquée, réarmée, remise en service, mais s’échoua (1801). De nouveau réparée, elle fut remise en service dans le port de Portsmouth. Ses combats avaient cependant du l’endommager assez sévèrement pour qu’elle reste à des tâches portuaires, elle aurait été soit démantelée (1803), soit aménagée en prison flottante (servant jusqu’en 1814).

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1 L. V. Rouyer, Le blocus anglais du port de Brest de 1799 à 1802.

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