110e régiment d’infanterie Port-au-Prince

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Le 110ème régiment d’infanterie ci-devant régiment colonial de Port-au-Prince :

 

Historique :

 1791-1792 :

 Il entra en rébellion à la fin de l’année 1791 ou au début de l’année 1792. Il fut rejoint dans sa rébellion par le 2ème bataillon des 9ème et 48ème régiments d’infanterie débarqués en mars 1792 dans l’île. Il fut embarqué à la fin du mois de mars pour la France et débarqua à l’Ile de Ré au mois de juillet 1792.

 Il fut formé sous le nom de 110ème d’infanterie, le 27 août 1792, avec le régiment colonial de Port-au-Prince (île de Saint-Domingue).

1er bataillon :

 Le 1er bataillon servit aux armées de l’Ouest de 1793 à 1796.

 1793 :

 Nous découvrons un détachement de 8 officiers et 147 hommes dans les rangs de la division des Sables d’Olonnes, le 4 avril[1].

 Ce même détachement était toujours dans cette division, sous les ordres du général Boulard, armée des Côtes de la Rochelle, le 9 juillet. Il se composait de 90 hommes.

 Embrigadement/amalgame du 1er bataillon :

 1er formation :

 Néant.

 2ème formation :

 Le 1er bataillon du 110ème régiment fut versé selon Belhomme, le 8 janvier 1796, à Cholet, dans les rangs de la 10ème demi-brigade de bataille.

2ème bataillon :

 1792 :

 Le 2ème bataillon servit sous Dumouriez à l’armée de l’Argonne et servit à Valmy avant d’être envoyé à La Rochelle.

 1793-1794 :

 En 1793 et 1794, il servit durant la guerre de Vendée puis entre 1795 et 1796 resta à l’armée de l’Ouest.

 Embrigadement/amalgame du 2ème bataillon :

 1ère formation :

 La 196ème demi-brigade de bataille fut formée le 29 juillet 1795, à Carhaix, selon Belhomme, le 28 juillet, selon Louis Susane et Digby Smith. Sa composition est encore un grand mystère, selon Belhomme, Digby Smith et Bertaud et Roucaud, elle comprenait le 2ème bataillon du 110ème régiment d’infanterie, le 4ème bataillon de Seine-et-Marne et le 1er bataillon de la formation d’Orléans.

Selon Louis Susanne elle se composait du 2ème bataillon du 110ème, du bataillon de l’Egalité (Charentes-Inférieure) et du 7ème de la Manche.

Le journal de l’an VII donne une formation différente : 2ème bataillon du 110ème, 1er bataillon de la formation d’Orléans, 4ème bataillon de Seine-et-Marne, 3ème, 7ème et 10ème bataillon de Paris, 4ème bataillon de la Sarthe, bataillon de Chartres (Eure-et-Loir) et 1er bataillon de Versailles (Seine-et-Oise). Qui se place dans la vérité, nous ne pouvons trancher.

 2ème formation :

 La 196ème de bataille devint à l’armée des Côtes de l’Océan, la 6ème demi-brigade de ligne.

Colonels :

 Thomas-Antoine Duplessis chevalier de Mauduit, en mars 1788.

Jean-Joseph Lombard de Roquefort, en novembre 1792.

Pierre-Pascal Dupuy, en mars 1793.

Portraits :

Pierre-François-Gilbert Castella, né à Rabastens dans le Tarn en 1753. Dans les gardes du corps du comte d’Artois (1773). Sous-lieutenant au régiment de la Guadeloupe (1776). Il servit aux Indes Occidentales puis à Sainte-Lucie de 1777 à 1785. Capitaine (1780), il servit sur le Zélé (1781), servit au siège de Saint-Christophe, puis à la Guadeloupe jusqu’en 1789. Major dans le régiment de la Martinique de 1789 à 1792, lieutenant-colonel au 110ème d’infanterie (novembre 1792). Il se réfugia aux Etats-Unis après la prise de l’île par les Anglais et rentra en France (1797). Capitaine avec rang de chef de bataillon à la 28e de ligne (mai 1799). Il servit aux armées d’Helvétie et du Danube (1799). En 1800, à l’armée d’Italie, sous Suchet, adjoint à l’Etat-major, puis chef d’Etat-major de la 5e et 1ère division militaire. Il servit à Pozzolo (25 décembre), puis Monzembano (26 décembre). Il fut autorisé à passer en Martinique et il fut nommé général de brigade, il s’embarqua à Brest (23 avril 1802) et débarqua à Fort-de-France (7 juillet). Commandant les troupes de la Martinique, il rentra en France, attaché au ministère de la Guerre (1804). Employé à Mantoue et à la Grande Armée (1805), commandant la 2e brigade de la 2e division Molitor, corps d’observation de Brune (1807). Division Carra Saint-Cyr (1808), à l’armée d’Italie (1809), puis à la Grande Armée (1812). Il fut commandant à Königsberg, puis à Pillau où il capitula le 8 février 1813. Mis en état d’arrestation, traduit devant un Conseil d’enquête, il fut lavé en juillet et rentra en France. Commandant le département du Pas-de-Calais (2 mars 1814). Admis à la retraite (décembre), il était officier de la Légion d’honneur (19 novembre 1812). Il mourut à Paris en 1825.

Jean Falba, né à Mont-de-Marsan (Landes), le 13 septembre 1766, fils de Dominique Falba, marchand, et de Françoise Ducéré ; marié en premières noces à Marie Lesbazeilles, en secondes noces à Marie Josèphe Thomas. Entra au service comme volontaire au régiment de Port-au-Prince à Saint-Domingue (1er juin 1791), il fut nommé lieutenant pour sa conduite à l’attaque d’un poste espagnol au cours de laquelle il fut blessé d’un coup de baïonnette à la main droite (30 juillet 1793). Après avoir servi sur le vaisseau la Ville de Lorient, du 14 janvier au 23 septembre 1794, sur la frégate le Surveillant, du 9 novembre 1794 au 12 mars 1795, sur le vaisseau le Wattignies, du 12 mars au 27 septembre 1795 et sur la Colombe, du 23 octobre au 21 novembre 1795, il devint lieutenant à la suite de la 12ème demi-brigade de bataille (18 juillet 1796), puis à la 81ème demi-brigade d’infanterie de ligne (6 avril 1797). Capitaine à la 7ème demi-brigade d’artillerie de marine (17 juin 1798), il s’embarqua sur le Cisalpin, du 13 décembre 1798 au 18 mai 1799 et le Zélé, du 20 mai 1799 au 16 septembre 1800, puis fit campagne à l’armée d’observation du Midi et à l’armée d’Italie avec un détachement de marine, de 1800 à 1801. Capitaine au 1er régiment d’artillerie de marine à l’organisation (5 mai 1803), puis chef de bataillon au même régiment (29 mars 1805), il commanda au camp de Boulogne les forts et les batteries de la rade servis par l’artillerie de marine, de 1803 à 1807, major du régiment des marins de Brest (8 juillet 1807) et du 2e régiment d’artillerie de marine (3 mars 1809), promu colonel du 4ème régiment d’artillerie de marine (25 mars 1813), mais ne put rejoindre son poste. Cet emploi fut attribué au colonel de Rouvroy, il fut mis à la suite du 1er régiment d’artillerie de marine (17 avril 1813) et commanda par intérim ce régiment aux batailles de Lützen (2 mai), de Bautzen (20 mai) et de Wurschen (21 mai), où il fut blessé. Commandant de la place de Guadenberg en Silésie (4 juin), il reçut l’ordre de se rendre à Haarlem pour prendre le commandement du 4e régiment étranger (6 août 1813) et se distingua au siège de Naarden, fin 1813-1814. Colonel du 2ème régiment de canonniers de la marine sous la Première Restauration (27 juillet 1814), il exerça sous la Seconde Restauration le commandement des bataillons d’artillerie de marine à Brest, 1818-1821, à Rochefort, 1822-1823 et à Lorient, 1823-1829. Admis à faire valoir ses droits à la retraite (27 octobre 1829), il fut admis à la retraite avec le grade honorifique de maréchal de camp par ordonnance du 27 janvier 1830 avec jouissance au 27 octobre 1829. Il mourut à Versailles (Yvelines), avenue de Saint-Cloud n° 75, le 9 octobre 1848. Il fut inhumé le 12 à Versailles, cimetière Saint-Symphorien de Montreuil, où la sépulture existe encore de nos jours[2].

 

Document : Transmis par Jérôme Croyet

« Militaires décédés à l’hôpital des Sables d’Olonnes, Vendée :


4 frimaire an II, Martin Jean, fusilier du 110ème régiment d’infanterie, compagnie de La Marque, natif de Montauban, département de la Haute-Garonne, est décédé le 1er frimaire.


7 ventôse an II, Cavailler André, sergent au 110ème régiment d’infanterie, 1er bataillon 4ème compagnie, natif d’Avignon est décédé hier 
».

 

Document : transmis par un aimable internaute : transcription de l’acte de mariage d’Ignace Grosman et de Louise Françoise Laurent, le 20 nivôse an VI, Châteaubriant (Loire-Atlantique)

 

«  Devant moi officier de l’Etat Civil de Châteaubriant y demeurant étant dans la Chambre ordinaire de l’Administration municipale dudit lieu, s’est présenté Ignace Grosman garde territorial en cette commune originaire de la commune de Filzelurek ( ??) en Autriche fils d’Antoine Grosman et de Marie-Anne Grosman, se disant Autrichien, âgé de 26 ans, domicilié de cette commune, majeur d’une part,

Et Louise-Françoise Laurent originaire et domicilié de cette commune, fille de feu (René en marge) Jean Lorentet de Françoise Meslier, née suivant son extrait de naissance le 18 septembre 1781 Vieux, mineure d’autre part,

En présence et du consentement de ladite Françoise Meslier veuve Laurend, mère de la contractante, âgée de 55 ans originaire et domiciliée de cette commune,

Et encore en présence des quatre témoins majeurs ci-après, Victorien Laurend, aubergiste âgé de 67 ans originaire et domicilié en cette commune, oncle au paternel de la contractante, Jean Baptiste Bernard Chambelière ( ?) rentier âgé de 35 ans originaire et domicilié en cette commune, Jean Baptiste Gallois Sigueno de Maine ( ?), âgé de trente ans originaire et domicilié en cette commune, Jean Scheweitzer ( ?) tisserand âgé de 24 ans originaire de la commune de Regisheim (Reguisheim – Alsace) canton Deusesheim (Dossenheim – Alsace) département du Haut-Rhin et domicilié en celle-ci.

Lecture faite de l’acte de naissance de la contractante, d’un acte de notoriété en date du 16 nivôse présent mois, donné par le citoyen Nollet, Juge de Paix de ce canton, signé au ( ?) délivré Nollet de la Porte, greffier, lequel constate que le dit Ignace Grosman, contractant avoir lors de son enrôlement devant l’administration municipale de Blois devant le 110e régiment d’Infanterie cy devant Port au Prince, 21 ans, qu’il … avait prisonnier de guerre autrichien, qu’il a actuellement environ 26 ans, que voulant se marier et ne lui ayant pas été possible de pouvoir se procurer son extrait d’âge comme étranger, il a requis le dit acte de notoriété.

Lecture faite de l’extrait mortuaire de René Jean Lorend, père de la contractante et celui de publication du mariage des contractants enregistré à Châteaubriant le 17 nivôse présent mois an VI, publié en affiche le même jour à l’heure de midi à l’extérieur de la principale porte de la maison commune sans opposition à notre connaissance.

Le mariage a été contracté déclaration que chacune des parties a fait devant moi je déclare prendre Louise Françoise Laurend en mariage. Je déclare prendre Ignace Grosmane en mariage après  cette double déclaration, moi officier de l’ état-civil ai prononcé au nom de la loi en présence des contractants et des dits quatre témoins que le dit Ignace Grosman et Louise Françoise Laurend sont unis en mariage.

Le présent acte dressé par moi le 20 nivôse an VI de la République une et indivisible aux 3 heures après midi de ce jour et signé par les parties et l’heure par moi fixée des contractants et des dits témoins  de la mère de la contractante en présence

J’ai dressé le présent acte, du nom René en marge approuvé ».

 

Article de Laurent B. et Jérôme Croyet

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[1] Chassin, Etudes documentaires sur la Révolution Française, La Vendée Patriote, tome 1.

[2] Transmis par Jérôme Croyet.