Les frégates de la Marine française sous la Révolution et l’Empire, 1789-1815

FrégateDans nos travaux modestes pour la SEHRI, voici plusieurs années que nous accumulons des notes sur les navires des flottes de la Révolution et l’Empire pour la période de 1789 à 1815. Voici donc une liste, qui demande à être corrigée, augmentée, simplement un outil de travail instantané de ce que nous savons à l’heure actuelle. Les listes de vaisseaux de ligne ont attiré l’attention des auteurs, prestigieux navires, les plus grosses unités de la flotte. Les frégates sont moins connues, bien que les livres d’histoire de la Marine citent beaucoup d’anecdotes et d’exploits des frégates de la Marine française. C’est avec plaisir que nous accepterons aides et modifications de ce petit travail incomplet et imparfait. Parmi d’autres auteurs, Rouyer dans ses travaux sur le blocus de Brest par les Anglais indique que la flotte française se composait au début de la guerre par 75 navires de ligne, dont 55 perdus (durant les premières années), 34 capturés, et 102 frégates, dont 82 capturées par les britanniques durant la même période1.

Active (?-?),

Africaine (?-1800-1801-?), elle fut prise par les Anglais (1801),

Africaine (?-1814-?),

Aigrette (1776-?),

Alceste (1780-1802), elle fut prise par les Anglais à Toulon (1793), servit dans la Marine de Piémont-Sardaigne (1794), reprise par les Français (1794), à nouveau prise par les Anglais (1799), démantelée (1802),

Alerte (?-1799-?),

Amazone (1780-?),

Amphitrite (1766-?),

Amphitrite (1808-1809), elle fut sabordée par les Français dans le port de Fort-de-France (1809),

Amphitrite (-1814-1815-?),

Andromaque (1778-1796), elle fut détruite sur une côte,

Aréthuse (?-1792-1793-?), elle fut prise par les Anglais à Toulon,

Aréthuse (?-1812-1813-?),

Ariel (?-?),

Artémise (?-1798), elle brûla durant la bataille d’Aboukir,

Astrée (1780-1810-?),

Atalante (1768-1794-?), elle fut prise par un vaisseau de ligne ennemi en 1794,

Atalante (?-1803-1805-?),

Aurore (1781-1793), elle fut brûlée par les Anglais à Toulon,

Babet (?-1794-?),

Badine (1779-1803-?),

Barboude (?-?),

Belle-Poule (1802-1806-1816), elle fut capturée par les Anglais (1806), démantelée (1816),

Bellone (1779-1793), elle fit naufrage au large de Quiberon (1793),

Bellone (?-1794-1798-?), elle fut capturée par les Anglais (1798),

Bellone (?-1801-1806-?), elle fut capturée par les Anglais (1806),

Bellone (?-1810-?), probablement capturée par les Anglais (île de France, 1810),

Belette (1780-?),

Bienvenue (?-1794-?), elle fut prise par les Anglais (1794),

Blonde (1781-?),

Boudeuse (1766-1800), elle fut démantelée au siège de Malte (1800),

Bravoure (?-1796-1801), elle fut détruite sur une côte,

Brune (1781-1794-?),

Calliope (?-1797-?),

Calypso (?-1806-1809-?),

Carmagnole (?-1794-1800), elle fit naufrage à Flessingue,

Caroline (?-1801-1802-?),

Carrère (?-1799-1801-?), elle fut prise par les Anglais (1801),

Castor (?-1794-?), elle fut prise par les Anglais (1794),

Ceréa (1779-?),

Charente (?-1799), elle fit naufrage sur les côtes françaises,

Chiffonne (?-1801-?), elle fut capturée par les Anglais (1801),

Cigogne (?-1802-?),

Cléopâtre (1781-1793-1816), capturée au large de Guernesey par les Anglais (1793), elle servit dans la Royal Navy sous le nom d’HMS Oiseau.

Clorinde (?-1800-1811-?),

Cocarde (?-1796-1802), rebaptisée la Vertu, elle fit naufrage,

Colombe (?-1795-?),

Concorde (?-1793-1800-?), elle fut prise par les Anglais (1800),

Consolante (1774-1802), elle fit naufrage aux Antilles,

Coquette (1779-?),

Coquille (?-1798-?), elle fut prise par les Anglais (1798),

Cornélie (?-1799-1805-?),

Courageuse (1778-1799-?), elle fut prise par les Anglais (1799),

Créole (?-1800-1802-?),

Crescent (?-?),

Cybèle (?-1794-?),

Danaé (1782-?),

Daphné (?-1794-1797-?), prise sur les Anglais (1794), fut reprise (1797),

Décade (?-1798-?), elle fut prise par les Anglais (1798),

Dédaigneuse (?-1801-?), elle fut prise par les Anglais (1801),

Désirée (1796-1800-1832), elle fut capturée par les Anglais lors du raid de Dunkerque (7 juillet 1800),

Diane (?-1798-1800-?), elle fut capturée par les Anglais à Malte (1800),

Diane (?-1807-?),

Didon (?-1800-?),

Diligente (?-1794-?),

Driade (1783-?),

Égyptienne (?-1801-?), elle fut capturée à Alexandrie (1801),

Embuscade (?-1793-1798-?), elle fut capturée par les Anglais (1798),

Émeraude (1779-?),

Engageante (1766-1794-1811), elle fut capturée par une division navale anglaise (1794),

Fée (1782-?),

Félicité (?-1786-1795-?),

Fidèle (?-1795-1802-?),

Fine (1779-1793), elle fit naufrage au large de la Nouvelle-Angleterre,

Flèche (1780-?),

Fleur de Lys (1782-?),

Flore (1806-1811), elle fit naufrage,

Forte (1794-1799-1801), elle fut prise par les Anglais (1799), incorporée dans la Royal Navy, fit naufrage en mer Rouge en 1801.

Fortunée (?-1791-1794-?), elle fut prise par les Anglais à Saint-Florent,

Franchise (-1800-1801-?),

Fraternité (?-1794-1800-?),

Freedom (?-1797), navire anglais capturé, se fracassa sur une côte,

Friponne (1778-1795-?),

Furieuse (?-1800-?),

Galathée (1779-1795), elle fit naufrage,

Galathée (?-1815-1817-?),

Gentille (1778-1795-?), elle fut capturée par les Anglais (1795),

Gloire (1778-1795-?), elle fut capturée par les Anglais (1795),

Guadeloupe (?-?),

Harmonie (?-1797), elle fut détruite à la côte,

Hélène (?-1793-?), elle fut prise au large de la Sardaigne (1793),

Hermione (1778-1793), elle fit naufrage en 1793.

Hermione (1804-1808), elle fit naufrage à l’approche du port de Brest dans l’Iroise (1808),

Hortense (1803-1840), rebaptisée la Flore (1814),

Immortalité (1795-1798-1806), elle fut capturée par les Anglais (1798),

Impatiente (?-1796), elle fit naufrage dans la baie de Bantry (Irlande),

Impérieuse (?-1793-?), elle fut capturée par les Anglais (1793),

Inconstante (?-1793-?), elle fut capturée par les Anglais (1793),

Incorruptible (?-1796-1807-?),

Indépendant (?-1798-1799-?),

Insurgente (?-1793-1799-?), elle fut capturée par les Anglais (1799),

Iphigénie (?-1793), elle fut prise à Toulon par les Anglais, et livrée aux flammes,

Iphigénie (1777-1818), elle fut capturée par les Espagnols (1795), incorporée dans leur marine,

Iris (1781-1793), elle fut prise par les Anglais à Toulon et livrée aux flammes,

Iris (1780-?),

Junon (1780-1799-?), elle fut prise par les Anglais (1799),

Justice (1794-1801-?), elle fut prise par les Anglais (1801),

Loire (?-1798-1800-?), elle fut prise par les Anglais (1798),

Lutine (1779-1793-?), elle fut capturée par les Anglais à Toulon (1793),

Manche (?-1807-1810-?),

Médée (1778-1800-?), elle fut capturée par les Anglais (1800),

Méduse (1783-1796), elle fut détruite en mer,

Méduse (?-1797), elle sombra en mer,

Melpomène (?-1792-1794-1815), elle fut capturée par les Anglais à Calvi (1794),

Melpomène (?-1815-?),

Mignonne (1767-1794-1797), elle fut capturée par les Anglais (1794), brûlée lors de l’évacuation de Porto Ferraio (1797)

Mignonne (?1794-1799-?),

Minerve (1782-1794-1837), elle fut capturée par les Anglais à Saint-Florent (1794), entra au service de la Royal Navy sous le nom d’HMS St Fiorenzo.

Minerve (1794-1814), prise par les Anglais (1795), servit dans la Royal Navy sous le nom d’HMS Minerve, reprise par les Français (1803), elle fut rebaptisée la Canonnière, puis la Confiance (1809), à nouveau capturée par les Anglais (1810), rayé des cadres et démantelée (1814),

Minerve (?-1810-?), elle fut capturée par les Anglais à l’île de France (1810),

Modeste (?-1793-?), elle fut capturée par les Anglais à Toulon (1793),

Montréal (?-1793), elle fut capturée et brûlée par les Anglais à Toulon (1793),

Muiron (1797-1850),

Narcisse (?-1791-?),

Nayade (1779-?),

Némésis (?-1796-?), elle fut prise à Tunis (1796),

Néréide (1779-1816), elle fut prise par les Anglais (1797), reprise par les Français (1810), reprise par les Anglais (1810), démantelée en 1816,

Nymphe (1782-1793), elle fit naufrage à Noirmoutier,

Pallas (?-1800-?), Elle fut prise par les Anglais (1800),

Perdrix (1784-1793-?),

Perle (?-1792-1793-?),

Piémontaise (?-1805-1806-?),

Pique (?-1793-1795-?), elle fut prise par les Anglais (1795),

Pomone (1785-1803), elle fut prise par les Anglais (1794), s’écrasa sur un rocher (1802), renflouée mais vendue et démantelée (1803),

Pomone (1805-1811-?), elle fut capturée par les Anglais (1811),

Poulette (1782-?),

Poursuivante (1796-1806-?), elle fut transformée en ponton (1806),

Pourvoyeuse (1774-1786-?),

Précieuse (1779-1799-?),

Preneuse (?-1796-1799), elle sabordée par son commandant et détruite sur une côte,

Prévoyante (?-1795-?), elle fut prise par les Anglais (1795),

Prompte (?-1793-?),

Proserpine (?-1793-1796-?), elle fut prise par les Anglais (1796),

Prudente (?-1794-1799-?), elle fut prise par les Anglais (1799),

Psyché (?-1805-?), elle fut capturée par les Anglais (1805),

Railleuse (1779-?),

Régénérée (?-1795-1801-?),

Républicaine (?-1794-?),

République française (1794-1796-1810), rebaptisée Renommée, elle fut prise par les Anglais (1796),

Résistance (1795-1797-1814), elle fut prise par les Anglais (1797),

Résolue (1778-1798-?), elle fut prise par les Anglais (1798),

Réunion (?-1793-?), elle fut capturée par les Anglais (1793),

Revenge (?-1794-?), elle fut capturée par les Anglais (1794),

Révolution (?-1796-1797-?),

Révolutionnaire (?-1794), elle se fracassa sur une côte,

Rhin (?-1805-1806-?),

Richmond (?-1793), elle brûla lors de l’expédition de Sardaigne,

Romaine (?-1798-1799-?),

Rubis (?-1813), elle fut drossée sur les côtes des îles de Los, et coula (1813),

Sardine (1779-?),

Sauvette (1783-?),

Seine (1794-1798-1803), elle fut capturée par les Anglais (1798), fit naufrage en heurtant un banc de sable près du Texel (1803),

Sémillante (1781-?),

Sémillante (1792-1810), elle fut prise par les Anglais (1809), désarmée (1810),

Sensible (?-1792-1793-?), elle fut prise par les Anglais à Toulon (1793),

Sensible (?-1798-?), elle fut capturée par les Anglais (1798),

Sérieuse (1779-1793), elle fut prise par les Anglais à Toulon, et fut livré aux flammes (1793),

Sérieuse (?-1798), elle fut coulée par les Anglais à la bataille d’Aboukir,

Sirène (?-1798-1800-?),

Subtile (1780-?),

Succès (?-1801-?), elle fut capturée par les Anglais (1801),

Sultane (1764-1793-?), elle fut prise par les Anglais à Toulon (1793),

Surveillant (?-1794-?),

Surveillante (1778-1796), elle fit naufrage dans la baie de Bantry,

Suzanne (1779-?),

Sybille (?-1794-?), elle fut prise par un vaisseau ennemi (1794),

Tamise (1758-1793-1796-1803), prise sur les Anglais (1793), elle fut reprise (1796),

Thémis (?-1805-1806-?),

Thétis (?-1793-1794-?),

Topaze (?-1793-?), elle fut prise par les Anglais à Toulon (1793),

Topaze (?-1808-1809-?), elle fut prise par les Anglais à la Guadeloupe (1809),

Tourterelle (1766-?),

Tourtereaux (1781-?),

Tribune (?-1794-1796-?), elle fut prise par les Anglais (1796),

Uranie (1788-1807), rebaptisée Tartu (1793), capturée par les Anglais (1797), incorporée dans la Royal Navy sous le nom d’HMS Uranie, vendue et démantelée (18007),

Uranie (?-1801-1802-?),

Variante (?-1796-?), elle fut prise par les Anglais (1796),

Vengeance (1794-1800-1814), elle fut prise par les Anglais (1800),

Vénus (1782-1800-?), elle fut prise par les Anglais (1800),

Vénus (?-1806-1810-?), elle fut prise par les Anglais dans l’océan Indien (1810),

Vertu (?-1796-1798-?),

Vestale (1780-1799-?), elle fut prise par les Anglais (1799),

Victoire (?-1793), elle fut prise par les Anglais à Toulon, et livrée aux flammes,

Victorieuse (?-1793), elle fut prise par les Anglais à Toulon, et livrée aux flammes,

Vigilante (?-1793-?),

Ville de Lorient (?-1794-1797-?),

Virginie (?-1795-1796-?), elle fut prise par les Anglais (1796),

Volontaire (?-1794), elle se fracassa sur une côte.

196 frégates.

Notes et liste de Laurent Brayard

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1 L. V. Rouyer, Le blocus anglais du port de Brest de 1799 à 1802.

La frégate l’Alceste

frégate l'Alceste 2L’Alceste (1780-1802), frégate de 32 canons en service dans la Marine française. Elle fut construite par l’arsenal de Toulon sous les plans de l’ingénieur naval Coulomb, commandée en avril 1780, sa quille fut posée en mai et elle fut lancée en octobre, armée en février 1781. Elle servit dans l’escadre de Méditerranée, mais elle fut prise par les Anglais au siège de Toulon (août 1793). Elle fut évacuée (18-19 décembre), lors de la fuite des coalisés du port de guerre français et transférée à la Marine du royaume de Piémont-Sardaigne (début 1794). Elle ne tarda pas à être reprise par les Français, par la Boudeuse (8 juin 1794), et fut confiée au lieutenant Lejoille. Ce dernier captura le brick anglais Scout, au cap Bon (4 août), qui entra au service de la Marine française. Elle servit dans l’escadre du contre-amiral Martin lors de la bataille de Gênes, (cap Noli), le 14 mars 1795. Le capitaine Hubert en pris le commandement (31 mars), et participa à la capture du vaisseau de ligne Berwick au large de la Corse. Voici une lettre du capitaine à son père racontant ce combat :

« Mon cher père, le 25 messidor, au point du jour, étant nord et sud avec le golfe de Fréjus, nous aperçûmes l’armée anglaise, plus forte que nous de 9 vaisseaux, dont 5 trois ponts. Les vents étant alors grand frais du nord-ouest, nous étions fort mal en ordre, et les Anglais, se formant en ligne en arrivant, doublement forts du nombre de leurs vaisseaux et de leur position, auraient pu engager une affaire générale que tout concourait à rendre très désavantageuse à notre armée. Mais les destinées de la République veillaient sur nous, et les Anglais, au lieu de profiter d’un avantage qu’ils ne retrouveront peut-être jamais, ayant viré pour se former en ligne à l’autre bord, notre général profita de cette fausse manœuvre pour former sa ligne par ordre de vitesse, en faisant forcer de voiles à toute l’armée pour aller s’embosser dans le golfe de Fréjus et soutenir le combat de manière moins inégale, s’il prenait fantaisie à l’ennemi de nous y venir attaquer. Une partie de cette bonne disposition fut cependant détruite par les vents qui calmaient à mesure que nous approchions la terre, tandis que les Anglais, ayant reviré au même bord que nous, en conservaient davantage, étant plus au large, de sorte qu’à midi, les vents ayant passé à l’est petit frais, ils ne purent joindre que cinq à six vaisseaux de notre arrière-garde avec lesquels ils engagèrent le combat sans pouvoir les dépasser. Le vaisseau l’Alcide, qui se trouvait serre-file, ayant été désemparé après une heure et demie de combat, le général fit signal à la frégate la Justice, de 40 canons de 18, d’aller donner la remorque à ce vaisseau. Comme elle ne prenait probablement pas assez promptement les dispositions nécessaires à cette manœuvre, le général lui réitéra son ordre, et le moment d’après fit le même signal à la frégate l’Alceste de 32 canons de 12. Aussitôt je donnai vent devant, et, prolongeant l’armée aux autres amures, je fus passer à portée et demie de fusil sous le beaupré du vaisseau anglais, et, lui lâchant toute ma bordée, je m’approchai de l’Alcide pour lui donner la remorque, malgré le feu violent de deux vaisseaux à trois ponts et du soixante-quatorze qui me prolongeaient alors de l’avant à l’arrière, et qui tuèrent à mes côtés un de mes officiers, mon capitaine d’armes et deux matelots, et me couvrirent moi-même d’éclats. Malgré le feu, je serais venu cependant à bout de mon opération, si l’incendie, qui se déclara à borde de l’Alcide, ne m’eût ôté tout espoir de le sauver. N’espérant plus lui-même, il amena, et je repris les amures à tribord pour rejoindre l’escadre française. Malgré le feu non interrompu de cinq vaisseaux dont deux à trois ponts, pendant cinq quarts d’heure, je parvins, quoique fort en désordre, à me mettre hors de leur portée. J’eus dans cette affaire, dix-huit tués et trente-trois grièvement blessés, quarante-quatre boulets dans le corps de la frégate et sept au-dessous de l’eau, le grand mât percé de trois boulets, le mât d’artimon de deux, plus de trois cents trous dans mes voiles, et mes manœuvres hachées au point d’être obligé de brasser les vergues avec des amures de bonnettes et des drisses de flammes. Le vaisseau l’Alcide, en sautant, ayant séparé l’avant-garde anglaise, l’escadre française fut mouiller à Fréjus mais comme il fallait serrer le vent pour y aller, et que cela m’était impossible, je fus de relâche à Nagais, à deux lieues de là, pour me réparer, et le général expédia une autre frégate pour m’y accompagner et me prêter secours ».

Elle convoya Aubert Dubayet à Constantinople qui était envoyé en mission diplomatique auprès de la Porte (mars 1796), passa sous le commandement de Trullet (novembre 1796-janvier 1797), effectuant des missions de patrouille sur les côtes italiennes. Elle passa sous le commandement du capitaine Barré (1798), et participa à l’expédition d’Égypte, transportant le général Reynier. Elle fut prise par les Anglais (18 juin 1799), et prit du service dans la Royal Navy. Elle fut envoyée en Angleterre, enregistrée dans la catégorie des bricks (sloops) en 1801, mais jugée probablement en mauvais état ou inutile, elle fut transformée en batterie flottante (août 1801), puis vendue pour 1 445 livres pour être démantelée (20 mai 1802).

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Jean-Joseph Hubert, né à Saint-Arnoult-en-Yvelines, le 17 décembre 1765. S’enrôla dans la Marine royale (1780), il servit sur le vaisseau de ligne Languedoc, il combattit à son bord durant la guerre d’Indépendance américaine, sous-lieutenant (1787), enseigne de vaisseau (12 janvier 1792), il servit sur le Vengeur, jusqu’à qu’il fit naufrage au large d’Ajaccio. Il reçut le commandement du chébec Jacobin (1793), lieutenant de vaisseau (10 septembre 1794), il servit sur la frégate la Boudeuse (21 octobre), puis sur la frégate l’Alceste (31 mars 1795), capitaine (de frégate ?, 4 mai), il servit à la bataille des îles d’Hyères, puis passa sur la frégate la Junon (février 1796), capitaine commandant le Guillaume Tell (10 mai 1797), puis le Banel (août 1798), et le Frontin, la frégate la Carmagnole (1799), qui s’échoua sur la côte de Vlissingen au cours d’une tempête, et se trouva tellement désemparée et endommagée que le navire fut démantelé plus tard sur place (1800). Commandant de la frégate la Créole (9 mars 1801), passa sur le vaisseau Swiftsure, chevalier de la Légion d’honneur (1804), commandant de l’Indomptable (19 juillet), officier de la Légion d’honneur, il combattit à la bataille des Quinze-Vingt (juillet 1805), puis à la bataille de Trafalgar (21 octobre), où son navire put se dégager et battre en retraite, il vînt au secours des survivants du Bucentaure (25 octobre), s’ancra au large de Cadix alors que la tempête faisant rage, ses câbles furent rompus et il fut drossé sur le rivage alors qu’il était surchargé d’hommes, il n’y eut que 150 survivants sur 1 200 hommes à son bord, Hubert fut du nombre des disparus, engloutis par la mer durant la tempête.

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Louis-Jean-Nicolas Lejoille, né le 11 novembre 1759, à Saint-Valéry-sur-Somme, fils d’un capitaine de navire marchand, mousse sur le brigantin l’Elizabeth, commandé par son père (1766), il fit des études à Abbeville et Amiens, puis revînt sous le commandement de son père, à bord du De Granbourg, où il servit comme timonier, il servit dans la Marine royale dans l’escadre du bailli de Suffren, dans la campagne des Indes, timonier sur la flûte La Tamponne (1776), second lieutenant sur le brick La Vengeance (1779), il combattit à la bataille de Porto Praya (1781), lieutenant de frégate (1782), il retourna sur le De Granbourg et commanda le navire à la place de son père (1784-1791), servit ensuite dans la Marine de la République, capitaine (6 mai 1793), commandant la corvette La Céleste, il s’empara du navire anglais Shout (18 canons), avec comme port d’attache Brest. Il passa lieutenant sur le vaisseau de ligne Le Tonnant, et participa à la prise de la frégate anglaise l’Alceste (4 juin 1794), dont il prit le commandement. Dans l’escadre du contre-amiral Martin, il participa avec son navire à la prise du vaisseau de ligne anglais, Berwick (74 canons), mais il fut grièvement blessé à la jambe et au bras droit et dut passer une convalescence à Gênes (1795). Capitaine de vaisseau, chef de division, il commanda le Généreux durant la bataille d’Aboukir (1er et 2 août 1798), il tenta de s’emparer sans succès du Bellerophon, mais prit au large de la Crète le vaisseau anglais Leander, après un combat de cinq heures, puis rejoignit Corfou, qui fut bientôt assiégée par une force coalisée (1798-1799), il eut les deux jambes emportées par un boulet lors d’un combat devant le fort de Brindisi, et mourut de ses blessures (9 avril 1799).

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Frégate la Vengeance

frégate Vengeance 21 août 1800La Vengeance (1794-1800-1814), frégate de 40 canons servant dans la Marine française. Elle construite dans le chantier naval de Paimboeuf, selon les plans de l’ingénieur Pierre Degay, sa quille posée en juin 1793. Sa construction achevée (8 novembre 1794), elle fut armée (avril 1795), et envoyée dans les Caraïbes. Elle rencontra au large de la Guadeloupe, la frégate anglaise de 32 canons, la Mermaid (8 août 1796), dans un long combat qui n’eut pas de vainqueur. A l’approche de la frégate anglaise de 40 canons, Beaulieu, elle se replia selon les Anglais sans perte de leur côté. Plus tard elle rencontra la corvette Raison de 26 canons (25 août), au large des côtes américaines près du golfe du Maine. Les deux navires se canonnèrent pendant deux heures avec pertes (supérieures chez les Français, toujours selon les Anglais), puis la Raison réussit à s’échapper. Elle échappa à la capture (14 septembre 1799), alors qu’elle avait appareillé de Brest (le 13) pour se rendre à Rochefort. Elle fut poursuivie par l’escadre de l’amiral Warren, qui surveillait le port de Brest, elle dut son salut en se mettant à l’abri dans la Loire1.

Elle servit de nouveau aux Antilles, et eut un combat avec la frégate américaine USS Constellation de 38Frégate la Vengeance combattant la Constellation canons (31 janvier 1800). Commandée par le capitaine de vaisseau François Pitot, les deux navires se livrèrent un combat acharné, la Constellation ayant subi des dommages considérables et la perte de son mât de misaine, dans un combat indécis et nocturne. La Vengeance était elle-même réduite à l’état d’une épave, lorsque le combat fut rompu, les Américains pensèrent même qu’elle avait coulé. Les pertes en hommes furent assez importantes, mais difficilement estimables, la version anglo-saxonne de ce combat donne 15 morts de 25 blessés pour la Constellation, 1 129 boulets tirés, 160 tués ou blessés chez les Français, selon une estimation sans preuve, pour 742 boulets tirés. Le capitaine de la frégate préféra rejoindre la côte de Curaçao où elle s’échoua. Ce grave incident fut l’un des plus importants de la guerre larvée entre la France et les États-Unis (1796-1802). Elle fut réparée et reprit du service, mais rencontra la frégate anglaise Seine du capitaine David Milne. Après un combat violent et meurtrier, 13 tués et 29 blessés du côté britannique, 35 tués et 70 blessés du côté français. La frégate la Vengeance amena son pavillon et dut se rendre aux Anglais. Elle fut remorquée, réarmée, remise en service, mais s’échoua (1801). De nouveau réparée, elle fut remise en service dans le port de Portsmouth. Ses combats avaient cependant du l’endommager assez sévèrement pour qu’elle reste à des tâches portuaires, elle aurait été soit démantelée (1803), soit aménagée en prison flottante (servant jusqu’en 1814).

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1 L. V. Rouyer, Le blocus anglais du port de Brest de 1799 à 1802.

Frégate La Tamise

Frégate Tamise 2La Tamise (1758-1793-1796-1803), frégate de 32 de la classe Richmond, qui fut construite selon les plans de l’ingénieur naval Henry Adams dans les chantiers navals de Bucklers Hard en Angleterre. Sa quille fut posée (février 1757), elle fut lancée sous le nom de Thames (10 avril 1758), armée à Portsmouth (29 mai). Elle servit durant la campagne navale de la guerre de Sept-Ans, participant à la prise de la frégate française l’Aréthuse (18 mai 1759), puis envoyée en Méditerranée (août 1763), puis désarmée (mars 1766). Elle fut réparée et remise en état et de nouveau armée (octobre 1770), et participa à diverses missions, notamment sur les côtes du Maroc (1770-1775). Après avoir été de nouveau remise en état (1775), elle servit durant la guerre d’indépendance américaine (août 1776-septembre 1782), de nouveau désarmée à la fin de la guerre. Elle fut réarmée, commandée par le capitaine Thomas Troubridge (juin 1790), fut envoyée en mer de Chine et à Macao, servant d’escorte, puis fut de nouveau réparée et préparée pour de nouvelles missions.

Elle fut capturée par les Français, sous les ordres capitaine Allemand (1793). Elle avait rencontré la frégate française l’Uranie (24 octobre 1793), et dans un combat acharné avait repoussé l’assaut des Français, dont le capitaine, Jean-François Tartu fut tué. Le lendemain, elle fut de nouveau assaillie mais par la frégate la Carmagnole, du capitaine Zacharie Allemand et fut prise après une défense héroïque des Anglais (24 octobre). Elle fut rebaptisée Tamise. Elle servit dans une petite division au début de l’année 1794, chargée sur les côtes de l’Irlande et de l’Angleterre de mettre le désordre et de s’emparer de navires marchands anglais (en compagnie des frégates La Tamise, La Félicité et l’Insurgente et des corvettes Jean Bart et l’Achille). Cette division fut bientôt renforcée des frégates Galatée, Carmagnole, Résolue et Babet. La campagne rapporta une prise totale de 18 navires marchands anglais. Elle servit dans l’escadre française au combat de Prairial, (28 mai, 1er juin 1794), commandée par le capitaine Jean-Marthe-Adrien L’Hermite. Elle servit dans l’escadre du contre-amiral Martin lors de la bataille de Gênes, (Cap Noli), le 14 mars 1795.

Elle fut capturée par les Anglais, lors d’un combat opposant les frégates françaises Tamise et Tribune auxFrégate Tamise frégates anglaises Santa Margarita et Unicorn (8 juin 1796). Elle fut reprise par les Anglais dans ce combat, et donnée au capitaine William Lukin, servant à la Jamaïque (1797). Elle fut sujette à la grande révolte des équipages (Spithead and Nore), mais le capitaine Lukin réussit à reprendre le contrôle et à convaincre ses hommes de reprendre le service. Elle s’empara d’une petite barge armée d’un canon au large de la Jamaïque (1797), captura un chasse-marée français (12 juin 1800), et servit dans l’escadre et division navale de Quiberon. Son équipage participa à des raids à terre visant à détruire les défenses côtières et les forts. Elle prit en chasse un corsaire français, du nom de Diable à Quatre, armé de 16 canons (de 6 et 12 livres), avec un équipage de 150 hommes, non loin du phare de Cordouan (embouchure de la Gironde). Appuyée par la frégate Immortalité, elle s’empara de ce navire (26 octobre). Il fut mis en service dans la Royal Navy sous le nom d’Imogen.

Elles capturèrent ensemble la goélette française l’Unique qui naviguait de la Guadeloupe à Bordeaux avec une cargaison de café, la goélette fut prise après une poursuite d’une journée (29 octobre). Elle s’empara encore d’un corsaire français, L’Actif, armé de 14 canons de 6 livres et de deux canons de 12 livres, avec un équipage de 137 hommes, l’action eut lieu dans le golfe de Gascogne alors que le navire français n’avait quitté son port d’attache que la journée précédente (30 novembre). Il fut mis en service dans la Royal Navy sous le nom de Morgiana. Elle captura encore la corvette française Aurore, dans la Manche, qui était armée de 16 canons et commandée par le capitaine Charles Girault. Elle avait à son bord un aide de camp du gouverneur de l’île Maurice qui transportait des dépêches et des instructions du gouvernement français (18 janvier 1801). Elle fut incorporée dans la Royal Navy sous le nom de Charwell.

Elle rendit encore quelques services, sous le commandement du capitaine Aiskew Paffard Hollis (juin), elle vînt prévenir Gibraltar de la présence d’une division de six navires français et espagnols dans les environs (8 juillet). Elle quitta le port avec un escadre anglaise (11 juillet), participa à la poursuite et à la bataille d’Algésiras et s’attaqua à des caboteurs et de petits navires dans la baie d’Estepona. Elle fut finalement renvoyée en Angleterre, où elle fut démantelée à Woolwich en septembre 1803.

Jean-Marthe-Adrien L’Hermitte, naquit le 29 septembre 1766, à Coutances dans la Manche, fils d’un conseiller du roi, il s’enrôla comme mousse à bord d’un navire, le Pilote des Indes, un cotre garde-côte qui patrouillait dans la Manche (1780). Il participa à un abordage contre un corsaire anglais, puis servit sur le Northumberland et fit campagne aux Amériques sous l’amiral Grasse, il servit à la bataille de la Chesapeake (5 septembre 1781) et à la prise de Saint-Christophe. Il servit ensuite à bord de la frégate Médée qui porta des dépêches en France, puis sur le lougre L’Oiseau et la flûte La Pintade (1782-1783), puis fut démobilisé à la fin de la guerre (1783). Il servit ensuite durant plusieurs campagnes de pêche à Terre-Neuve (1784-1786), avant de réintégrer la marine de guerre (1787), servant sur le vaisseau de ligne l’Achille. Il était franc-maçon et membre de la loge Les Élus de Sully à Brest. Il était officier en second sur la frégate la Résolue (février 1793), lieutenant de vaisseau (août), commandant la frégate de prise Tamise, et participant à la guerre de course avec ce navire. Il servit durant la bataille du 13 prairial an II (1er juin 1794), puis fut nommé au commandement de la frégate la Seine. Il commanda une expédition pour rallier des navires français bloqués dans les ports de Norvège, alors partie du Danemark, pays neutre (1794-1795). Après que ses équipages (la Seine et la Galathée) ainsi que le reste de la division ait été bloquée en Norvège durant l’hiver, il rallia la France, mais la Galathée fit naufrage, il rapporta cependant trois prises à bord port (printemps 1795). On lui confia le commandement de la frégate la Vertu, avec laquelle il fit la campagne de l’île de France sous l’amiral Sercey (1796), rallia l’île, participa à des combats, puis passa au commandement de la frégate la Preneuse (1798). Il fut chargé de convoyer les ambassadeurs du sultan de Mysore, Tipoo Sahib, en France, afin de demander de l’aide à la France contre les Britanniques en Inde. Il dut affronter une tempête, la foudre foudroya son navire qui prit feu, mais l’équipage put circonvenir l’incendie et par la suite s’emparer de deux navires marchands anglais de la compagnie des Indes. Il dut encore faire face à une mutinerie, dans la colonie hollandaise de Surubaya, où son équipage se mutina pour l’empêcher de remettre à l’amiral Sercey des pavillons britanniques pris à l’ennemi. Le sabre à la main, il jugula la révolte et fit fusiller cinq matelots pour rébellion, après un conseil de guerre extraordinaire. Il fit ensuite une campagne en mer de Chine, ravageant les navires marchands britanniques (une quarantaine de prise), en compagnie de la corvette Brûle-Gueule, puis revînt à l’île de France. Il repoussa une division britannique lors du second combat de la Rivière noire (1799), puis se lança dans un autre raid sur les côtes de l’Afrique de l’Est, Madagascar et Mozambique. Il attaqua un convoi ennemi de 5 navires dans la baie de Lagoa (4 et 5 septembre), mais fut repoussé ayant perdu du monde, après six heures d’un âpre combat (une quarantaine de tués et blessés). Finalement, il rencontra un adversaire de taille, la vaisseau anglais de 54 canons, le Jupiter. L’Hermitte prit l’avantage de la manœuvre, tenta de l’aborder sans succès, puis le poursuivit sans succès. La chance finit par le quitter, alors qu’il se repliait et avait atteint les abords de l’île Maurice, il fut assaillit par deux vaisseaux anglais, et après un combat inégal, il fit débarquer ses hommes et les blessés, puis saborda son navire et se rendit. Conduit à bord du vaisseau anglais l’Adamant du commodore Hotham, il fut libéré sur parole et accueillit en héros à l’île de France, mais il avait contracté une maladie tropicale qui le mina jusqu’à la fin de ses jours. Finalement échangé (1801), il rentra en France et rencontra Bonaparte qui lui décerna le grade de capitaine de vaisseau et le surnom de Brave. Il fut nommé à la tête du vaisseau de ligne le Brutus dans le port de Lorient, qu’il conduisit à Brest (1802), chevalier de la Légion d’honneur, commandant successivement l’Alexandre, puis le Vengeur, et le Régulus (1805). Il fit quelques croisières et raids sur les côtes de l’Afrique de l’Ouest, puis aux Antilles, dévastant de nouveau le commerce anglais en s’emparant de 26 navires de guerre ou de commerce, faisant 1 570 prisonniers et s’emparant de 229 canons, mais sa division navale fut dispersée par un ouragan (août 1806). Il put cependant rentrer à bord port à Brest, poursuivit par 4 navires anglais (2 octobre). Napoléon le fit contre-amiral et baron de l’Empire (1807), puis il fut envoyé commander le Ville de Varsovie (octobre 1808-février 1809), miné par sa maladie, il n’effectua plus de missions en mer. Nommé commissaire impérial du conseil de guerre de l’affaire des brûlots de l’île d’Aix (12 avril 1809), 4 officiers supérieurs et capitaines de vaisseaux de ligne furent mis en accusation, un condamné à mort, un autre destitué. Il fut nommé préfet maritime de Toulon (1811), commandant du Ville de Marseille à la Première Restauration (1814), devant ramener de Palerme le duc d’Orléans et sa famille, chevalier de Saint-Louis, il refusa de rallier Napoléon aux Cent-Jours (1815), mais fut tout de même mis à la retraite (1816), et décéda à Plessis-Picquet non loin de Paris, le 28 août 1826.

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Frégate La Renommée

FrégateLa République française (1794-1796-1810), frégate de 36 canons en service dans la Marine française, de la classe Galathée. Elle fut construite dans les chantiers navals de Bordeaux, sa quille posée, son nom qui fut changé était alors Panthère (juillet 1793), elle fut lancée le 3 janvier 1794, puis armée (mars). Elle fut confiée au lieutenant François Pitot, croisant à partir de Brest dans l’Atlantique, rebaptisée la Renommée (mai 1795). Elle croisait dans les parages de l’île de Porto Rico, lorsqu’elle rencontra un navire inconnu (13 juin 1796), qui se révéla être le vaisseau de 74 canons Alfred. Après deux salves qui lui provoquèrent une voie d’eau, la Renommée préféra amener ses couleurs et se rendre.

Elle fut conduite à la Jamaïque, où les Britanniques l’incorporèrent dans la Royal Navy, commandée par le capitaine Robert Rolles. Le capitaine François Pitot passa en cour martiale dans l’affaire de la perte de son navire, mais il fut lavé de toute accusation et acquitté. Elle participa à la capture un transport de troupes espagnol armé de 6 canons, (6 septembre 1797), avec les frégates Diligence et Hermione. Elle captura par la suite le corsaire française de 6 canons la Triomphante (20 septembre 1798), le corsaire espagnol de 4 canons, le Neptune (février 1799), puis rejoignit le port de Portsmouth (2 août). Elle fut envoyée en Méditerranée après avoir été réarmée (janvier-mars 1800), servant dans l’escadre anglaise du blocus de l’Égypte (mars-septembre 1801).

Elle fut remise en état en Angleterre (septembre 1804-janvier 1805), transformée en frégate de 38 canons, et sous le commandement du capitaine Thomas Livingstone, elle patrouilla dans la Manche, puis fut renvoyée en Méditerranée. Durant cette période elle participa à la prise des navires français Lucy, Désirée, Paix, Deux amis, et de la canonnière n° 311. Elle captura sous les tirs du fort Callcretes, le brick espagnol Vigilante, de 18 canons, avec un équipage de 109 hommes. Dans l’assaut, le mat principal du navire espagnol fut brisé et tomba à la mer, le navire anglais dut le prendre en remorque jusqu’au port (4 avril 1806). Elle fit un raid de la même audace, en compagnie du Nautilus (au matin du 4 mai), en s’emparant de la goélette espagnole Giganta, sous le feu d’une tour de défense à Vieja.

D’autres raids furent lancés avec succès dans les eaux de Majorque, port de Colon, avec la capture d’une tartane de 4 canons, de deux navires marchands dont l’un était armé de 3 canons et qui transportaient du grain. Dans l’action la tartane s’échoua et fut incendiée par les Britanniques qui ne purent l’emmener. Lors d’une nouvelle campagne, la Renommée et le Grasshopper attaquèrent un brick espagnol et une tartane française armés chacun de 6 canons. Après un violent combat, l’appui d’une tour de défense à Estacio, les deux navires furent échoués et les tirs empêchèrent les Anglais de s’emparer des bateaux ou de les incendier (7 novembre). Elle s’empara d’une goélette américaine, l’Henrietta (12 novembre). Elle ne fit plus rien de notable, jusqu’à être démantelée en Angleterre à Deptford en septembre 1810.

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Frégate la Seine, de la Marine nationale à la Royal Navy

Frégate SeineLa Seine (1794-1798-1803), frégate de 38 canons, qui fut construite dans les chantiers navals du Havre. Sa quille fut posée (mai 1793), puis elle fut lancée (19 décembre 1793), mais ne fut armée qu’en mars 1794. Elle servit dans l’escadre française au combat de Prairial, (28 mai, 1er juin 1794). En compagnie de la frégate la Galathée, elle captura un brick anglais de 16 canons, le Hound (14 juillet), puis participa à une campagne sur les côtes norvégiennes (hiver 1794-1795), en compagnie d’une division de frégates sous le commandement de l’Hermitte, avec la Seine (capitaine l’Hermitte), la Galathée (capitaine Labutte), et la Républicaine (capitaine Le Bozec). La division fut bloquée par le mauvais temps dans un port norvégien, subissant de lourdes pertes par maladie (250 décès). Au printemps, la Seine et la Galathée rentrèrent en France, laissant la Républicaine avec les malades intransportables. Ils furent finalement recueillis par la corvette Subtile.

Partie de France en janvier 1796 avec les frégates Cocarde, Forte et Régénérée de Rochefort, pour seFrégate Seine 1 rendre aux Indes sous les ordres du contre-amiral Sercey, la division s’empara d’un baleinier britannique, le Lord Hawkesbury, mais une partie de l’équipage anglais ayant été conservé, ces derniers jetèrent le navire sur les côtes de l’Afrique, au nord du Cap, le navire fut détruit. La division atteignit l’île de France, mais appareilla bientôt sous les ordres du capitaine de vaisseau Latour, ensuite du lieutenant de vaisseau Bigot, puis du capitaine de vaisseau Marquis (juillet 1796). Le 20 septembre 1796, la frégate qui faisait partie de la division de l’amiral Sercey, participa à un combat dans le détroit de Malac, contre les vaisseaux anglais l’Arrogant et le Victorieux. Le combat fut très opiniâtre. Elle quitta l’île de France (mars 1798), selon d’autres sources revînt à cette période (6 avril 1798), dans l’île pour en repartir ensuite. Elle fit route vers la France, sous les ordres du capitaine Bigot, fortement armée de 42 canons et transportant un total de 610 personnes, dans l’idée de rallier le port de Lorient, mais elle rencontre une division de frégates anglaise au passage Breton (30 juin 1798).

frégate Vengeance 21 août 1800Elle fut poursuivie par les frégates Jason et Pique, puis entame un combat meurtrier contre les deux navires anglais. La frégate française fut bientôt recouverte de morts, avec environ 170 tués et blessés, mais dans la manœuvre du combat, les trois navires s’échouèrent à la côte. La frégate anglaise Pique étant perdue, les Britanniques transfèrent l’équipage sur la Seine qui fut capturée et réussirent à reprendre la mer puis à conduire le navire à Portsmouth. Elle fut incorporée à la Royal Navy (14 septembre), et captura bientôt le Graff Bernstoff (13 février 1799), reprit avec le Sea Gull l’Industry (18 mars). Elle participa à une campagne sur les côtes de l’Afrique de l’Ouest (1800), et s’empara de la frégate française la Vengeance (20-25 août), qui venait juste d’être remise en état à Curaçao. Elle servit ensuite dans l’escadre de la Jamaïque de lord Seymour (1801-1802), puis revînt en Angleterre où elle fut remise en état à Chatham (juin/juillet 1803). Elle s’échoua finalement sur un banc de sable près du Texel (21 juillet 1803), et malgré les efforts de l’équipage, elle ne put être désensablée, elle fut incendiée et détruite. Une cour martiale jugea les officiers et l’équipage (4 août), qui innocenta le capitaine Milne et la plupart des hommes, sauf les pilotins qui furent condamnés à deux ans de salaire d’amende, et à une peine de prison égale.

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La Muiron, la frégate du retour d’Egypte

La MuironLa Muiron (1797-1850), frégate de 44 canons de la Marine française, elle fut construite à Venise. Longue de 44,5 mètres, large de 11,5 mètres, creux au milieu de 6,2 mètres, armée de 28 canons de 18 livres, plus au gaillard arrière, 12 canons de 6 livres, et au gaillard d’avant, 4 canons de 6 livres non comptabilisés. Sa construction fut lancée dès 1789, mais elle fut probablement interrompue par les événements internationaux. Lorsque Bonaparte s’empara de la ville (15 novembre 1796), elle se trouvait en construction dans l’arsenal. C’est l’ingénieur français Pierre-Alexandre Forfait qui prit la direction du chantier, et termina le bâtiment (1797). Le navire fut baptisé du nom de l’aide de camp de Bonaparte qui s’était jeté sur son général au pont d’Arcole, lui sauvant certainement la vie mais y laissant la sienne. Il fut armé par les Français pour renforcer la flotte française rassemblée pour l’expédition en Orient.

Elle participa à l’expédition d’Égypte (mai 1798), c’est elle qui ramena Bonaparte et une partie de sonLa Murion 2 État-major en France (accompagnée d’autres navires), dont la frégate Carrère et deux chébecs. La petite division était commandée par l’amiral Ganteaume et il parvînt à conduire son monde à bon port dans la rade de Fréjus (fin 1799). Acclamé à son retour, la frégate fut conduite dans le port de Toulon, l’inscription suivante fut gravée sur sa coque : « La Muiron, prise en 1797 dans l’arsenal de Venise par le conquérant de l’Italie, elle ramena d’Égypte en 1799, le sauveur de la France ».

Elle se trouvait à la bataille d’Algésiras le 6 juillet 1801. Le Premier consul écrivit plus tard son souhait de conserver le navire comme un monument, et mémoire de son retour salutaire. Cependant, elle fut finalement utilisé comme ponton dans le port de Toulon (1807), et fut démantelée en 1850. Napoléon avait ordonné de faire réaliser une maquette du navire (1803), qui fut placée dans son cabinet de travail de la Malmaison (juillet 1805). Le général Gourgaud la fit racheter ainsi que d’autres biens lors de la liquidation du mobilier du château (1815), puis le modèle réduit fut acquis par le Musée de la Marine à Paris, où il se trouve encore.

La Muiron 3

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