20e régiment de dragons

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Le 20ème régiment de dragons :

 

Date de formation : 5 juillet 1793. Selon Desbrières, le 1er mars 1793, création dans le département belge de Jemmapes du 20ème régiment de dragons.

 

Formation :

Defrance nous indique que le régiment reçu dans ses rangs à une date non déterminée des dragons dit de Jemappes[1]. Bernard et Danielle Quintin ajoutent aussi les dragons du Hainaut[2].

 1793 :

 Cité par la collection Nafzinger[3] dans l’armée du Nord au commencement de 1793. En août 1793, il était signalé comme un excellent régiment. La Convention Nationale statua sur lui par un décret du 30 août :

« Décret qui autorise le ministre de la guerre à faire payer le montant des engagements dus aux hommes enrôlés pour la formation du 20e régiment de dragons, la Convention Nationale après avoir entendu le rapport de son comité de la guerre, sur la pétition du citoyen Goudran, chef de brigade du 20e de dragons, décrète, le ministre de la guerre est autorisé à faire payer le montant des engagements qui sont dus aux hommes enrôlés, tant dans le département de Jemappes que dans d’autres lieux, pour la formation du 20e de dragons. Ce paiement n’aura lieu que pour les enrôlements qui ont été faits avant le jour auquel la loi qui supprime les enrôlements à prix d’argent est parvenue, a été publiée dans le susdit régiment »[4].

 

1794 :

Au moins un escadron du régiment se trouvait au siège de Le Quesnoy ainsi qu’à la bataille d’Aldenhoven.

 1795 :

Une lettre des représentants en mission Dumaz et Réal du 9 floréal an III expose la situation du régiment qui se trouvait alors à Tarascon :

« Le 20ème régiment de dragons est de 900 hommes et 500 chevaux, qui sont encore en plus mauvais état que ceux du 9ème régiment. Presque tous les chevaux sont galeux par la mauvaise nourriture qu’ils ont eue, et parce que les dragons n’ont aucun des ustensiles de pansement et de propreté, malgré les demandes réitérées qui ont été faites […] A Aix, le dépôt du 20ème régiment de dragons y sera conservé à cause de l’établissement de ses ouvriers. Les Représentants du Peuple ont fait distribuer, sur la demande de la municipalité 800 vieux fusils aux bons citoyens de la commune nouvellement organisés en Garde nationale, un détachement de 200 chevaux du 25ème régiment de chasseurs y restera en garnison ».

 

1796-1797 :

Le régiment servit durant la campagne d’Italie de 1796 à 1797. En 1796, il s’illustra à Lodi, à Mondovi et Castiglione. En 1797, il s’illustra à La Favorite et Saint Georges, ainsi qu’au siège de Mantoue en janvier et février.

 1798 :

Il fut désigné pour l’expédition d’Egypte et l’armée d’Orient avec les 3e, 14e, 15e, 18e et 20e de dragons, 22e chasseurs à cheval et 7e de hussards sans compter un escadron de guides du général Bonaparte[5]. Le régiment servit en Egypte entre 1798 et 1801. Il servit à Alexandrie, Cheibreiss et à la bataille  des Pyramides en 1798.

 1799 :

Le général Bonaparte décida l’expédition de Syrie et rassembla une force de 10 000 fantassins formés en quatre divisions, commandées par Kléber, Régnier, Lannes et Bon, ensuite que 1 200 cavaliers sous les ordres de Murat : 1er escadron du 7e de hussards, un du 22e de chasseurs à cheval, un du 20e de dragons, trois du 3e de dragons, trois du 14e de dragons et trois du 18e de dragons auquel s’ajoute le régiment des dromadaires (formé le 9 janvier, notamment avec quelques dragons du 18e régiment)[6]. Il fit la campagne de Syrie et servit à El Arish, à Gaza et à la bataille du Mont Thabor.

 1800 :

 En 1800, il servit à la bataille d’Heliopolis.

 1801 :

Le 28 février, une flotte anglaise de 70 navires se présenta devant Alexandrie mais à cause d’une mer grosse ne put débarquer son corps expéditionnaire de 18 000 Anglais, Napolitains et Maltais. Elle se présenta devant Aboukir, le 6 mars, puis débarqua enfin 5 000 hommes le 8 au matin. Le général Friant, commandant d’Alexandrie, disposait de 1 500 combattants des 25e, 61e et 75e de ligne, des 18e et 20e régiments de dragons et de 12 pièces d’artillerie. Il tenta de repousser l’ennemi à la mer, dans le combat dit d’Aboukir, ou de Canope, le 8 mars. Une charge du 18e de dragons enfonça une première ligne de fantassins anglais mais vint mourir sur la deuxième ligne, le régiment subit à cette occasion de lourdes pertes. Il se reforma avec le 20e régiment de dragons et effectua une charge victorieuse irrésistible. Le combat était cependant inégal, Friant préféra abandonner le champ de bataille et se replier sur Alexandrie, 1 100 Anglais avaient été tués ou blessés sur 5 000, pour 400 des 1 500 Français.

Les Anglais mirent le siège devant Aboukir, Menou expédia en renfort à Friant, le général Lanusse avec 3 400 hommes, 500 cavaliers et 9 canons. Il atteignit Alexandrie le 11 mars, portant les forces de Friant à 4 600 hommes et vingt canons au camp des Romains. Ils furent attaqués par l’armée anglaise d’Abercromby, 18 000 hommes, le 13 mars. Ayant étaient pris de flanc par Lanusse, ils durent se retirer en laissant 1 900 tués et blessés, pour seulement 600 Français. Le général Menou vint bientôt avec le gros de l’armée, portant les forces françaises à 8 000 fantassins, 1 360 cavaliers et 50 canons, à Alexandrie qu’il atteignit les 19 et 20 mars. Les 3e et 14e régiments de dragons étaient commandés par le général Boussart, les 15e, 18e et 20e régiments de dragons par le général Roize, le 7e de hussards, le 22e de chasseurs à cheval et le régiment des dromadaires par le général Bon, le tout formant la cavalerie française sous les ordres de Roize.

Le 21 mars, Menou livra la bataille d’Aboukir, ou du camp des Romains, lançant l’attaque contre les 15 000 Anglais d’Abercromby qui ne disposait cependant que de 200 cavaliers mais avec 70 canons. Le général Roize lança sa cavalerie sur l’ennemi, d’abord les 3e et 14e régiments de dragons qui chargèrent la première ligne ennemie. Une partie du 14e régiment s’empêtra dans des fossés creusés sur le front du camp anglais. Les Anglais furent toutefois enfoncés, pénétrèrent dans le camp où s’engagea un corps à corps au milieu des tentes et du matériel anglais. Sous le feu de la seconde ligne anglaise, décimés, ils durent se replier. Roize lança alors l’ensemble de sa cavalerie, enfonça à nouveau la première ligne anglaise mais échoua sur la seconde laissant les deux tiers de ses cavaliers tués ou blessés sur le champ de bataille. Il dut se replier derrière l’infanterie française. Cette dernière avait perdu 2 500 hommes pour 2 300 Anglais, les deux armées se retranchèrent sous Alexandrie[7].

Chefs de brigade[8] :

Au 9 novembre 1799 : chef de brigade Boussart,

En septembre 1800 : chef de brigade Nicolas Reynaud.

Portraits :

 Soubeiran, soldat au régiment ci-devant de Cambrésis, puis dans les dragons en 1785. Chasseur du département de Haute-Garonne (1792). Capitaine de grenadiers au 1er bataillon d’infanterie légère. Capitaine au 1er régiment de cavalerie par décret de la Convention Nationale (19 fructidor an II). Il passa chef d’escadron au 20ème régiment de dragons[9].

Document : Transmis par Jean-Marc Boisnard :

 Voici un major qui a fait (presque) toute sa carrière au 20e de dragons :

http://www.culture.gouv.fr/LH/LH265/PG/FRDAFAN83_OL2562032V006.htm

Ce qui donne un aperçu des campagnes de ce régiment qui fit souvent partie de la brigade des « aveugles » (réunissant les 15e et 20e de l’arme : les 15-20 !)

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 Article de Didier Davin, Laurent B. et Jean-Marc Boisnard

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[1] A. Defrance Les volontaires du Nord et du Pas-de-Calais dans la défense nationale, 1792-1795, p. 8 qui cite le général Louis Susane et son ouvrage sur l’Histoire de l’Artillerie.

[2] Danielle et Bernard Quintin, Dictionnaires des chefs de brigade et des capitaines de vaisseau du Premier Consul Bonaparte, p. 41 et 42.

[3] Collection célèbre d’ordres de bataille.

[4] Journal Militaire de 1793, p. 839.

[5] F. Cuel, Historique du 18e régiment de dragons, p. 35.

[6] F. Cuel, Historique du 18e régiment de dragons, p. 41.

[7] F. Cuel, Historique du 18e régiment de dragons, p. 50.

[8] Danielle et Bernard Quintin, Dictionnaires des chefs de brigade et des capitaines de vaisseau du Premier Consul Bonaparte, p. 41 et 42.

[9] Dezaunay, Histoire du 1er régiment de cuirassiers, p. 348.