8e régiment de chasseurs à cheval Guyenne

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Le 8ème régiment de chasseurs à cheval ci-devant Guyenne :

 

Historique :

1792 :

Le 1er janvier, le régiment était en garnison à Neufbrisach. Il comprenait 508 hommes plus 180 manquants. Son effectif en chevaux était de 450 montures et 202 manquantes. Le 1er avril, il n’avait pas bougé de sa position avec un effectif de quatre escadrons pour 536 hommes et 152 manquants. Le 15 avril, dépendant de l’armée du Rhin, il était toujours sur la même position avec également le même effectif[1]. Le 1er régiment se trouvait à l’armée du général Custine et son expédition pour s’emparer des gorges de Porentruy (mai). Il ne trouva pas de résistance de la part des Autrichiens qui laissèrent la position aux Français[2].

Le 1er juin, le régiment était à l’armée du Rhin. Deux escadrons étaient au camp de Blotzheim tandis que son dépôt se trouvait à Neufbrisach[3]. Au mois de septembre, le régiment était passé à l’armée du Centre du général Kellermann et entra dans la composition de l’avant-garde[4]. En novembre, le régiment fut séparé : un escadron se trouvait à l’armée du Centre, le 3ème escadron était encore à Neufbrisach. Son dépôt avait cependant changé de position et se trouvait à Dieuze, tandis que deux escadrons étaient à l’armée du Nord de Dumouriez[5]. C’est un des rares régiments signalé le 28 décembre, comme ayant son complet d’escadrons (quatre unités)[6].

1793 :

Le 15 mars, le régiment était à l’armée des Vosges, il comptait un effectif de 772 hommes pour 449 chevaux seulement. Son dépôt était à Haguenau avec 188 hommes et 44 chevaux à l’instruction[7]. Un peu plus tard deux escadrons se trouvaient à l’armée de Moselle et deux à l’armée du Rhin. Ceux de l’armée du Rhin étaient au 30 octobre, à l’avant-garde dans la brigade de cavalerie du général Loubat. La réorganisation du régiment intervint le 1er mai, à l’armée du Rhin. Le régiment ne comptait que 35 officiers présents pour un total de 50. Deux avaient été fait prisonniers, six étaient restés à Mayence et subirent le siège de la ville, six étaient au dépôt du régiment et un était devenu adjoint à l’Etat-major. La troupe comprenait également de nombreux vides, les présents n’étaient que 378 pour un complet de 806 hommes. Quinze avaient été fait prisonniers par l’ennemi, 121 étaient enfermés dans Mayence, 244 étaient restés au dépôt, quatre étaient à la compagnie des guides, un était employé à l’Etat-major de l’armée et 43 étaient aux hôpitaux. La remonte comprenait 58  chevaux pour les officiers dont sept à Mayence et huit au dépôt. La remonte de la troupe comprenait 397 chevaux pour un complet de 651 hommes, 105 étaient à Mayence, 145 au dépôt, quatre à la compagnie des guides[8]. Le 17 décembre, le régiment se trouvait à l’armée du Rhin, avant-garde du général Desaix[9].

1794 :

Lors de l’épuration des cadres de l’armée française, le régiment fut signalé comme ayant quatre officiers nobles dans ces rangs[10]. En juin , le dépôt du régiment se trouvait à Besançon où 421 hommes étaient à l’instruction[11]. Le régiment servait à l’armée du Rhin, dans la 1ère division, il comprenait un total de 35 officiers et 1241 hommes. Cependant, 423 hommes étaient détachés et 269 absents, laissant un effectif de 549 hommes et 599 chevaux[12]. Le 23 août, alors que le régiment cantonnait à Schifferstatt, le comité de Salut Public reçut les informations suivantes sur les officiers du régiment :

 « Un quartier-maitre de 29 ans sorti des rangs, neuf capitaines de 21 à 51 ans pour une moyenne de 34 dont cinq sortis des rangs et quatre nommés sous-lieutenants en 1791, neuf lieutenants de 23 à 50 ans pour une moyenne de 33 ans, dont six sortis des rangs, un sous-lieutenant nommé en 1792 et ayant servi comme chasseurs de 1786 à 1790, 16 sous-lieutenants dont 13 sortis des rangs, un nommé sous-lieutenant en 1792, un volontaire de 1791 nommé sous-lieutenant en 1792, et un volontaire de 1792 nommé sous-lieutenant en 1793. Tous les officiers servant avec exactitude et fidélité, ils connaissent bien leur métier et ont fait preuve d’un plus grand dévouement à la République »[13].

Au moins un escadron du régiment participa aux combats de Mandenheim.

1795 :

Le 29 janvier, le régiment était partagé entre l’armée du Rhin et l’armée de l’Ouest. Il comprenait un effectif de 55 officiers, 1 107 hommes, pour une remonte de 50 chevaux d’officiers et 994 de troupes. Le dépôt du régiment était alors à Besançon. Fin août et début septembre, le régiment qui comprenait six escadrons pour 667 hommes était dans la réserve de cavalerie de l’aile droite du général Rivaud, armée de Rhin et Moselle[14]. Le 23 octobre, le régiment servait à l’armée de Rhin et Moselle. Il était devant Mannheim avec un effectif de 1 075 hommes et 718 chevaux. Dans son dépôt de Besançon se trouvait alors 165 hommes à l’instruction avec 32 chevaux[15].

1796 :

Le 4 juin, le régiment s’illustra au combat d’Altenkirchen. Dans le mois juin, il servait à l’armée du Rhin dans la division du général Beaupuy. L’état-major se trouvait à Gambsheim, alors que deux escadrons du 8ème de chasseurs participèrent au passage du Rhin à Kehl le 5 messidor an 5 (2ème colonne). Il servit encore au combat de Freising, le 2 septembre, puis à celui de Biberach, le 2 octobre.

1798-1803 :

En 1798, le régiment servit à l’Armée de Mayence. En 1799 et 1800, il servit encore dans cette armée et à celle du Danube. Il combattit à la deuxième bataille de Zurich, le 25 septembre 1799. Il servit dans la division Mortier. Il servit le 3 décembre 1800, à la bataille d’Hohenlinden (2ème division de Ney). En 1801, il servait à l’armée du Rhin[16].

Colonels :

Colonel Jean-François De Berruyer : 23 novembre 1791-5 février 1792 ;

Colonel Jean-Baptiste De Beaudinot : 5 février 1792-16 mars 1793.

Colonel Jean-François De Combèz : 16 mars-11 septembre 1793.

Colonel Pierre De Béril : 11 septembre-13 novembre 1793.

Colonel Joseph De La Cour : 13 novembre 1793-fin 1794. Il était présent à son corps en septembre 1794 et âgé de 56 ans. Sous-lieutenant dans la légion des Flandres en 1771, lieutenant, il fut noté ainsi : « sert depuis 1754, a passé par tous les grades, connaît les manœuvres et les fait bien exécuter, bon chef de brigade, intrépide, peut être utilement employé dans les troupes légères »[17].

Colonel Jean-Baptiste Baudinot : fin 1794-7 février 1797.

Colonel François Rochet : 7 février 1797-10 juin 1799.

Colonel Alexis Chalbos : 10 juin 1799-18 décembre 1804.

 

État-major du régiment en 1792[18] :

 

Noms Grades
De Marchal et ? Lieutenant-colonel
Boulland Quartier-maître trésorier
De Beril, Gautier, Lamothe, Combez, Chalbos, d’Alon Capitaine
Faulcher, la Cour, d’Estival, de Susmion, Chevalier, Monjot, Rocher, Gury Lieutenant
Duval, Chalbos, Rey, Sorbier, Guge, Charpentier, Boislarge, Levrault, Dumans, Dorsenne, Marquis, Pailhez, Buisson, Chatagnier, Cavrois, Bouzon Sous-lieutenant

 

Portraits :

Jean-François Berruyer, né en 1738. Engagé dans un régiment d’infanterie en 1751, sergent (1756). Il servit au siège de Port-Mahon, puis fit la guerre de Sept ans, 1757-1759. Il reçut sept blessures à la bataille de Soest (1758) puis il fut congédié. Engagé à nouveau, cornette de dragons (1761), il reçut cinq blessures et trois coups de sabre à la retraite de Ziegenhain (1761). Lieutenant de dragons (1762), capitaine (1767), il servit en Corse de 1768 à 1769. Aide-major (1770), chevalier de Saint-Louis (1779). Capitaine au 5ème régiment de chasseurs à cheval en 1779, major dans le futur 8ème régiment de chasseurs (1783). Lieutenant-colonel du régiment (1787), colonel du 8ème régiment de chasseurs à cheval (novembre 1791), il passa au 1er régiment de carabiniers (février 1792) et maréchal de camp (13 mai). Il servit à l’armée du Centre (juillet), nommé lieutenant-général (septembre), commandant la 17ème division militaire de Paris et les camps de Paris et de Meaux. Commandant en chef de l’armée de l’Intérieur (20 octobre). Ce fut lui et non Santerre ou Beaufranchet d’Ayat qui fit exécuter les roulements de tambour (21 janvier 1793), pour empêcher le Roi d’être entendu par le Peuple le jour de son exécution. Envoyé en Vendée, commandant en chef de l’armée des Côtes de la Rochelle (23 mars). Il fut vainqueur à Chemillé (16 avril), mais fut mandé à la barre de la Convention à cause de la défaite du général Leygonier à la bataille de Vézins (28 avril). Suspendu de ses fonctions (1er juin), il servit pourtant à la bataille de Saumur où il fut blessé dangereusement (10 juin). Mis en arrestation à Versailles, il fut remis en liberté (16 février 1794) et mis en retraite. Réemployé, il servit à l’armée de l’Intérieur et il fut chargé de défendre la Convention Nationale à la tête du bataillon des patriotes de 93 (4 octobre 1795). Inspecteur de cavalerie à Versailles, puis à l’armée des Alpes, il fut nommé commandant de l’hôtel des Invalides (7 septembre 1797). Il servit pourtant en Suisse (1798) et en Italie (1799). Gouverneur des Invalides (1803), membre de la Légion d’honneur, il mourut à Paris, le 17 avril 1804.

Jean Contet[19], cultivateur né le 23 novembre 1771, à Dommartin, Ain, fils de Jean Contet et de Jeanne-Marie Bernot. Il fut membre de la Garde nationale de Dommartin, le 25 juin 1790. Il s’engagea ensuite dans le 8ème régiment de chasseurs à cheval ci-devant de Guyenne. Il déserta et rentra au pays « par suite d’un billet d’hôpital du 17 février 1797 ». Il se maria le 5 avril 1797. Il fut signalé par la municipalité, à une date non précisée, comme « déserteur depuis l’An II et résidant alors chez Antoine Pelletier fermier du citoyen Montblet ». A nouveau signalé par le maire, le 20 mars 1798, et résidant chez lui au bourg ayant l’état de domestique « aux Chanay »[20]. Il avait pourtant obtenu un congé provisoire de réforme en date du 22 janvier 1798, signé Groscassaud, Dorimont et Lescoeur.

François-Joseph Fauvart-Bastoul, né le 15 juillet 1782 à Buissière dans le Pas-de-Calais. S’engagea au 8ème régiment de chasseurs à cheval (5 janvier 1797), brigadier (3 octobre 1798), sous-lieutenant au 8ème régiment de hussards (11 octobre 1801), lieutenant (22 novembre 1806), capitaine (1807), chef d’escadron au 2ème régiment de hussards (1811). Lieutenant-colonel aux dragons de l’Hérault (1820). Envoyé en congé illimité avec le brevet de colonel (11 août 1830), colonel du 1er régiment de cuirassiers (14 avril 1831), maréchal de camp (12 août 1833). Placé dans le cadre de la réserve (16 juillet 1844). Il mourut à Versailles, le 14 octobre 1851. Membre de la Légion d’honneur le 10 novembre 1810, officier de l’ordre, le 11 avril 1815, commandeur, le 30 avril 1835[21].

Charles-Louis Lapique, né le 10 mai 1765 à Joinville 1765. Cavalier au régiment de Quercy (5 décembre 1785), brigadier (2 décembre 1786). Passa au 11e régiment de chasseurs à cheval (12 mai 1788), fourrier (1er novembre 1791), maréchal des logis (11 août 1793), sous-lieutenant (11 août), aide-de-camp (30 floréal an II). Blessé d’un coup de feu à la jambe gauche (8 messidor an II). Lieutenant (14 germinal an IV), capitaine (14 vendémiaire an VI), chef d’escadron au 8e régiment de chasseurs à cheval (14  prairial an IX). Chevalier de la Légion d’honneur (14 juin 1804), matricule 8 141. Il servit comme major au 8e régiment de hussards (29 janvier 1808). Officier de la Légion d’honneur (23 décembre 1813). Passa au 5e régiment de hussards (11 août 1814), chevalier de Saint-Louis (27 septembre). Il prêta serment à Louis XVIII (3 février 1817). Il mourut à Strasbourg, le 14 juin 1827.

Pierre-Cyprien Pernot, né à Fontenoy-le-Château. Il servit comme soldat dans le 8e régiment de chasseurs à cheval de 1789 à 1790. Alors âgé de 30 ans, il fut élu lieutenant de la 7e compagnie du 13e bataillon des Vosges. Il fut tué au combat de Dol de Bretagne, le 2 frimaire an II.

Article de Laurent B.

 sehri

[1] E. Desbrières, La cavalerie française pendant la Révolution, page 109.

[2] Journal Militaire de 1792, p. 382.

[3] E. Desbrières, déjà cité, page 112.

[4] Idem, page 309.

[5] Idem, page 157.

[6] Idem, page 158.

[7] Idem, page 153.

[8] Idem, page 166.

[9] Ordre de bataille de la collection Nafzinger, tiré de l’ouvrage de Chuquet sur le général Hoche.

[10] E. Desbrières, déjà cité, page 261.

[11] Idem, page 294.

[12] E. Desbrières, déjà cité, tome 1, page 305.

[13] Idem, tome 2, page 223.

[14] Idem, page 154.

[15] Idem, tome 2, pages 80 et 85.

[16] Digby Smith, déjà cité, page 268.

[17] Desbrières, déjà cité, tome 2, page 245.

[18] Roussel, déjà cité, pages 305 et 306.

[19] Aussi orthographié Comtet.

[20] AD de l’Ain, 12 L 5.

[21] Dezaunay, Histoire du 1er régiment de cuirassiers, p. 285.