3e régiment de hussards Esterhazy

3e-de-hussards

Le régiment de hussards ci-devant Esterhazy ou 3ème régiments de hussards :


Filiation : 1787 : régiment ci-devant de Conflans, 1788 : régiment ci-devant de Saxe, 1791 : 3ème régiment de hussards

Régiment créé en 1764. Le régiment fut levé par autorisation spéciale du Roi par le comte Valentin Ladislas d’Esterhazy. Le régiment semble d’abord occuper le 4ème rang dans l’ordre de l’arme des hussards. Après le licenciement du 3ème Royal-Nassau en 1776, le régiment conserva sa 4ème place. A la création en 1783, du régiment Colonel Général des hussards, le régiment recula à la 5ème place dans l’arme.

Historique :

 1788-1790 :

En 1788, le régiment dit de Conflans prenant le nom de Saxe, le régiment obtint de repasser à la 4ème place de l’arme en 1789. Le 1er juillet 1790, il se trouvait en garnison pour partie à Landau (deux escadrons avec l’Etat-major) et pour partie à Lauterbourg (deux escadrons).

 1791 :

En janvier, l’Assemblée nationale décréta la réforme de l’armée. Les hussards perdirent leurs  noms d’Ancien Régime, pour prendre un numéro, dans l’ordre des dates de création. Le régiment d’Esterhazy retrouva dès lors son numéro 3. Au commencement de la guerre, le régiment ne put aligner que trois escadrons prêts pour la guerre. Il fallut attendre le 1er septembre 1793, pour qu’il aligne six escadrons[1].

 1792 :

Le 1er janvier, le régiment était en garnison à Cambrai. Il comprenait un effectif de 666 hommes avec 22 manquants. Sa remonte comprenait 615 chevaux plus 37 manquants. Environ 200 hommes partirent de Douai le 18 janvier, pour rejoindre le même jour à Cambrai, armée du général Rochambeau. Le 1er avril, il n’avait pas bougé comprenant un effectif de 670 hommes et 18 manquants. Les 28 et 29 avril, le régiment était dans la colonne du général Biron qui subit une sévère déroute à l’affaire de Quiévrain[2] puis aux prises de Menin et Courtrai.

D’après le récit d’Alexandre de Beauharnais, le 28 avril, il combattit à l’affaire de Quiévrain. Sous les ordres du général Biron, un corps français s’avança sur Quiévrechain. Environ 400 fantassins du 74ème d’infanterie et un détachement de 50 dragons du 3ème de hussards occupèrent facilement la position. Le lendemain 29 avril, le corps français se remit en marche sur trois colonnes. L’une s’empara de Crespin, celle du centre suivit la chaussée de Mons et celle de droite fila par Quiévrechain, Baisieux, Elouge-sur-Hornu. Des combats d’avant-garde eurent lieu et le lieutenant-colonel Cazeneuve du 3ème régiment de hussards eut son cheval tué sous lui et fut enlevé par les uhlans ennemis. Le lieutenant-colonel d’artillerie Dupuch reçut une balle dans le bras. L’armée française se rangea en bataille apparemment décidée au combat. Un bataillon du 89ème régiment d’infanterie occupa la barrière et le village de Vamielle. Les troupes bivouaquèrent sur place et durant la nuit et le jour d’autres combats d’avant-garde eurent lieu, les grenadiers du 1er et du 49ème régiment d’infanterie, les hussards du 3ème et les cavaliers du 3ème régiment de cavalerie tuèrent quelques uhlans. Des chasseurs tyroliens étaient en avant des lignes ennemies et des tirs s’engagèrent sporadiquement.

Dans la nuit, des coups de pistolets retentirent, du bruit fut entendu dans le camp français, les cavaliers français paniquèrent et s’enfuirent en criant à la trahison, notamment des hommes du 3ème régiment de dragons. Ils entraînèrent de force le général Biron qui réussit mais trop tard à les rallier. Le colonel Dampierre maintint toutefois l’essentiel du 3ème de dragons en ligne. Mais le mal était fait et Biron décida la retraite en confiant la charge de couvrir ce mouvement au colonel Dampierre. Le bataillon de Beauce, et celui des gardes nationales de l’Orne furent placés derrière des vergers, appuyés par quatre pièces de canons et trois escadrons du 3ème régiment. Le corps français rallia Quiévrain sans encombre et trouva sur place un bataillon de gardes nationaux du Nord et l’artillerie commandée par le maréchal de camp Fleury. Toutefois alors que les troupes s’apprêtèrent à retraiter sur Quiévrechain, un bataillon ennemi pressa les Français, la panique s’empara encore d’eux, le lieutenant Gossart vit le maréchal de camp Fleury tomber près de lui, il fut blessé et son cheval tué. La panique fut générale, les troupes françaises fuirent jusqu’à Valenciennes.

Il cantonna le 1er mai à Saint-Waast-sous-Bavay, armée du Nord du général Rochambeau. Le 1er juin, le régiment et son dépôt étaient à Lille[3] mais le régiment quitta l’armée du Nord, rejoignit Metz, puis le camp de la Lune. Il fut momentanément  à l’avant-garde de l’armée du Rhin du maréchal Luckner[4]. Le 17 juin, il servit à la prise de Menin, puis le lendemain à celle de Courtrai. Le 25 juin, nous retrouvons une partie du régiment à l’avant-garde de l’armée du Nord[5] commandée par Monsieur de Jarry. Au mois de septembre, le régiment passa à l’armée du Centre du général Kellermann et entra dans la composition de l’avant-garde[6]. Il combattit à Valmy et devant la place de Thionville[7]. En novembre, le régiment fut séparé, deux escadrons se trouvaient à l’armée du Centre et un troisième présent à la même armée mais dans une position différente[8]. Le 6 novembre, il s’illustra à la bataille de Jemappes. Il semble bien également que des hussards du 3ème furent présents dans l’avant-garde du général La Marlière, armée du Nord de La Bourdonnaye au 14 novembre[9]. Le 26 décembre, alors que l’invasion de la Hollande se préparait, 50 hussards du régiment étaient au cantonnement à Neer-Pelt, le reste de ce détachement étant à Hammont. Ces cavaliers faisaient partie de l’avant-garde de l’armée du Nord du général Miranda. La région occupée fut divisée en arrondissements, celui de Peer portant le n° 1 sous les ordres du général La Marlière[10].

 1793 :

Le dépôt du régiment partit de Lille, le 25 février, pour se rendre à Metz, où il arriva le 12 mars. Mais le journal militaire de 1793 indique également que ce dépôt était parti de Lille dès le 16 février pour atteindre Metz le 3 mars. Une bonne partie de ses officiers émigra à cette date. Le régiment combattit à la bataille d’Arlon, le 9 juin. Il combattit également lors des batailles de Fröschweiler, Landau et Zweibrücken. Il servit ensuite successivement dans les armées du Nord, de Mayence, de l’Ouest puis du Rhin jusqu’à la paix d’Amiens.

 1794 :

En 1794, il combattit aux affaires de Malines et de Cambrai. En février, nous retrouvons le régiment dans la division d’avant-garde du général Lefebvre, de l’armée de Moselle du général Hoche. Un détachement du régiment se mit en marche de Cassel pour rallier Lunéville qu’il atteignit le 16 mars. Le régiment comptait alors environ 500 hommes[11]. Passé en revue le 26 mars, le régiment semble éclaté entre l’armée du Nord et celle des Ardennes. Il comprenait un effectif de 48 officiers pour 1 360 cavaliers. Les réformes portèrent son nombre quasiment au maximum du complet (1 410 hommes)[12]. Son dépôt fut passé en revue et se trouvait en mars à Lunéville. Il comprenait un total de 658 hommes mais suite à l’inspection, l’inspecteur Pfliéger demanda l’envoi de quelques sous-officiers capable d’instruire les nouvelles recrues. Ce qui augure de l’absence quasi-totale d’une instruction valable[13]. Le 26 avril, le régiment fit partie des troupes que le général Chapuis entraina à l’attaque des positions coalisées. Une affaire de cavalerie ayant eu lieu à Villers-en-Cauchies le 24 avril, le général Chapuis souhaitait repousser l’ennemi devenu menaçant. Le 3ème régiment de hussards accompagné du 10ème s’avança ainsi au Sud-Est d’Audancourt. Il fut culbuté par les 15ème et 16ème dragons anglais et mis en déroute. Mais dans cette action, les Anglais furent eux-mêmes pris de flanc et reconduits par les 1er et 2ème carabiniers à cheval menés par le général Bonnaud. Les Anglais se reformèrent rapidement et refoulèrent à leur tour les carabiniers. L’infanterie du général Chapuis fut sabrée et mise en déroute. Dans cette bataille, les français perdirent près de 5 000 tués et blessés, 350 prisonniers dont le général Chapuis lui-même et 32 canons[14]… Le 6 mai, le comité de Salut Public reçut les informations suivantes sur les officiers du régiment :

« Treize capitaines de 26 à 54 ans pour une moyenne de 46 ans tous sortis du rang, 12 lieutenants de 20 à 58 ans pour une moyenne de 35 ans, dont neuf sortis du rang, un garde national en 1789, sous-lieutenant aux hussards braconniers, incorporé en 1793, un hussard en 1787 sous-lieutenant à la Révolution, un capitaine de volontaire en 1791, sous-lieutenant au régiment et aide de camp du général Olivier, 19 sous-lieutenants, de 23 à 60 ans dont 15 sortis du rang, un hussard braconnier en 1792 incorporé comme maréchal des logis en 1793, sous-lieutenant provisoire en 1793, un volontaire, sous-lieutenant au régiment en 1792, un sergent-major de volontaire en 1791, sous-lieutenant au régiment en 1792, un sous-lieutenant d’infanterie en 1787, sous-lieutenant au régiment en 1792. Tous les officiers ont toujours servis avec honneur et fidélité, ils sont animés du plus pur patriotisme »[15].

 

Le dépôt du régiment fut déplacé puisque nous le retrouvons en juin et juillet à Châlons-sur-Marne, où 709 hommes étaient encore à l’instruction[16]. Le régiment servit à l’armée du Nord, en position à Stamcop et comprenait un effectif de 30 officiers, 690 hommes dont 240 détachés et 138 absents pour d’autres raisons. L’effectif de montures se constituait de 30 chevaux pour les officiers et de 341 pour la troupe, pour 312 hommes sous les drapeaux[17]. Le 21 mai, un escadron du 3ème régiment de hussards est à l’armée de Moselle, dans la division du général Lefebvre[18]. Le 3 juillet, le régiment était dans la division du général Souham, armée du Nord. Il se trouvait à Gand en Belgique et comprenait un effectif de 328 hommes.

 1795 :

Le 29 janvier, le régiment fut partagé entre l’armée de Sambre-et-Meuse et l’armée du Nord. Le régiment comprenait deux dépôts à Reims et Mézières. Son effectif était de 50 officiers, 1 366 hommes pour une remonte de 55 chevaux d’officiers et 723 de troupes. Le 5 mars, le régiment avait son dépôt à Reims. A cette date le dépôt comprenait 232 hommes à l’entrainement et 61 chevaux. A la fin de l’année le régiment était toujours dans la même armée et cantonna à La Haye, Breda et Geretzheim. Un total de 367 hommes et 370 chevaux était à La Haye, 277 hommes et 234 chevaux à Breda et 366 hommes et 221 chevaux à Geretzheim. Le régiment possédait deux dépôts à Reims et La Haye. Le premier comprenait 165 hommes et 105 chevaux à l’instruction. Le second comprenait 458 hommes et 404 chevaux à l’instruction[19]. Le régiment s’illustra à Liège à une date non déterminée[20].

 1796-1801 :

En mars 1796, le régiment servit à l’armée de Rhin et Moselle, centre sous le commandement de Desaix, division Delmas. Il comptait un effectif de 166 hommes. Le régiment combattit à la bataille de Neuwied. En l’an IV et V, il fit partie des rangs de l’armée du Nord. Il passa ensuite à celle de Mayence, puis de l’Ouest. De l’an VII à l’an IX, il servit à l’armée du Rhin[21].

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Empire :

 Nous le retrouvons bien plus tard, en 1805, avec un effectif de 471 hommes. Il fit partie de la brigade du général Dupré, division Tilly dans le 6ème corps du maréchal Ney. Il combattit avec la Grande Armée à Ulm, Austerlitz, Iéna, Magdebourg, Gollup, Bartenstein, Langenheim, Hoff et Gussttstad. En 1812, son drapeau portait les noms des batailles d’Ulm, Iéna, Eylau et Friedland. En 1806, le régiment possédait une musique, probablement importante. Son colonel était à cette date Anne-Charles Lebrun, âgé de 30 ans, fils de l’Architrésorier de l’Empire, ci-devant 3ème consul en novembre 1799.  En septembre 1806, les trois premiers escadrons étaient en Allemagne avec 515 hommes et 25 officiers. Le 1er mars 1807, c’est le colonel Louis-Marie Levesque comte de Laferrière qui commandait le régiment jusqu’en mars 1811. Toujours au 6ème corps du maréchal Ney, il fit partie de la brigade de cavalerie légère du général Colbert (3ème et 10ème de hussards).

 

État-major :

Colonel Maurice-Gustave-Adolphe Prince de Salm-Kilbourg : 13 octobre 1788-5 février 1792.

Colonel N. Froissy-Brisson : 5 février-26 octobre 1792 ;

Colonel N. Cheit : 26 octobre 1792-30 avril 1793.

Colonel Antoine-Henri De Carrowé : 30 avril-14 août 1793 ;

Colonel Jean-Baptiste-Noël De Bouchotte : 14 août 1793-16 août 1794.

Colonel Armand Le Brun-La Houssaye : 16 août 1794-14 juin 1795. A son poste en septembre 1794 et âgé de 26 ans. Sous-lieutenant d’infanterie en 1791[22].

Colonel Jean Sultzmann[23] : 14 juin 1795-1er février 1804.

Colonel Anne-Charles Lebrun : février 1804.

 

Etat-major du régiment en 1792[24] :

 

Noms Grades
De Froissy et Lochner Lieutenant-colonel
Bouchotte Quartier-maître trésorier
Koebelé, Ant. D’Orb, d’Ourviller, Ant. Carové, Frantz Georger, Bouchotte, du Mesnil Capitaine
Mathis, de Langenhagen, de Nadasty, d’Hoën, Louis de Langenhagen, de Wiedelange, Sultzmann, la Nougarède Lieutenant
Parisot, Rengelrod, Moush, Ohl, de Polleresky, Müffel, Louis Penn, de Valenhofe, de Maucot, Souyns, Duprès, Marx, De Phaffenhoff, Kern, Fridel, Holossy Sous-lieutenant

 

Portraits :

Antoine Bernadet, de Bâgé-le-Châtel, fils aîné, frère de Joseph Bernadet lui aussi engagé volontaire et de Marie Bernardet, née vers 1764. S’enrôla volontaire le 2 mars 1792 au 3ème régiment de hussards ci-devant Esterhazy-hussard pour une durée de quatre années. Taille de 5 pieds, 4 pouces et 3 lignes, cheveux et sourcils noirs, visage long, yeux noirs, nez bien tiré, visage long marqué de petite vérole. Il signa son acte d’engagement. Il figura en 1792, sur une liste des citoyens de la commune engagés dans les troupes de ligne. Sa sœur Marie, boiteuse, fut signalée le 6 avril 1792, comme ayant droit aux secours des familles. Il fut signalé à cette occasion comme ayant servi avant son engagement pendant neuf années[25] au 11ème régiment d’infanterie ci-devant Marine-infanterie. Sa présence au régiment n’était attestée à cette date par aucun certificat en possession de sa sœur. Il fut signalé sur une liste de la commune en date du 3 février 1793, comme présent à son corps.

Emmanuel-Ernest Dehaies de Montigny, né à Chandernagor en Inde, le 23 mars 1790. Enfant de troupe au 3ème régiment de hussards (12 avril 1802). Canonniers au 6ème régiment d’artillerie à cheval (Ile de France) (13 août 1803). Détaché à l’île Bourbon (3 août 1806). Employé dans cette colonie aux travaux défensifs de Saint-Denis et de Sainte-Rose (21 août 1809). Rentré en France (5 février 1810). Sous-lieutenant au 16ème d’infanterie (11 mai), lieutenant (14 octobre 1811), lieutenant aide de camp du général Gudin (13 mars 1812). Rentré au 16ème d’infanterie (1er février 1813), capitaine (27 juin), Passa au 58ème d’infanterie de ligne (1er septembre 1814). En non-activité (15 septembre 1815). Capitaine à la légion départementale de l’Aveyron (24 juillet 1816), passa au 5ème de ligne (4 décembre 1820). Passa au 1er régiment d’infanterie de la garde royale (7 avril 1824). Chef de bataillon breveté (11 août 1830). Mis en solde de congé (23 août). Chef de bataillon au 25ème de ligne (31 octobre), lieutenant-colonel du régiment (31 décembre 1835). Colonel du 69ème de ligne (11 octobre 1840), mis en non-activité (24 mai 1848). Colonel du 20ème régiment d’infanterie légère (20 juin 1849), retraité (31 mars 1850). Campagne dans les Indes-Orientales entre 1803 et 1809, armée d’Espagne de 1810 à 1813, armée de Lyon en 1814, armée du Jura en 1815, armée d’Espagne en 1823, armée de Belgique en 1831 et 1832. Blessé d’un coup de feu à l’épaule gauche devant Lyon (13 mars 1814). Chevalier de la Légion d’honneur (17 mars 1815), officier de l’Ordre (14 janvier 1833), commandeur de l’Ordre (8 octobre 1845)[26].

Frédéric-Guillaume de Donop, né à Cassel en Hesse-Cassel le 3 juin 1773. Volontaire au 3ème régiment de hussards, ci-devant Esterhazy (mars 1789). Brigadier (novembre), maréchal des logis (juin 1790), sous-lieutenant (mars 1792). Il servit à l’armée de Moselle en 1792 et 1793, Lieutenant (février 1793), destitué pour propos inciviques par les représentants Soubrany et Richaud (15 novembre). Commis principal de la division de comptabilité des bois des communautés de Nancy, puis greffier au conseil de révision de la 17ème division militaire de Paris. Aide de camp du général Tharreau (février 1801). Adjoint à l’Etat-major de la division de Toscane par ordre du général Murat. Adjudant de place à Livourne (mars 1802). Il servit à l’armée d’Italie de 1801 à 1805. Lieutenant en second au 2ème régiment de la garde de Paris, (mars 1805). Adjoint à l’Etat-major de Murat (septembre). Il servit à la Grande Armée de 1805 à 1807. Capitaine au 9ème régiment de hussards (25 août 1806), capitaine adjoint à l’Etat-major du Prince Murat (mars 1807). Chef d’escadron et aide de camp du général La Houssaye (juillet 1807). Il servit ensuite en Espagne et au Portugal de 1808 à 1813. Il se distingua au passage du Tage et au pont d’El Arzobispo (8 août 1809). Adjudant-commandant chef d’Etat-major à la 4ème division de dragons de Trelliard (août 1810). Officier de la Légion d’honneur (8 février 1813). Général de brigade employé à la 13ème division du 4ème corps de la Grande Armée (25 décembre 1813). Il ne put rejoindre et fut employé au dépôt central de cavalerie de Versailles (janvier 1814). Commandant les dépôts de chasseurs à cheval stationnés à Caen (avril). Chevalier de Saint-Louis (août), en non activité. Il fut employé à la 2ème division de réserve de cavalerie (7 avril 1815). Chef de la 2ème brigade de la 12ème division Roussel d’Hurbal au 3ème corps de cavalerie de l’armée du Nord (juin). Il disparaît à la bataille de Waterloo, le 18 juin 1815, après avoir été grièvement blessé et renversé de son cheval.

Anne-Claude-François Gomain, né à Cercey-le-Château le 1er septembre 1766, fils de Claude Greffier au parlement de Paris et de Jacqueline Jaillié, son parrain fut François-Simon Bailleux et sa marraine Anne-Marguerite Gomain. Commissaire de la guerre (1790), il fut Sous-lieutenant dans le régiment de hussards ci-devant Esterhazy (20 septembre 1792). Il fit la campagne de Champagne en 1792, puis de Belgique, de Hollande et de Vendée (1792 et 1793). Blessé à la tête à la bataille de Jemappes, puis à la jambe gauche à la bataille de Châtillon en Vendée. Aide de camp (1er octobre 1792), puis lieutenant le 28 du même mois. Capitaine de cavalerie (20 avril 1793), il fut à nouveau commissaire des Guerres (11 septembre). Il servit à ce titre dans les rangs de l’armée du Rhin, puis à l’armée de Moselle, puis à celle de Sambre-et-Meuse. Commissaire de 1ère classe (1er nivôse an 8). Adjoint du général de division Olivier (14 nivôse an 9). Sous-inspecteur aux revues (17 nivôse an 10), poste dans lequel il était toujours en activité le 24 brumaire an 13. Il demanda à avoir la croix de la Légion d’honneur (an 12), puis en l’an 13 avec le soutien du général Lacombe Saint-Michel et également celle du général Charpentier mais ses demandes n’aboutirent pas. Il fit les campagnes d’Italie de 1800-1801 puis celle de 1805. En décembre 1807, il écrivit directement à l’Empereur pour tenter d’obtenir la Légion d’honneur, mais sa demande une fois encore fut repoussée. Il servit durant la campagne d’Allemagne de 1809, celle de Russie et de Saxe en 1812 et 1813. Nommé enfin chevalier de la Légion d’honneur (17 juillet 1809). Chevalier de l’ordre militaire de Pologne (25 juillet 1812). Sous-inspecteur de 2ème classe (30 novembre), puis sous-inspecteur dans la garde impériale (21 janvier 1814). Le roi Louis XVIII, l’autorisa à porter sa décoration polonaise (27 septembre). Il fut proposé pour la croix de Saint-Louis (20 juillet), puis pour le grade d’Officier dans la Légion d’honneur (5 août). Ses états de service indiquent qu’il fit fonction d’inspecteur divisionnaire à l’île d’Elbe, en Corse et en Saxe durant six années. Mis en retraite en 1822. Il mourut le 24 novembre 1831.

Armand Le Brun de Lahoussaye, né à Paris en 1768, sous-lieutenant au 82ème régiment d’infanterie (1791), puis sous-lieutenant au 5ème régiment de dragons, capitaine à la légion de la Moselle, aide de camp du général Beurnonville (1792), chef d’escadron du 3ème régiment de hussards, qu’il mena à la bataille de Frœschwiller, colonel de ce régiment (1794), promu général de brigade (1er février 1804), puis de division (14 mai 1807), baron de l’Empire (22 novembre 1808). Il commanda une division de dragons en Russie composée des 7ème, 23ème, 28ème et 30ème régiments de dragons, généraux de brigade Seron et Thiry. Il fut fait prisonnier par les Russes (10 décembre 1812), rentra en France à la paix (1814), employé par Napoléon sous les Cent-jours et mis en non-activité par la suite (1815). Disponible (1818), retraité (1833), il mourut à Paris en 1846. Dans ses souvenirs de Gonneville dit : « qu’il était poltron et n’avait pas la réputation d’être franc »[27].

Sébastien Perquit, né à Schestadt, le 12 mars 1768. Hussard au 3e régiment (7 novembre 1786), maréchal des logis (1er octobre 1792), aide de camp du général Beaupuis (26 mars 1796), sous-lieutenant (21 avril 1796), aide de camp provisoire du général Desaix (21 octobre), lieutenant aide de camp du général à la suite du 8e régiment de hussards (21 juillet 1797), capitaine (10 mai 1798), capitaine titulaire au 8e de hussards (4 septembre 1799), chef d’escadron au 4e de dragons (7 janvier 1807), chef d’escadron au 3e de chasseurs à cheval (12 octobre 1808), major à la suite (12 mai 1809), major au 9e de chasseurs à cheval (20 juin), colonel au 6e de chevau-légers lanciers (11 mars 1813), mis en demi-solde (16 septembre 1814), colonel du 14e de chasseurs à cheval (10 avril 1815), mis en demi-solde (20 août), retraité (15 décembre), colonel du 9e chasseurs à cheval (24 septembre 1830) pour prendre rang à partir du 5 avril 1828, maréchal de camp pour le cadre de la réserve (2 avril 1831), retraité le 11 juin 1832. Campagnes à l’armée du Nord (1792-1793), armée d’Angleterre, d’Helvétie, du Rhin, des Côtes de l’Océan (an II à XIV), d’Autriche et de Prusse (1807), d’Espagne (1808), Grande Armée (1813-1814), au corps d’observation du Var (1815). Blessé d’un coup de feu à la jambe droite à Sainte-Menehould, le 20 septembre 1792, d’un coup de feu à la bataille de Salzbourg en 1800, d’un coup de biscaïen à la lèvre supérieure à Friedland, le 14 juin 1807, d’un coup de feu à la jambe droite, le 10 juillet 1813. Chevalier de la Légion d’honneur (14 juin 1804), officier de l’ordre (18 février 1808), chevalier de Saint-Louis (16 janvier 1815), baron de l’Empire (25 septembre 1813), il mourut à Passy, le 28 mai 1856[28].

Article de Laurent B.

sehri

[1] E. Desbrières, La Cavalerie pendant la Révolution, tome 1, page 159.

[2] Idem, page 116.

[3] Idem, page 111.

[4] Idem, page 309.

[5] Idem, page 310.

[6] Idem, page 309.

[7] Louis Susane, Histoire de l’ancienne infanterie française, tome 2, pages 264 et 265.

[8] E. Desbrières, déjà cité, tome 1, page 157.

[9] Idem, page 327.

[10] E. Desbrières, déjà cité, tome 1, page 341.

[11] Idem, page 400.

[12] Idem, page 233.

[13] Idem, page 290.

[14] Idem, pages 405 et 406.

[15] Idem, tome 2, page 235.

[16] Desbrières, déjà cité, tome 1, page 295.

[17] Desbrières, déjà cité, tome 1, page 302.

[18] Idem, page 419.

[19] Idem, tome 2, pages 50, 80 et 84.

[20] Digby Smith, déjà cité, page 284.

[21] Jules Du camp, déjà cité, annexe xxiv.

[22] Danielle et Bernard Quintin, dans leur Dictionnaire des chefs de brigade du Premier consul Bonaparte, 1799-1804, indique que Lebrun-Lahoussaye fut chef de brigade entre le 9 novembre 1799 et février 1804, p. 44.

[23] Cet homme n’est pas cité par le dictionnaire, déjà cité, de Danielle et Bernard Quintin, idem.

[24] Roussel, pages 281 et 282.

[25] Lors de son engagement il est signalé comme étant « un soldat retiré depuis 5 ans du régiment de Vieille Marine ainsy qu’il nous en a exhibé par sa cartouche ». Il s’enrôla donc dans ce régiment d’infanterie en 1779, peu avant la guerre d’indépendance américaine et servit jusqu’en 1787. Il est probable qu’il participa à cette guerre. AD de l’Ain, AC de Bâgé, registre d’enrôlement REV 11.

[26] Jules Vassias, Historique du 69ème d’infanterie, p. 358.

[27] Mémoires de Griois, tome 2.

[28] F. Cuel, Historique du 18e régiment de dragons, pages 168 et 169.