75e régiment d’infanterie Monsieur

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Le 75ème régiment d’infanterie ci-devant Monsieur :

 

Historique :

 En 1789 et 1790, le régiment occupa Mâcon et Briançon. Le 1er juillet 1790, le régiment en entier était en garnison à Besançon[1].

 1792 :

 Le 1er janvier, le régiment était en garnison à Briançon. Effectif de 1 260 hommes.

 Le 2ème bataillon du régiment arriva le 24 décembre à Meximieux et dut se rendre dès le lendemain à Saint-Amour en passant par Treffort pour y recevoir de nouveaux ordres[2]. Il fit partie des troupes rassemblées au fort Barraux et il fut ensuite envoyé sur le Rhin.

 1793 :

 Le 1er bataillon fut envoyé sous les ordres du général Biron et le 2ème était en garnison à Huningue. L’un de ces bataillons se trouvait le 30 octobre, dans la région de la fameuse ligne de Wissembourg. Il fit alors partie de la division Legrand, aile droite de l’armée[3]. Le 17 décembre, le 1er et le 2ème bataillon se trouvaient à l’armée du Rhin, avant-garde du général Desaix[4]. Le 1er bataillon du 75ème avait reçu en renfort en brumaire an II, le 5ème bataillon de Paris (dit du Panthéon) et des requis dont certains de l’Ain).

 Embrigadement/amalgame du 1er bataillon :

 1ère formation :

 Le 13 novembre 1793, selon Susanne[5], le 1er bataillon fut amalgamé avec le 3ème de l’Indre-et-Loire, le 5ème de Seine-et-Marne et la garnison de Mannheim pour former la 139ème demi-brigade de première formation. Le 1er bataillon du 75ème de ligne, devint le 2ème bataillon de la 139ème de bataille.

La 139ème demi-brigade de bataille fut formée selon Belhomme[6], le 11 juin 1794, à Wissembourg, armée du Rhin. Sa formation comprenait le 1er bataillon du 75ème, le 3ème de l’Indre-et-Loire et le 5ème de la Seine-et-Marne (ou 5ème bataillon de la République).

 2ème formation :

 La 139ème de bataille fut versée, le 31 août 1796, à l’armée de l’Intérieur, dans la 21ème de ligne. Les trois compagnies de grenadiers de la 139ème de bataillon furent versées en second amalgame dans les rangs de la 14ème demi-brigade légère[7].

 Embrigadement/amalgame du 2ème bataillon :

 1ère formation

 Le 2ème bataillon ne le fut que le 28 juin 1794, assemblé au 3ème du Doubs et au 11ème du Jura pour former la 140ème demi-brigade de première formation[8]. La 140ème demi-brigade de bataille fut formée selon Belhomme, le 29 juin 1794, à Answeiler. Toutefois Louis Susanne indique la date du 28 juin 1794.

 2ème formation :

 Elle fut versée le 3 ou le 8 février 1796, selon Susanne à l’armée de Rhin-et-Moselle dans la 62ème demi-brigade de ligne[9].

Le 8 novembre 1796, selon Belhomme, elle devint à l’armée de Rhin et Moselle, la 62ème demi-brigade de ligne.

Cette unité était composée du 3ème bataillon de la 4ème demi-brigade de bataille, et de la 140ème de bataille.

Colonels :

Colonel Vincent D’Auriol, 25 juillet-21 octobre 1791. Voir les officiers du 93ème régiment d’infanterie.

Colonel Thomas Le Forestier, 21 octobre 1791-16 mai 1792.

Colonel Paul d’Olès de La Roque, 16 mai 1792- ?

 

État-major du régiment en 1792[10] :

 

Noms Grades
De Laubé et Chatelard Lieutenant-colonel
Duhamel Quartier-maître trésorier
L’Ecuyer et S. Mauris Adjudant-major
Vanloo, Mauvéfin, Simard, Bahezre, de Simard, Boisragon, de Chanfray, de Fabry, de S. Julien, Pioger, de Clapiers, de Chamon, de Chabans, Burgues, Chastellard Capitaine
De Chappomay, Pluyette, de Leoube, de Sudria, de Cherray, Lançon, Belloc Lieutenant
D’Albon, de Croisiers, de Rozières, de Josnards, de Reynaud, de Longpré, de Richard, de Fondeviolle, Dupuy, de Mailly, de Montrichard, Maifod et Gode. Sous-lieutenant

 

Portraits :

Louis Bertholet, né à Paris, frère du chirurgien, engagé volontaire dans la Garde nationale parisienne (14 juillet 1789) puis à 28 ans dans le 1er bataillon de Paris (23 juillet 1791). Sous-lieutenant au 75ème régiment d’infanterie (20 février 1793), il fut député par son bataillon auprès de la Convention Nationale pour discuter les intérêts de la troupe. Lieutenant à la 139ème demi-brigade, il fut blessé et fait prisonnier au passage du Necker et décéda à Heidelberg le 8 novembre 1795.

Claude-François Richardot, né le 10 juillet 1776, à Pont-de-Vaux, fils de Claude Richardot bourgeois et de Jeanne-Marie Denojean. S’engagea volontaire en 1792 au 75ème régiment d’infanterie ci-devant Monsieur. Il entra au 1er régiment de chasseurs à cheval (mars 1794). Sous-lieutenant (16 janvier 1798), il devint aide de camp du général Joubert. Capitaine (13 novembre 1799) à Zurich, chevalier de la Légion d’honneur (1802). Il était au camp de Boulogne en 1804 et 1805, puis servit en Italie et en Espagne. Officier de la Légion d’honneur (1810), colonel (8 octobre 1812). Colonel du 7ème régiment de cuirassiers (2 juillet 1813), commandeur de la Légion d’honneur (5 septembre). Colonel de la légion départementale (25 février 1814), puis à la Restauration chevalier de Saint-Louis (26 août 1814). Colonel du 2ème régiment de cuirassiers lors des Cents-Jours il combattit à la bataille de Waterloo (18 juin 1815). Il mourut à Dommartin, dans l’Ain, le 17 juillet 1821[11].

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Le colonel Richardot, grande salle de la mairie de Pont-de-Vaux, Ain, photo de l’auteur

Article de Laurent B.

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[1] Journal militaire de 1790.

[2] AD de l’Ain, 2 L 31.

[3] Division composée du 37ème et 75ème régiment, 2ème chasseurs à cheval, 4ème dragons, 9ème des Vosges, 4ème du Bas-Rhin, 4ème de l’Eure, 8ème du Jura et d’une unité de Gendarmerie nationale, Arthur Chuquet, Wissembourg, 1793, page 192.

[4] Ordre de bataille de la collection Nafziger, tiré de l’ouvrage de Chuquet sur le général Hoche.

[5] Louis Susanne, Histoire de l’ancienne infanterie française.

[6] Belhomme, Histoire de l’infanterie de France.

[7] Digby Smith, déjà cité, page 72.

[8] Louis Susanne, déjà cité, page 352.

[9] Idem, tome 5, pages 435 et 436.

[10] Roussel, pages 200 et 201.

[11] AD de l’Ain, Jérôme Croyet, Les médaillés de la Légion d’honneur du département de l’Ain.