Compagnies d’artillerie à cheval, 1792-1794

artillerie-a-cheval-revolution

Elles furent tirées des régiments d’artillerie de l’armée d’Ancien Régime. Une compagnie du nom de « Guérit-Martin » partit de Metz le 20 février 1792 pour arriver à Saint-Tron en Belgique début mars. Une autre du nom de « Martion-Mouvant », partit de Douai le 19 février pour se rendre dans la même localité.

 Les deux premières compagnies montées d’artillerie ou artillerie Légère furent créées en janvier 1792. Defrance nous indique que le décret de création fut promulgué le 11 janvier 1792 et permit d’organiser à Metz les deux premières compagnies sous les ordres des Capitaines Chanteclair et Barrois. Il écrit :

« Elles excitèrent un vif enthousiasme, les batteries prussiennes avaient une partie des servants portés sur les voitures et sur les sous-verges. Nos canonniers les imitèrent en s’efforçant de se procurer préférablement des chevaux, c’étaient de médiocres cavaliers mais ils avaient le diable au corps et ils avaient su l’introduire de gré ou de force dans celui de leurs charretiers »[1].

 

Par un décret du 17 avril 1792, probablement appliqué à partir de juin 1792, deux compagnies s’attachèrent aux deux premiers régiments d’artillerie à pied et une aux cinq autres régiments, soit neuf compagnies.

 En mars 1793, il y a déjà 22 compagnies de formées, et 30 en juin. Toutefois Defrance indique qu’après la bataille de Jemappes elles étaient déjà 30 compagnies, puis une vingtaine furent ensuite créées, mais nous pensons que ce fait est faux. Dans l’état de nos sources actuelles, il y aurait eu 30 compagnies d’artillerie à cheval[2].

 Toutes les compagnies d’artillerie à cheval furent réunies en régiments en 1794.

 L‘artillerie montée permettait d’être mise en position et en batterie beaucoup plus rapidement. Ce fut un avantage décisif pour les armées de la République.
La tenue de l’Artillerie montée fut copiée sur celle de l’artillerie de ligne entièrement bleu distinguée d’écarlate avec les épaulettes écarlates. Les revers furent encore coupés au carré, ils devinrent en pointe dans les années 1794-1795. Bien entendu la culotte de cavalerie légère bleue soutachée d’écarlate et les bottes à la hussarde remplacèrent culotte bleue et guêtres d’infanterie. Un sabre spécifique de type glaive suspendu à une banderole blanche fut rapidement remplacé par un sabre de cavalerie légère. La coiffure consista en cette période dans le casque à chenille des chasseurs à cheval orné d’un petit plumet écarlate en grande tenue. La chabraque de mouton festonnée d’écarlate se posait sur la selle.

 

 La 3ème compagnie de canonniers à cheval :

 Date de formation :

 Formée par un décret du 17 avril 1792[3].

 Historique :

 1793 :

 En janvier, elle se trouvait à Mayence et appartenait en fait au 2ème régiment d’artillerie.

Elle participa à l’héroïque défense de la ville de Mayence et fut englobée lors de la capitulation dans la promesse de ne pas servir contre les coalisés avant une année. Désormais appelée armée de Mayence, toujours sous le commandement d’Aubert-Dubayet.

 

La 6ème compagnie de canonniers à cheval :

 Date de formation : Formée par un décret du 17 avril 1792[4].

 Historique :

 En janvier 1793, elle se trouvait à Douai et appartenait en fait au 4ème régiment d’artillerie.


La 8ème compagnie de canonniers à cheval :

 Date de formation : Formée par un décret du 17 avril 1792[5].

 Historique :

 En janvier 1793, elle se trouvait à l’armée de Belgique et appartenait en fait au 6ème régiment d’artillerie.


La 9ème compagnie de canonniers à cheval :

 Date de formation : Formée par un décret du 17 avril 1792[6].

 Historique :

 En janvier 1793, elle se trouvait à l’armée du Nord et appartenait en fait au 7ème régiment d’artillerie.

11ème compagnie d’artillerie à cheval :

 Date de formation : ?

 Portrait :

 Jean-Baptiste Hazard, né à Selleries dans le département du Nord, le 17 août 1771, fils de Jean-Joseph et de Marie-Françoise Magnies, son parrain est Jean-Baptiste Hazard son oncle et sa marraine Jeanne-Joseph Fontaine sa cousine germaine. Entra au service au 3ème régiment d’artillerie à pied (1er avril 1791). Il servit à l’armée du Nord de 1792 à 1794. Il fut versé dans la 5ème compagnie d’artillerie à cheval devenue la 11ème compagnie d’artillerie à cheval, attachée au 3ème régiment d’artillerie à pied (1er mai 1792). Il fut blessé à la bataille de Jemappes où malgré le feu destructeur de l’ennemi, il resta à son poste jusqu’à ce que le champ de bataille fût aux mains des français. Il servit encore (novembre), à la bataille devant Liège où il oublia, dit ses états de service, sa blessure et servit avec un grand courage sa pièce. Il fut blessé à l’affaire de Werwinde (7 mars 1793). Il fut encore blessé devant Courtray (1er messidor An II) et fut nommé fourrier (24 messidor An II). En prairial An II, il servit à la bataille de Rousselard en avant d’Ypres, où il démonta à l’ennemi plusieurs canons et fit sauter plusieurs caissons et mis en désordre un bataillon de grenadiers hongrois. Il servit à l’armée de Sambre-et-Meuse (1795 et 1796). Maréchal des logis (7 thermidor An 4). Le 30 fructidor An 4, il servit devant Guissen où restant avec trois canonniers, il soutînt avec sa pièce pendant neuf heures le feu de 14 pièces et empêcha l’ennemi de passer la rivière. Il servit ensuite à l’armée du Danube puis à l’armée du Rhin de 1797 à 1801. Maréchal des logis-chef (19 ventôse An 8), puis quartier-maître trésorier (15 brumaire An 11). Nommé 1er lieutenant (17 ventôse An 12), puis capitaine en second (1809) et en 1er (octobre 1811). Chevalier de la Légion d’Honneur (2 novembre 1814). Il fut mis en retraite (1er octobre 1816). Il mourut le 22 mars 1848.

12ème compagnie d’artillerie à cheval :

 Date de formation : ?

 Historique :

 A Wattignies, en octobre 1793, la compagnie était attachée à la division Duquesnoy avec la 4ème compagnie.

13ème compagnie d’artillerie à cheval :

 Date de formation : ?

 Portraits :

 Elzéar-Auguste Cousin de Dommartin, né à Dommartin-le-Franc dans la Haute-Marne le 26 mai 1768. Elève à l’école d’artillerie de Verdun, reçu 4ème sur 41 (1784). Lieutenant en second au 1er régiment d’artillerie à pied (avril 1791). Capitaine en second au 4ème régiment d’artillerie à pied (6 février 1792). Chargé d’organiser puis de commander la 13ème compagnie d’artillerie à Cheval (25 mars 1793). Capitaine-commandant (15 avril), il servit sous Carteaux contre les fédéralistes du Midi (juin), notamment au combat de Salon (août). Envoyé au siège de Toulon, il fut nommé chef de bataillon au 2ème régiment d’artillerie à pied (2 septembre). Blessé d’un coup de feu à l’épaule gauche en attaquant les gorges d’Ollioules (7 septembre). Général de brigade (23 septembre), il tomba malade pendant le siège de Toulon. Il commanda ensuite la réserve de la division Serurier (février 1795), puis il servit à la division Masséna (avril). Il servit à la bataille de Loano (23 et 24 novembre). Commandant la 3ème brigade de la division Meynier (décembre), puis la 1ère brigade (30 mars 1796). Il servit à Montenotte (12 avril), à Dego (15 avril), à Mondovi (21 avril). Commandant la 2ème brigade, division Masséna (29 avril), puis l’artillerie à cheval de l’armée d’Italie (11 mai). Il enfonça les portes de Pavie révoltée (26 mai). Il prit part à l’expédition de Livourne sous Vaubois (juin) commanda l’artillerie légère à Castiglione (3 et 5 août). Il abattit les portes de Vérone où il pénétra (7 août), puis servit à Roveredo (4 septembre). Commandant en second de l’artillerie de l’armée d’Italie (octobre). Commandant l’artillerie sous Victor à l’expédition de Romagne (janvier 1797), il se signala au passage du Tagliamento (16 mars). Commandant l’artillerie de la 17ème division militaire (août), il passa à l’armée de Sambre-et-Meuse (septembre). Commandant en chef l’artillerie de l’armée du Rhin (12 décembre 1797). Inspecteur d’artillerie sur les côtes de la Méditerranée (mars 1798), il passa à l’armée d’Orient, servit à Alexandrie (2 juillet), aux Pyramides. Général de division nommé par Bonaparte (22 juillet), il servit sous Menou à Rosette (1er septembre). Prit part à la répression de la révolte du Caire (21 octobre). Commanda l’artillerie de l’expédition de Syrie (février 1799). Servit au siège d’El Arisch puis à celui de Saint-Jean d’Acre (mars-mai). Envoyé en mission à Rosette, il s’embarqua au Caire sur la Felouque Le Nil, descendit le fleuve et fut attaqué dans l’après-midi par des Arabes et des Mamelouks (23 juin). Il se dégagea au prix de deux blessures, arriva à Rosette (25 juin), mais fut atteint du tétanos et succomba à cette maladie, le 9 juillet 1799.

Pierre Lenoble, né à Sedan en 1774, enrôlé dans le 4ème bataillon des Ardennes, puis dans la compagnie d’artillerie à cheval de la légion du Nord (1792). Passa à la 13ème compagnie d’artillerie à cheval (1793), maréchal des logis (1795), maréchal des logis chef (1805), second-lieutenant (1806), 1er lieutenant (24 avril 1809), adjudant-major (1er octobre 1809), capitaine de 2ème classe (14 mars 1811), mourut après la retraite de Russie à l’hôpital de Königsberg (1813)[7].

 

14ème compagnie d’artillerie à cheval :

 Date de formation : ?


15ème compagnie d’artillerie à cheval :

 Date de formation : ?


16ème compagnie d’artillerie à cheval :

 Date de formation : ?


17ème compagnie d’artillerie à cheval :

 Date de formation : ?

 Portrait :

 Roumet, cavalier à la 17ème compagnie d’artillerie à cheval (1793). Gendarme (1802), gendarme d’élite (1804), lieutenant au 1er régiment de cuirassiers (28 février 1813). Retraité le 24 décembre 1815[8].

18ème compagnie d’artillerie à Cheval :

 Date de formation : ?

 Portrait :

 Basile-Guy-Marie-Victor Baltus de Pouilly, né à Metz en Moselle le 2 janvier 1766. Elève à l’école d’artillerie de Metz (1780). Lieutenant en second au régiment ci-devant de la Fère (1781). Lieutenant en 1er (janvier 1785), capitaine en second (avril 1791). Il servit à l’armée du Nord (1792), aide de camp du général d’Hangest (26 juillet), puis à l’armée du Centre du général La Fayette (août). Il fut versé à la 18ème compagnie d’artillerie à cheval (1er août 1793). Il servit à l’armée des Alpes entre 1793 et 1795, puis à l’armée du Rhin (1796). Il fut nommé chef de bataillon à l’Etat-major de l’artillerie (1799). Il servit à l’armée de Réserve (mai 1800), puis à l’armée d’Italie. Il donna sa démission pour cause de santé (avril 1801). Réintégré comme chef d’escadron dans le 5ème régiment d’artillerie à cheval (juin 1804). Il servit à l’armée des Côtes de l’Océan entre 1804 et 1805. Commandant l’artillerie de la 1ère division Oudinot du 5ème corps d’armée de la Grande Armée, il servit en Autriche, Prusse et Pologne de 1805 à 1807.  Officier de la Légion d’Honneur (16 novembre 1805), il combattit à Austerlitz. Nommé colonel (1806),  il commanda le 1er régiment d’artillerie à cheval, puis passa chef d’Etat-major de l’artillerie du 8ème corps de Mortier (octobre). Il servit à Friedland et il fut fait commandant de la Légion d’Honneur (juillet 1807). Nommé chevalier des Ordres de Saint-Henri de Saxe et de l’Epée de Suède, il servit à l’armée d’Allemagne (1808), et il fut fait baron de l’Empire. Chef d’Etat-major de l’artillerie sous Mossel au 9ème corps de Bernadotte, il commanda ensuite l’artillerie des 17ème et 31ème divisions militaires. Chef d’Etat-major de l’artillerie du corps d’observation de Hollande (1810). Nommé général de brigade (1811), et commanda l’artillerie du corps d’observation de l’Elbe (août). Il servit en Russie, probablement dans le 1er corps de Davout. Commandant l’artillerie du 3ème corps de cavalerie (mars 1813). Il commanda ensuite celle du corps de Vandamme et échappa au désastre de Kulm (29 août). Il fut toutefois fait prisonnier à Dresde (11 novembre). Chevalier de Saint-Louis (juillet 1814), il commanda l’école d’artillerie de Metz (janvier 1815). Commandant l’artillerie du 4ème corps de Gérard à l’armée du Nord, il servit à Ligny, puis à Wavre (16 et 18 juin). En retraite en septembre, il fut remis en activité (1820), il fut nommé lieutenant du Roi à Brest (1822), commandant provisoirement la subdivision de Brest (1825). Remis en retraite (1826), il fut nommé lieutenant-général honoraire (1827). Il mourut à Brie-Comte-Robert dans la Seine-et-Marne le 13 janvier 1845.


19ème compagnie d’artillerie à cheval :

 Date de formation : ?

 

20ème compagnie d’artillerie à cheval :

 Date de formation : ?

 Historique :

 Le 17 décembre 1793, la compagnie se trouvait à l’armée du Rhin, division du général Hatry[9].

 

21ème compagnie d’artillerie à cheval :

 Date de formation : ?

 

22ème compagnie d’artillerie à cheval :

 Date de formation : ?

 

23ème compagnie d’artillerie à cheval :

 Date de formation : ?

24ème compagnie d’artillerie à cheval :

 Date de formation : ?

 Historique :

A Wattignies, en octobre 1793, la compagnie était attachée à la division Balland avec la 25ème compagnie.


25ème compagnie d’artillerie à cheval :

 Date de formation : ?

 Historique :

 A Wattignies, en octobre 1793, la compagnie était attachée à la division Balland avec la 24ème compagnie.

26ème compagnie d’artillerie à cheval :

 Date de formation : ?

 

27ème compagnie d’artillerie à cheval :

 Date de formation : ?

 Historique :

 Elle est peut-être citée par un ordre de bataille de la collection Nafziger qui cite une « 27ème compagnie d’artillerie de volontaires » qui est vraisemblablement la 27ème compagnie d’artillerie à cheval. Elle se trouvait le 1er septembre 1793, à l’armée des Pyrénées-Orientales[10].


28ème compagnie d’artillerie à cheval :

 Date de formation : ?

 

29ème compagnie d’artillerie à cheval :

 Date de formation : ?

30ème compagnie d’artillerie à cheval :

 Date de formation : ?

Article de Didier Davin et Laurent B.

 sehri

[1] A. DefranceLes volontaires du Nord et du Pas-de-Calais dans la défense nationale, 1792-1795, p. 8 qui cite le général Louis Susane et son ouvrage sur l’Histoire de l’Artillerie.

[2] A. DefranceLes volontaires du Nord et du Pas-de-Calais dans la défense nationale, 1792-1795, p. 8.

[3] A. DefranceLes volontaires du Nord et du Pas-de-Calais dans la défense nationale, 1792-1795, p. 8.

[4] A. DefranceLes volontaires du Nord et du Pas-de-Calais dans la défense nationale, 1792-1795, p. 8.

[5] A. DefranceLes volontaires du Nord et du Pas-de-Calais dans la défense nationale, 1792-1795, p. 8.

[6] A. DefranceLes volontaires du Nord et du Pas-de-Calais dans la défense nationale, 1792-1795, p. 8.

[7] Mémoires de Griois, tome 2, p. 74.

[8] Dezaunay, Histoire du 1er régiment de Cuirassiers, p. 345.

[9] Ordre de bataille de la Collection Nafziger, tiré de l’ouvrage de Chuquet sur le général Hoche.

[10] Ordre de bataille de la collection Nafziger, Armée des Pyrénées-Orientales, 1er septembre 1793.