24e régiment d’infanterie Brie

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Le 24ème régiment d’infanterie ci-devant Brie :

 

Historique :

 Le 1er juillet 1790, le régiment en entier était en garnison à Lille.

 1792 :

 Le 1er janvier, il comprenait un effectif de 1 414 présentes pour 101 manquants. Le 28 avril, il fit partie de la colonne du général Théobald Dillon constituée de deux escadrons du 6ème chasseurs à cheval à l’avant-garde, de deux escadrons du 1er régiment de cavalerie formant la tête de colonne, du 24ème et du 90ème régiments d’infanterie ainsi que deux escadrons du 8ème de cavalerie formant la colonne et enfin de deux escadrons du 13ème de cavalerie formant l’arrière garde. Cette colonne partit de Lille à 10 heures du soir et arriva vers 4 h 30 du matin, le lendemain en vue de Marquain. Vers 4 heures, les chasseurs à cheval du 6ème avaient passé la frontière et chargèrent un piquet de dragons autrichiens qui se retira vers Tournai. A 5 h 30 du matin, le 6ème chasseurs engagea le feu contre environ 200 cavaliers ennemis qui soutenaient la retraite autrichienne. Tard dans la journée, vers 21 h 30, la colonne se préparait à bivouaquer aux environs de Marquain, lorsque que 3 000 cavaliers autrichiens se présentèrent. Surpris au repos, peu aguerris, un sauve qui peut général éclata et se transforma en un indescriptible désordre. Dillon fut massacré à son retour à Lille par des soldats en colère[1].

 Le soldat Louis-Guillaume Laloi, âgé de 19 ans fut cité comme témoin lors du procès de Vasseur supposé l’un des criminels du général Théobald Dillon. Le 17 mai, le régiment était toujours en garnison à Lille. Le 25 juin, il était à l’aile droite, 1ère division d’infanterie, 1ère brigade de la division de l’armée du Nord sous le commandement du maréchal de camp Linch.

 1793 :

 Le 17 décembre, le 1er bataillon se trouvait à l’armée du Rhin, division du général Hatry[2].

Embrigadement/amalgame du 1er bataillon :

 1ère formation :

 La 47ème demi-brigade de bataille fut formée, le 21 juin 1795 à Spie, d’après Belhomme, le 17 juillet 1795, d’après Louis Susanne. Elle se composait du 1er bataillon du 24ème, du 4ème des Deux-Sèvres et du 9ème de la Côte d’Or.

 2ème formation :

 La 47ème de bataille devint à l’armée de Rhin et Moselle, la 97ème demi-brigade de ligne.

Historique du 2ème bataillon :

 1793 :

 Le 2ème bataillon fut signalé au début du 1793 dans les rangs de l’armée du Nord.

 Embrigadement/amalgame du 2ème bataillon :

 1ère formation :

 La 48ème demi-brigade de bataille fut formée selon Belhomme, le 10 avril 1794. Sa formation comprenait le 2ème bataillon du 24ème, le 1er du Calvados et le 1er des Bouches-du-Rhône. Toutefois Belhomme indique qu’il s’agit du 2ème des Bouches du Rhône et non du 1er.

 2ème formation :

 Le 29 février 1796, la 48ème de bataille devint à l’armée du Nord, la 48ème demi-brigade de ligne.

Portraits :

 Jean-Baptiste-Joseph Brasseur, né le 29 août 1773 à Annœullin dans le département du Nord. Entra au service (22 mars 1791) dans le 24ème régiment d’infanterie ci-devant de Brie. Il servit à l’armée du Nord de 1792 à 1795, puis de 1796 à 1797 à l’armée de Sambre-et-Meuse. Il passa au 90ème régiment (6 pluviôse An II). Il fut blessé d’un coup de baïonnette au ventre à l’affaire de Mannheim et fut fait prisonnier (2ème jour complémentaire An 4). Il fut échangé et servit ensuite en 1798 et 1799 à l’armée du Rhin. Caporal (21 nivôse An 7). Il servit à l’armée d’Italie en 1800 et 1801. Fourrier (1er frimaire An 9), sergent (21 messidor suivant). En 1802 et 1803, il servit dans les Pouilles et les Abruzzes dans l’armée du Royaume de Naples. Sergent-major (1er brumaire An 12). En 1804, il était en Italie puis servit à la Grande Armée et à nouveau dans le Royaume de Naples de 1805 à 1807. Il fut blessé au cou par un éclat d’obus (8 brumaire An 14) à la bataille de Caldiéro près de Vérone. Il passa dans la Garde impériale, dans les grenadiers à pied (16 septembre 1806), comme grenadier. Caporal (13 avril 1807), puis sergent (13 décembre). Il avait reçu la Légion d’honneur (25 novembre). Sergent-major (17 mars 1808), il servit en Espagne, puis fit la campagne d’Allemagne où il fut nommé lieutenant en second (5 juin 1809). Lieutenant en 1er (24 juin 1811), il servit en Allemagne et fit la campagne de Russie (1812), puis la campagne de Saxe (1813) et la campagne de France. Capitaine de la vieille garde (13 janvier 1814), classé au rang des chefs de bataillon de la ligne. Il fut blessé d’un coup de feu au bras droit à la bataille de Paris (30 mars). Officier de la Légion d’honneur (17 janvier 1815). Il mourut le 15 septembre 1842 à Baslieux-les-Fismes dans la Marne. Il laissait une veuve Marie-Louise Begtet.

Jean-François Chevalier, originaire de Paris, enrôlé à 18 ans, au 3e bataillon de Paris (septembre 1791), armé, habillé et équipé à ses frais, enrôlé au 24e régiment d’infanterie ci-devant de Brie (mars 1792), blessé grièvement à Monveau, pensionné (1794), admis lieutenant aux Invalides (1795), passé aux vétérans (1796), employé dans la colonne mobile de recherche des déserteurs d’Eure-et-Loir (1797), réformé (1801), employé à nouveau dans le cohortes de la garde nationale en activité sur l’Escaut (1809), retraité (1811), employé à l’octroi de Paris, puis réadmis aux Invalides (21 avril 1831), il mourut le 7 septembre 1842.

Charles Gautier De Varigny, originaire de Paris, engagé à 31 ans dans le 3ème bataillon de Paris. Novice dans la Marine de l’Etat de 1780 à 1783. Second aide-major chargé de l’artillerie du bataillon des Carmes dans la Garde nationale parisienne (30 juillet 1789). Lieutenant aide de camp du marquis de Courtomer, chef de la 2ème division (20 mai 1790). Volontaire, 3ème de Paris (18 juillet 1791). Fourrier (9 juin 1792). Sous-lieutenant au 24ème régiment d’infanterie (1er novembre). Lieutenant (1794), adjoint aux adjudants-généraux de l’armée de Moselle la même année, capitaine à la 97ème demi-brigade de ligne (1796). Blessé au siège de Gênes (1800), passa dans la 60ème de ligne en 1803 et mourut à cette époque[3].

François Pierre de Viantaix, né à Besançon le 1er septembre 1747. Soldat au régiment ci-devant de Brie infanterie (octobre 1769), caporal (1771), sergent puis sous-lieutenant la même année. Lieutenant en second (1777), en premier (1779), capitaine (1784), puis lieutenant-colonel du 24ème d’infanterie (9 mai 1792). Il servit à l’armée du Nord, notamment à l’affaire du Pas de Baisieux (28 avril), puis à la défense de Lille. Il passa à l’armée du Rhin (1793) où il fut nommé général de brigade par les représentants du Peuple (20 novembre 1792). Il servit au combat de Limbach (7 puis le 8 août 1793), puis à Pirmasens (14 septembre), à Saverne (22 et 23 octobre), division Férino. Il servit également à Berstheim (2 décembre). Remplacé pour une raison inconnue dans le commandement de sa brigade (6 décembre), il fut autorisé à prendre sa retraite (9 février 1796) et seulement confirmé comme général de brigade (17 février 1797). Remis en activité (2 avril), il fut envoyé dans la 20ème division militaire, puis réformé (septembre) suite aux troubles qui eurent lieu dans la ville de Montauban. Remis en activité dans cette division (avril 1800), il présida le Conseil de Révision et il fut confirmé une seconde fois dans son grade par arrêté des Consuls du 29 mars 1801. Destiné à un commandement d’armes, il fut admis à jouir du traitement d’activité (août 1803) et fut chargé du commandement et de l’organisation des gardes nationales du département du Doubs de 1803 à 1814. Membre de la Légion d’honneur (février 1804), il fut autorisé à prendre sa retraite (août 1815), obtint une pension de 4 000 francs (décembre 1818) et fut nommé lieutenant-général à titre honoraire (janvier 1822). Il était l’oncle du maréchal Oudinot. Il mourut dans sa ville natale, le 22 juillet 1823.

Pontavice, capitaine et adjoint aux adjudant-généraux au 25 juin 1792.

Article de Laurent B.

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[1] Réunion des Officiers, Historique du 8ème régiment de Cuirassiers, 1665-1874, p. 15.

[2] Ordre de bataille de la collection Nafziger, tiré de l’ouvrage de Chuquet sur le général Hoche.

[3] Chassin et Hennet, Les volontaires nationaux pendant la Révolution, tome 1, p. 312.