Alexis-Aimé-Pierre Cambray, né le 8 avril 1762, à Douai dans le Nord, fils d’Alexis-Romain-Ignace-Joseph épicier et mandelier et d’Antoinette Dirique. Il entra au service dans la garde nationale de Douai (juillet 1789), capitaine de chasseurs (10 octobre 1790), il avait fondé un club des Amis de la Constitution, puis se rendit à Paris où il s’enrôla dans le bataillon de la garde nationale de la section du Louvre (1er mars-1er décembre 1791). Il fut envoyé à l’armée du Nord, capitaine des guides de cette armée (29 avril 1792), vaguemestre-général de l’armée (8 mai), capitaine au 22e régiment de chasseurs à cheval (16 mars 1793), chef de bataillon (15 mai), il fut envoyé à l’armée des Côtes de Brest, chef de brigade (30 septembre), puis général de brigade (28 novembre 1793), servant dans l’Ouest, puis à l’armée des Pyrénées-Occidentales (4 prairial an II) et de nouveau à l’armée des Côtes de Brest (3 vendémiaire an III) et à l’armée de l’Ouest (novembre 1795-1797), il servit durant la bataille de Quiberon (été 1795), défendant avec 1 500 hommes l’île de Noirmoutier, il subit un blocus de la flotte anglaise et tint ferme dans l’île jusqu’à que le siège soit levé (28 septembre). Commandant le département de la Manche (23 avril 1797), il se livra à la lutte contre la chouannerie et la contre-révolution, passa ensuite dans la Sarthe (14e division militaire), servant dans la 22e division (8 mai), il arriva à Mamers et fut fêté par la municipalité (1er juillet). Il passa au commandement du département du Loir-et-Cher, il fut fêté de nouveau à Grand-Lucé (24 septembre), puis à Saint-Calais (25 septembre), planta un arbre de la Liberté à Ecommoy (12 octobre), nommé commandant de la 13e division militaire à Rennes (octobre), il quitta le Mans (novembre), mais fut aussitôt rappelé au Mans (20 novembre), mais il fut destitué et mis en réforme (30 mars 1798). il fut rappelé au service à l’armée d’Italie (4 mai), puis à l’armée de Naples, sous le général Macdonnald. Nommé commandant de l’île de Malte, général de division (il ignora sa nomination qui arriva après sa mort), il fut bloqué dans le port d’Ancône, il raconte dans une lettre à son ami René Bottu dans la Sarthe l’aventure (2 janvier) :
« Après avoir été pendant 34 jours le jouet des vents et des tempêtes et d’une mer orageuse, traîné par les vagues d’écueil en écueil, jeté tantôt sur les côtes de Naples, tantôt sur celles de la Dalmatie, nous avons été forcés de rentrer à Ancône. La division qui portoit les troupes sous mes ordres manquait absolument d’eau et de vivres pour les troupes de passage. Nos malheureux vaisseaux faisaient 18 pouces d’eau par heure. J’avais deux compagnies de chasseurs de la 7e demi-brigade légère de service en permanence pour pomper […] enfin nous en avons été quitte pour la peur, beaucoup de mal et de fatigues. Mais tout ceci ne se compte pas et ne serait encore rien si cela avait été utile à la République »1.
Il ne put rejoindre, aussi retraita-t-il avec l’armée servant à la bataille de la Trebbia (17-19 juin). Il fut grièvement blessé et bientôt fait prisonnier à Borgo San Antonino en chargeant à la tête de ses hommes, les coalisés le transportèrent à Plaisance où il mourut le 2 juillet 1799 (ou le 3), des suites de ses blessures.
Article de Laurent Brayard, iconographie Bibliothèque Nationale de Paris.
1 La Révolution dans la Sarthe et les départements voisins, tome 4, 1909, page 197.