13e régiment d’infanterie Bourbonnais

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Le 13ème régiment d’infanterie ci-devant Bourbonnais :

 

Devise « Bourbonnais sans tâche ».

 

Historique :

 1790-1791 :

 Au mois de mai 1790, le régiment était à Mézières. Le 1er juillet 1790, le régiment en entier était en garnison à Thionville. Il quitta cette position pour se rendre en garnison à Strasbourg en avril 1791. Son arrivée coïncida avec la propagation d’une rumeur publique accusant les officiers du régiment de vouloir livrer la citadelle aux émigrés. Le régiment dut être retiré de la place et se rendit à Wissembourg puis Neufbrisach. Quelques discordes apparurent dans le corps, elles provoquèrent des désordres vite calmés par l’intervention de l’ancien colonel du régiment, le prince de Broglie.

 1792 :

 Le 1er janvier, le régiment était en garnison à Neuf-Brisach. Il comprenait un effectif de 1 140 hommes et 375 manquants. Il ne participa pas aux premières opérations de la guerre, et demanda à être envoyé au combat à l’annonce de la chute de Longwy en août.

 Le 1er bataillon fut alors dirigé sur Thionville. Un détachement participa à la défense de cette place sous les ordres du général de Wimpfen. Ce détachement participa à une sortie où le lieutenant Bouvard fut blessé de deux coups de baïonnette (21 septembre). Le reste du bataillon participa à la campagne de l’armée du Rhin du général Custine. Le 14 septembre, il était à la reprise du camp de Boudenthal sur la Lauter.

 En novembre, il servit à l’affaire de Dettweiler en avant de Saverne. Il marcha ensuite sur Francfort et participa à la prise de la ville (2 décembre). Suite à la retraite il se replia sur Mayence où il prit ses quartiers d’hiver.

1793 :

 Un bataillon du 105ème se distingua au combat d’Oberlesheim le 30 mars. Le bataillon gravit au pas de course une colline et tomba sur une colonne ennemie plus nombreuse mais en difficulté de manœuvre à cause d’un terrain l’empêchant de se déployer. L’artillerie du régiment écrasa les Prussiens, qui furent ensuite chargés à la baïonnette et mis en déroute. Custine déclara à cette occasion : « je ne puis donner assez d’éloges aux braves soldats et au colonel d’Arlandes du 13ème d’infanterie ». Il participa à l’héroïque défense de la ville de Mayence et il fut englobé lors de la capitulation dans la promesse de ne pas servir contre les coalisés avant une année. Désormais appelée armée de Mayence, toujours sous le commandement d’Aubert-Dubayet. Il fut envoyé en Vendée où il se trouva le 29 septembre dans la division du général Beaupuy. Nous trouvons trace d’un détachement qui était fort de 47 hommes. Le 17 décembre, 1er bataillon se trouvait à l’armée du Rhin, division du général Hatry.

 Le 2ème bataillon fit partie des rangs de l’armée des Ardennes au début de 1793. L’armée du Rhin étant passé sous le commandement du général Beauharnais, le régiment s’illustra encore lors des tentatives de libérer les troupes françaises assiégées dans Mayence. Le 19 juillet, il s’empara des gorges d’Auweiler et des hauteurs de Frankweiler. Après la capitulation, il combattit encore aux gorges de Limboz, qu’il défendit contre l’ennemi[1]. Le 17 décembre, le 2ème bataillon se trouvait à l’armée du Rhin, division du général Férino[2].

Embrigadement/amalgame du 1er bataillon :

 1ère formation :

 Lors du premier amalgame, le 1er bataillon fut assemblé selon Susane, le 25 juin 1794, pour former la 25ème demi-brigade de bataille. Cette unité fit alors partie de l’armée de Rhin-et-Moselle. La 25ème demi-brigade de bataille fut formée selon Belhomme, le 17 juin 1794, à Ilertebach. Sa formation comprenait le 1er bataillon du 13ème, le 4ème du Jura et le 4ème du Doubs.

 2ème formation :

Le 13 avril 1796, la 25ème de bataille devint à l’armée de Rhin et Moselle, la 50ème demi-brigade de ligne.

Embrigadement/amalgame 2ème bataillon :

 1ère formation :

 Le 2ème bataillon fut amalgamé, le 20 mai 1794, pour former la 26ème demi-brigade de bataille[3]. Cette demi-brigade passa à l’armée de Sambre-et-Meuse. La 26ème demi-brigade de bataille fut formée selon Belhomme, le 20 mai 1794, à Givet. Sa formation comprenait le 2ème bataillon du 13ème,  le 4ème de la Manche et le 9ème de Seine-et-Oise.

 2ème formation :

 Le 24 mai 1796, elle devint la 108ème demi-brigade de ligne, le 4 mai, selon Louis Susane. Sa 1ère compagnie de grenadiers fut incorporée en second amalgame dans la 75ème demi-brigade de ligne de l’armée d’Italie. Sa 2ème compagnie de grenadiers fut incorporée en second amalgame dans la 51ème demi-brigade de ligne, tandis que sa 3ème compagnie de grenadiers fut incorporée à l’armée d’Italie, dans la 25ème demi-brigade de ligne.

Colonels :

 Colonel Charles-Louis-Victor Prince de Broglie, 1er juillet 1783-23 novembre 1791.

Colonel François-Henri Baron de Poutet, 23 novembre 1791-8 mai 1792.

Colonel Louis-François-Pierre Chevalier d’Arlandes de Salton, 8 mai 1792-août 1793. Ami de Custine, il devina que sa tête était en danger lors du rappel de ce général à Paris pour se justifier des opérations ayant conduit à la perte de Mayence. D’Arlandes préféra la fuite pour sauver sa tête (fin août 1793).

 Lieutenant-colonel Gilbert de Bressoles, major au régiment, le 31 mai 1776, après avoir servi dans le régiment de Touraine. Lieutenant-colonel, le 29 décembre 1781, maréchal de camp le 1er mars 1791.

 Lieutenant-colonel Aubert-Dubayet, entra au régiment en 1780 comme sous-lieutenant. Célèbre homme politique membre de l’Assemblée nationalequi organisa et anima la défense de la place de Mayence.

 

                                             État-major du régiment en 1792[4] :

 

Noms Grades
D’Attel, de Fé Lieutenant-colonel
? Quartier-maître trésorier
Conflans et Michaud Adjudant-major
De Dichy, Galaup, de Lanty, Gailliot, d’Abzac, de Rostaing, Querhoënt, Montfrebeuf, Médrano, Godard, Bernot, la Bazonnière, Bruxelle, la Palu, Montcalm, Bittard, Cours, Debuc. Capitaine
Joly, Benoit, Giraud, Saint-Hilaire, Corvisard, Languesaing, Jacolis, d’Ernemont, Ossonville, Dumaisniel, Folleville, Thourette, La Violette Lieutenant
Filley aîné, Dupont, Jaussaud, Caumartin, Beaulieu, Ducarlat, Filley cadet, Barnier, Bontemps, Gauldrée, Dupont, Martin, Chassaut, Le loup, Possert, le Blond, Jouin, Tournoux Sous-lieutenant

 

Enrôlements dans le régiment, registre servant à l’inscription de ceux qui se dévouent à la défense de la Patrie dans la troupe de ligne sur la réquisition des généraux. Août 1792, série H, 1 H archives municipales de Dijon :

 

Jean-Baptiste Lefebvre, soldat invalide ayant servi 30 ans dans le régiment ci-devant Riauge Dragons, a déclaré vouloir servir dans le 13e régiment d’infanterie, ne sait signer.

Enrôlements dans le régiment, registre d’enrôlement pour les troupes de ligne, Dijon février 1792 – mai 1793, archives municipales de Dijon, 1 H :

Bernard Bussière, natif de Dijon, manouvrier en ladite ville, fils de Claude manouvrier en la même ville, âgé de 18 ans, 5 pieds et 2 lignes, cheveux et sourcils châtains, front bas, yeux bruns, nez long et pointu, bouche moyenne, menton court, une cicatrice au-dessus de l’œil gauche, dans le milieu du front, a déclaré vouloir servir dans le 13e régiment d’infanterie ci-devant Bourbonnais, et a signé (mars 1792).

Claude Pacquelet, natif de Gilly, district de Dijon, âgé de 34 ans, 5 pieds et 5 pouces, ayant servi deux ans dans les grenadiers royaux, a déclaré vouloir servir dans le 13e régiment ci-devant de Bourbonnais et ne sait signer. Enrôlé en septembre 1792, inscrit sur un registre au départ destiné au 3e bataillon de la Côte d’Or, archives municipales de Dijon, 1 H.

Article de Laurent B.

 sehri

[1] Louis Susane, tome 3, pages 329 à 331.

[2] Ordre de bataille de la collection Nafziger, tiré de l’ouvrage de Chuquet sur le général Hoche.

[3] E. Desbrières, tome 1, page 339.

[4] Roussel, déjà cité, pages 88 et 89.