6e régiment de dragons la Reine

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Le 6ème régiment de dragons ci-devant de la Reine :

 

Historique :

 

1792 :

Le 1er janvier, il comprenait un effectif de 455 hommes et 64 manquants. Il partit de Laon le 15 janvier et arriva à Douai le 18, armée du général Rochambeau[1].

Il se débanda à l’affaire de Quiévrain les 28 et 29 avril. Le maréchal de camp Duval accepta le commandement du régiment après la déroute pour y rétablir la discipline. Une cour martiale se tint le 1er juin et constata que Monsieur Dufoissy, colonel du 3ème régiment de hussard avait déclaré que Monsieur Decautière, lieutenant-colonel du 6ème régiment de dragons était à la retraite de Quiévrain à la tête d’un escadron et qu’il enjoignit ses hommes à suivre les hussards du 3ème dans leur retraite. Il déclara également avoir reçu l’ordre de Monsieur de Noailles de placer son régiment en bataille à la gauche du 1er de chasseurs à cheval, et d’être resté dans cette position d’attente durant trois heures. L’officier démentit les accusations portées contre lui et repoussa celles-ci sur le 6ème de dragons. Le 19 mai, sans plus attendre le lieutenant-colonel Decautière alors en garnison avec le régiment à Douai tenta de s’enfuir déguisé en bourgeois, mais il fut arrêté avec un tailleur d’Orchies qui lui servait de guide et incarcéré. Le 25 juin, le régiment était à l’aile gauche, de la division de dragons de l’armée du Nord.

1793 :

En janvier, une compagnie du régiment partit de Douai pour se rendre à Dendermonde[2]. Le 1er mars, un détachement fort de 50 hommes se trouvait à l’avant-garde de l’armée de Hollande du général Dumouriez[3].

1794 :

Il se trouvait à l’armée du Nord le 3 juillet, sous le commandement de Jourdan, division Souham (Gand), effectif de 535 hommes.

Chefs de brigade[4] :

Au 9 novembre 1799 jusqu’en 1804 : chef de brigade Le Baron.

Portraits :

Jacques-Louis-François Delaistre comte de Tilly, né à Vernon dans l’Eure le 2 février 1749. Fils d’un capitaine, soldat au régiment ci-devant de Soissonnais (1761). Il servit durant la guerre de Sept ans en Allemagne de 1761 à 1762. Congédié en 1767. Admis dans la Gendarmerie, il servait au bataillon de garnison d’Aunis (1781). Il servit au siège de Port-Mahon, puis à celui de Gibraltar en 1781 et 1782. Sous-lieutenant (1786), capitaine au bataillon de garnison de la Marine (1788), nommé chevalier de Saint-Louis (mai 1790). Capitaine au 6ème de cavalerie ci-devant du Roi (mai 1792), il servit ensuite comme lieutenant-colonel au 14ème régiment de dragons ci-devant de Chartres (juin). Nommé colonel du régiment (26 octobre), puis passa au 6ème régiment de dragons ci-devant de la Reine (29 novembre), il servit à l’armée du Nord. Commandant la réserve de l’expédition de Hollande (février 1793), commandant à Gertruydenberg (8 mars), nommé général de brigade et envoyé à l’armée des Côtes de Cherbourg (21 avril). Commandant à Cherbourg, puis au Havre (juillet), il commanda le département de la Manche (août). Général de division (décembre), il commanda la division active de l’armée des Côtes de Cherbourg à la disposition du général en chef de l’armée de l’Ouest (2 décembre). Il servit à la bataille du Mans et commanda Cherbourg (26 janvier 1794). Suspendu de ses fonctions (9 février), il fut destitué (7 mars) et autorisé à prendre sa retraite (novembre). Finalement toujours employé en janvier 1795, à l’armée des Côtes de Brest, il passa à l’armée de Sambre-et-Meuse avec Kléber (mars), commandant la 4ème puis la 3ème division (août). Il servit sous Hatry à l’armée du Nord, commandant les neuf départements réunis de la Belgique (janvier 1796). Commandant de plusieurs départements de la Belgique, il fut un temps chef d’Etat-major provisoire de l’armée du Nord (août). Destitué pour illégalité (26 août), réintégré comme chef d’Etat-major (septembre) à l’armée du Nord puis à l’armée de Sambre et Meuse de septembre 1796 à février 1797. Réformé, il fut réintégré (avril 1797), puis nommé inspecteur à l’armée d’Angleterre (octobre), puis inspecteur de cavalerie des divisions stationnées dans la République Batave (février 1798). Commandant par intérim les forces françaises de Batavie quelques semaines (juillet et août), il commanda ensuite en second cette armée. Commandant les 24ème et 25ème divisions militaires (juillet 1799), il occupa ensuite le poste d’inspecteur de cavalerie en Hollande (décembre), puis de chef d’Etat-major de l’armée de l’Ouest (janvier 1800). Commandant par intérim cette armée (octobre), il garda le commandement jusqu’en mai 1801. Réformé à nouveau, il fut employé au corps d’observation du Midi (mars 1802), puis nommé commandant de la 10ème division militaire (avril). Commandant une division de cavalerie au camp de Compiègne sous Ney (août 1803). Commandant la division de cavalerie du camp de Montreuil (décembre), puis la division de cavalerie du 6ème corps de Ney (août 1805). Commandant la division de cavalerie du 1er corps de Bernadotte (décembre), il servit à Halle (17 octobre 1806). Il servit sous Bessières au 2ème corps de cavalerie de réserve (décembre), puis à nouveau à la division de cavalerie du 1er corps d’armée (janvier 1807). Il servit à Mohrüngen (25 janvier) et il fut autorisé à rentrer en France (juillet 1807). Employé à la suite de l’Etat-major en Espagne (octobre 1808), il fut nommé commandant de la province de Ségovie (décembre), puis chevalier de l’Empire (mars 1809). Employé à l’armée du Midi en Espagne (juin 1811), commandant en chef de la cavalerie de l’armée d’Andalousie (juillet), il rejoignit à nouveau l’armée du Midi (septembre) et il fut nommé gouverneur de Xérès (février 1812). Baron de l’Empire (avril), commandant la 1ère division de dragons à l’armée du Midi (mai 1813), il servit sous Reille à la bataille de Vittoria (21 juin). Rentra en France, nommé inspecteur de cavalerie (octobre), il fut chargé d’organiser la cavalerie dans le Nord (mai 1814). Comte (20 juin), Grand Officier de la Légion d’honneur (décembre), il fut élu député au grand collège du Calvados à la chambre des Cents-Jours (12 mai 1815). Chargé sous Valence de la défense de Paris, de Bicêtre à la Seine (13 juin), il fut admis à la retraite le 4 septembre et mourut à Paris, le 10 janvier 1822.

Jean-Louis-Brigitte comte d’Espagne, né à Auch dans le Gers, le 16 février 1769. Soldat au régiment des dragons de la Reine futur 6ème dragons (1787). Brigadier (1788), maréchal des logis (janvier 1792). Sous-lieutenant au 6ème régiment de chasseurs à cheval ci-devant de Champagne (août). Capitaine aux hussards de la Liberté et de l’Egalité (septembre), devenus 7ème hussards (23 novembre), lieutenant-colonel du corps (30 novembre). Chef de brigade, il servit à l’armée des Pyrénées-Occidentales (1793), puis à l’armée des Alpes, aide de camp du général Dumas (mai 1794). Il se signala à la prise du Mont-Cenis (8 mai). Envoyé en commission auprès du Comité de Salut Public, il fut ensuite envoyé à l’armée de Sambre et Meuse (août), puis à l’armée de l’Ouest et celle des Côtes de Brest (octobre). En mission à Paris (novembre), il fut employé à l’Etat-major de Jourdan, armée de Sambre et Meuse (décembre). Chef de Brigade du 8ème régiment de cavalerie (16 décembre 1796). Il se signala au passage du Rhin à Neuwied (18 avril 1797), à l’armée d’Allemagne, puis à l’armée de Mayence. Il passa à l’armée du Danube de Jourdan (mars 1799), et il fut fait général de brigade (10 juillet), armée du Bas-Rhin sous Muller (juillet), puis armée du Rhin sous Lecourbe (septembre). Commandant la brigade des carabiniers, division d’Hautpoul (avril 1800), il s’illustra à Moesskirch (5 mai), à Hochstaedt (19 juin) à Neubourg (27 juin) où il fut blessé au bras. Commandant une brigade de la division Montrichard, puis la 1ère brigade de la division de réserve de cavalerie, il servit à Hohenlinden et Erding (décembre). Général de division (février 1805), il servit en Italie, commandant la 4ème division, puis la division de chasseurs à cheval. Il servit à San-Michele (29 octobre), à Caldiero (30 octobre) et s’empara de Gradisca (15 novembre). Il entra dans Laibach fin novembre. Nommé commandant d’une division de cavalerie au 8ème corps de Masséna, puis au 1er corps de l’armée de Naples, toujours sous Masséna (février 1806). Il commanda la province de Labour (août), battit Fra Diavolo et prit Sora. Commandant la 3ème division de cuirassiers à la Grande Armée (novembre), il servit sous Lefebvre au siège de Dantzig (mars 1807), puis à la réserve de cavalerie de Murat. Il fut blessé à Heilsberg (10 juin), Grand’Officier de la Légion d’honneur (juillet), puis comte de l’Empire (1808). Il commanda une division de cuirassiers à l’armée du Rhin sous Davout (octobre), la 3ème division de cuirassiers au 2ème corps de Lannes (mars 1809). Il fut grièvement blessé par un boulet en chargeant à Essling, le 21 mai 1809. Il mourut dans l’île de Lobau où il avait été transporté, le jour même. Un des plus célèbres cavaliers de l’épopée révolutionnaire et impériale.

Nicolas Jobert, né à Chigny dans le département de la Marne, le 30 janvier 1763. Entra au service le 14 avril 1791, au 6ème régiment de dragons. Le 5 juillet 1793, près de Lille, il combattit un officier général prussien et le tua. Le 9 septembre, il fut blessé à l’affaire en avant de Lille, et le 27 du même mois devant Menin, il s’empara avec ses camarades d’une redoute. Lui-même s’empara de deux canons, d’un obusier et tua un colonel hollandais. Il s’empara encore d’une pièce de canon le 7 messidor an 4, à Reinkeim, et le 10 en avant du fort de Kehl, il enleva un autre canon qu’il tourna contre l’ennemi. Cette action lui valut le grade de sous-lieutenant sur le champ de bataille. Il se couvrit encore de gloire à la bataille de Marengo, le 14 juin 1800, où il fut blessé, nommé lieutenant par la suite, il fit la campagne de Prusse en 1806 et fut promu au grade de capitaine (22 novembre). Blessé à Bergfried, à Eylau et à Friedland, il continua de servir avec bravoure de 1808 à 1814. Il fut démonté 7 fois, fit 22 campagnes, dans les armées du Nord, de Champagne, de Sambre-et-Meuse, du Rhin, d’Italie, des Côtes de l’Océan, Grande Armée, Espagne, Portugal et campagne de France[5].

 Article de Laurent B.

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[1] Journal Militaire de 1792.

[2] Journal militaire de 1793.

[3] Ordre de bataille de la collection Nafziger, du 1er mars 1793, armée de Hollande.

[4] Danielle et Bernard Quintin, Dictionnaires des chefs de brigade et des capitaines de vaisseau du Premier Consul Bonaparte, p. 41 et 42.

[5] Charles-Théodore Beauvais, Victoires, conquêtes, désastres, revers et guerres civiles des français, 1792-1815.