Garde constitutionnelle du roi Louis XVI

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Formée par un décret de l’Assemblée nationale, en date du 24 août 1791, elle dut se recruter pour moitié dans les troupes de ligne, et pour moitié dans la Garde nationale. Le 30 septembre, le décret d’organisation fut complété : elle fut commandée par un lieutenant-général, deux maréchaux de camp, deux adjudants-colonels et comprenait 1 200 fantassins et 600 cavaliers.

La garde à pied forma trois divisions de 400 hommes, commandée par un colonel, deux lieutenants colonels et deux adjudants-major. Chaque division comprenait deux compagnies de 200 hommes, commandées par trois officiers.

Son organisation étant terminée, la garde prêta serment le 17 mars 1792 à midi devant la municipalité de Paris, et commença son service au palais des Tuileries.

Elle fut commandée par le duc de Brissac et tous ses officiers furent choisis parmi les nobles opposés à la Révolution. Pour un tiers, les soldats furent pris dans la ligne, pour les deux autres tiers dans les volontaires des départements. Les officiers dégoutèrent rapidement par leurs tracasseries les volontaires des départements qui rentrèrent peu à peu chez eux. Ils furent remplacés au fur et à mesure par des hommes dévoués à la cour. L’effectif de l’unité fut augmenté sans bruit et les compagnies dédoublées.

L’Assemblée nationale s’inquiéta de son augmentation et le fait fut signalé, elle vota dès le 29 mai 1792 le licenciement de la garde qui fut opéré le 1er juin. La Garde nationale prit alors le service de la garde en attendant la formation d’une nouvelle Garde constitutionnelle conforme à la Constitution.

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Mini-dictionnaire :

 Cavalerie :

 Antoine-Pierre-Joseph Chapelle Marquis de Jumilhac, né à Paris en 1764, sous-lieutenant au régiment ci-devant du Roi en 1777, major en second des hussards (1788), lieutenant-colonel de cavalerie dans la Garde constitutionnelle du roi (1792), émigré, capitaine au Royal-Louis (1794), blessé à Quiberon (1795), major de cavalerie à la légion portugaise (1808), major général de cette cavalerie (1811), adjudant-commandant (14 décembre 1811), chef d’état-major du 3ème corps de cavalerie (18 janvier 1812), général de brigade (18 août 1813), lieutenant-général (30 août 1814), il commanda sous la Seconde Restauration la division militaire à Lille où il mourut en 1826. Chuquet citant Marquiset A travers ma vie, p. 101 et 102, annote dans les mémoires de Griois :

« d’une beauté remarquable, à des manières pleines de distinction, il joignait la franchise du soldat, il avait la répartie vive et brusque, une gaîté piquante et soutenue »[1].

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Officiers :

 Charles-Marie-Auguste-Joseph de Beaumont Comte d’Autichamps, né Angers en 1770. Soldat au régiment de Condé (1789), il fut adjudant-major dans la Garde constitutionnelle du roi (10 août 1792). Il manqua d’être tué, mais pu se réfugier en Anjou. Il rejoignit les armées vendéennes à Saumur (15 juin 1793) et il s’attacha à Bonchamps son cousin dont il devint un des lieutenants. Le 5 septembre, il attaqua le camp de Nantes avec succès et repoussa Turreau aux Ponts-de-Cé. Après la défaite Cholet (17 octobre), il assura et protégea le passage de la Loire et prit part à la Virée de Galerne sous les ordres de Stofflet. Il avait assisté à la mort de son chef Bonchamps. Au retour de Granville, il échoua devant Angers. Il fut blessé et fait prisonnier à la bataille du Mans, mais avec des papiers pris sur un soldat mort, réussit à s’engager dans un bataillon républicain et fut envoyé sur les frontières. Il rentra en Anjou après la pacification (1795). Il fut nommé à la tête de l’armée d’Anjou et du Haut-Poitou sur le tard (janvier 1796), grâce à l’appui de l’abbé Bernier. Il reprit les armes avec Stofflet et lui succéda après sa mort (1er mars). En 1797, il dut traiter avec Hoche qui lui offrit des conditions honorables de capitulation. En 1815, au retour de Napoléon, il tenta de soulever la Vendée, mais il fut peu soutenu par les paysans. Il combattit à Cholet et il fut battu à Rocheservière, sans grand enthousiasme. A la Seconde restauration, il fut nommé Pair de France, il mourut en octobre 1859 dans son château de Rochefaton près de Parthenay dans les Deux-Sèvres.

Henri-Louis Chastenay-Lanty, né le 8 juillet 1772 à Paris, fils de Gérard-Louis-Guy Comte de Chastenay-Lanty, chevalier seigneurs de diverses terres, capitaine de dragons dans le régiment du Roi et de Catherine-Louise d’Herbouville. Son parrain était Jean-Louis-Nicolas Lebascle d’Argenteuil marquis d’Argenteuil, chevalier comte d’Epineuil, lieutenant-général des provinces de Champagne et de Brie, gouverneur de la ville de Troyes, chevalier de Saint-Louis, et sa marraine Henriette-Marie Palatine Dunoy-Perroux ( ?) femme de Dominique-Joseph-Nicolas Decombis de Villeroux marquis de Combis, maréchal de camp dans l’armée royale, gouverneur de Sisteron, Villeneuve, Les Avignon, seigneur et baron de Saint-Pierre Dumont, Lubras, Villaine, Changy et autres lieux. Entré au service comme garde du corps du Roi dans la compagnie Ecossaise (29 décembre 1787). Officier dans la Garde constitutionnelle du roi (5 juillet 1791), jusqu’à sa dissolution (octobre 1792). Aide de camp du général Vessole (6 avril 1814). Officier supérieur dans la compagnie des Chevau-légers de la Garde du Roi (9 juillet), colonel (22 juillet), puis chevalier de Saint-Louis (24 août). Passa avec ce grade au commandement de la légion des Côtes-du-Nord (9 décembre 1815). Attaché comme colonel à l’Etat-major général de la 1ère division (26 janvier 1816). Colonel du corps royal de l’Etat-major (27 mai 1818). Chef d’Etat-major de la 6ème division militaire (10 juin 1818). Chevalier de la Légion d’Honneur (24 août 1820). Officier de l’Ordre (30 octobre 1828). Il mourut en mai 1834.

Henri du Vergier de La Rochejaquelein, né au château de la Durbelière, sur la paroisse de Saint-Aubin-de-Beaubigné dans le Poitou en août 1772. A l’école militaire de Sorèze (1782). Sous-lieutenant dans le régiment de cavalerie ci-devant Pologne (1785), il servit dans la Garde constitutionnelle du roi (30 novembre 1791). Il se mit à la tête des paysans des paroisses voisines de Saint-Aubin vers le milieu d’avril 1792 et rejoignit les forces des insurgés de Vendée. Il fut nommé général en chef de l’Armée catholique royale à Varades, le lendemain du passage de la Loire (19 octobre 1793). Il fut tué à Nuaillé près de Cholet en Maine-et-Loire (28 janvier 1794), par un soldat républicain à qui il avait laissé la vie et qui reprenant son fusil, le tua à bout portant.

Pierre Desoteux comte de Cormatin, né en Bourgogne en 1759. Il suivit le baron de Vioménil en Amérique et sert lors de la guerre d’Indépendance américaine. Il prit le nom de Cormatin à son retour en France, terre appartenant à sa femme. Royaliste convaincu, il fit partie de l’Etat-major de Bouillé à Metz (1791). Il émigra, puis rentra en France où il servit dans la Garde constitutionnelle du roi Louis XVI, comme lieutenant. Après la prise du château des Tuileries (10 août 1792), il émigra à nouveau et se rendit à Coblentz, Etat-major des émigrés. Il servit dans les services secrets et dans le renseignement et il plut à Puisaye, qui en fit son confident et le nomma major-général de l’armée de Bretagne. Au départ le généralissime Puisaye lui adjoint dans un conseil, Boishardy, Chantereau, Jarry, Boudoux et le colonel fédéraliste Le Roy.

Louis-Charles Le Cat comte d’Hervilly, né à Paris en 1756. Aide de camp de l’amiral d’Estaing pendant la guerre d’Indépendance américaine, colonel d’infanterie du prince de Soubise et maréchal de camp (1792). Il commanda la cavalerie de la Garde constitutionnelle du roi Louis XVI et participa à la défense des Tuileries (le 10 août). Il émigra en Angleterre et commanda sous Puisaye le débarquement de Quiberon. Blessé au cours de l’attaque des républicains, il succomba d’après Emile Gabory, quatre mois plus tard à Londres de ses blessures.

Joseph Mage, né à Aubusson en 1771. Fils de négociant. Etudiant, il servit dans la Garde constitutionnelle de Louis XVI. Passa au 2ème bataillon de la Creuse, où il servit comme lieutenant à la 3ème Compagnie.

 

Hommes de troupes de la Garde constitutionnelle du Roi :

 Jacques-Louis Baillon, soldat au régiment ci-devant de Conti (1783-1791), puis dans la Garde constitutionnelle de Louis XVI (1791-1792). Enrôlé à 25 ans, lieutenant dans une compagnie de la section de Bonne-Nouvelle (7 septembre 1792), maintenu lieutenant au 8e bataillon de Paris (21 septembre), adjudant-major capitaine (4 juillet 1793), capitaine de grenadiers (24 novembre), successivement dans les 131e demi-brigade de bataille et 1ère demi-brigade de ligne, chevalier de la Légion d’Honneur (1803), aide de camp du général Espagne (1806), chef de bataillon (1807), passé au 57e de ligne (1808), officier de la Légion d’Honneur (1809), major au 85e de ligne (1811), colonel du 21e de ligne (1813), fait prisonnier à Dresde, rentré, mis en demi-solde et chevalier de Saint-Louis (1814), colonel du 88e de ligne (avril 1815), retraité en décembre de la même année, il avait été blessé à Wagram et à La Moskova, s’était particulièrement distingué durant la campagne d’Helvétie (1799).

 

Jacques-Honoré Beckers, originaire de Paris, soldat au régiment ci-devant de Neustrie (1783 et 1791). Il sert dans la Garde constitutionnelle du roi (1791-1792). Parti sous-lieutenant (âgé de 26 ans) d’une compagnie de volontaires (5 septembre 1792). Chef de bataillon, à la formation du 8e de Paris (20 septembre), blessé mortellement (10 juin 1794) au combat de Rousselaër. Il décéda à Lille, le 20 juin 1794, des suites d’un coup de boulet qui lui avait emporté le pied gauche. Lorsque le décret du 5 septembre 1793, fut connu et qui excluait les personnes ayant servi dans la maison de Louis XVI, une profonde émotion étreignit le bataillon qui pensait qu’il pouvait être chassé de l’armée, les membres du Conseil d’administration lui décernèrent un certificat :

« attestons, que le citoyen Jacques Beckers, ayant servi dans la Garde du Roi, premier chef audit bataillon depuis le 7 septembre 1792, époque de sa formation, y a toujours servi jusqu’à ce jour et s’y est bien comporté en vrai républicain, qu’il a toujours mérité l’estime et la considération de tous les officiers, sous-officiers et soldats du bataillon dans toutes les parties de son service. Qu’en outre, les blessures dont il est couvert et dont la gravité est attestée par les chirurgiens qui l’ont soigné, et qu’il a reçues en se battant contre les satellites du despotisme à l’affaire du 27 octobre 1792, au bois de Bonsecours, près de Condé, sous les ordres du général O’Moran, prouvent évidemment sa bravoure et son courage. Quant à son opinion et ses sentiments, nous attestons que, toujours guidé par l’amour de l’intérêt public, il n’a jamais manifesté que les sentiments de plus pur républicanisme, le plus grand attachement et le plus grand zèle pour la réussite du bonheur de la République et la destruction de tous les tyrans coalisés, contre lesquels il s’est toujours battu courageusement. En conséquence, et vu les preuves évidentes de la bravoure et des sentiments républicains dudit Jacques Beckers, nous, membres du conseil, au nom de tout le bataillon, lui témoignons le regret que nous aurions si le décret du 5 septembre du présent mois portait destitution sur lui, comme ayant servi dans la Garde du Roi, décrétée par l’Assemblée constituante, attendu qu’il nous ferait perdre un chef dont le courage et les sentiments pour le bien de la République sont très évidents, et lui avons délivré le présent pour lui servir et valoir ce que de raison, fait à la redoute de Flequers, le 30 septembre 1793, an II de la République, une et indivisible »[2].

Le général Pichegru délivrera également un certificat à sa veuve, en date d’Anvers, du 9 thermidor an II, 27 juillet 1794 :

« Le général en chef de l’Armée du Nord, certifie que depuis qu’il a pris le commandement de l’armée au mois de pluviôse dernier, il a toujours vu servir le citoyen Beckers, commandant le 8e bataillon de Paris, avec zèle, intelligence, bravoure, dans toutes les affaires où il s’est trouvé, que ce citoyen ayant été privé d’un œil par suite des blessures dont il avait le corps tout couvert, avait obtenu sa retraite, mais se voyant jeune et dans la vigueur de l’âge, il ne l’avait pas acceptée et a préféré continuer ses services, ce qu’il a fait avec distinction, blessure dont il est mort, signé Pichegru ».

Pierre-Victor Cugnet, originaire de Paris, soldat dans la Garde constitutionnelle de Louis XVI (1792), enrôlé comme caporal de canonniers au bataillon de l’Arsenal, 9e bis de Paris (11 septembre), sergent (10 janvier 1793), passé au 6e régiment d’artillerie à cheval (1795), maréchal des logis (1800), congédié (1803), dragon dans la garde de Paris (1804), maréchal des logis chef (1805), sous-lieutenant (1809), quartier-maître de la gendarmerie de l’Yonne (1812), chevalier de la Légion d’Honneur (1814), mis en non-activité (1815), retraité en 1819.

Jean-François Déjardin, originaire de Compiègne, soldat au régiment ci-devant Auvergne (1777), sergent-major (1785), passé à la Garde constitutionnelle de Louis XVI (1791). Enrôlé à Saint-Cloud (3 septembre 1792), lieutenant (8 septembre), incorporé au 7e bis bataillon de Paris (13 septembre). Adjudant-major, (28 octobre), lieutenant-colonel en second (28 février 1793), chef de bataillon (23 mars), commandant de la place de Soissons (26 février 1796), réformé à la suite de la 7e demi-brigade de ligne (novembre), lieutenant des vétérans (1797), capitaine aide de camp du général d’Urre (1800), puis du général Drouet d’Erlon (1802), mort de blessures dans l’île de la Nogat, en Pologne, le 6 mars 1807.

 

Antoine-Marie Didier, originaire de Paris, pilotin de la Marine entre 1782 et 1784, soldat au régiment ci-devant Monsieur (1786). Sergent (1789), puis dans la Garde constitutionnelle de Louis XVI (1791-1792). Capitaine adjudant-major au bataillon de Saint-Laurent (16 septembre alors âgé de 23 ans). Employé comme major de la place de Valenciennes où il se trouvait bloqué (mai 1793). Prisonnier de guerre à la capitulation, envoyé servir contre l’insurrection vendéenne, employé comme adjoint aux adjudants-généraux, puis comme commandant provisoire de la place de Saumur, instructeur des réquisitionnaires de l’armée de l’Ouest. Rentré au bataillon (27 avril 1795). Capitaine de grenadiers (12 janvier 1796), il se distingua particulièrement à Martigné (29 septembre). Passé à la 2e légion des Francs (1797). Prisonnier de guerre en Irlande, rentré (1798). Mis à la suite de la 10e demi-brigade légère de seconde formation (1799). En activité au 2e bataillon colonial (1808), au 118e régiment de ligne (1811), retraité (1814). Capitaine au 7e régiment de tirailleurs de Paris (1815).

Charles-Louis Dubois, originaire de Paris, volontaire au bataillon de Sainte-Opportune, Garde nationale parisienne (1789), enrôlé à 19 ans, comme grenadier au 1er bataillon de Paris (21 juillet 1791), passé dans la Garde constitutionnelle de Louis XVI (janvier 1792), sous-lieutenant au 2e de carabiniers (1er juin), lieutenant (1797), capitaine (1799), chevalier de la Légion d’Honneur (1804), chef d’escadron au 2e de cuirassiers (1807), major (1812), commandant le 3e régiment provisoire de cuirassiers à Hambourg (1813-1814), blessé à Dietweiler et à La Moskova (7 septembre 1812), retraité en 1816.

Jean-François Hillet, originaire de Pau, soldat au régiment ci-devant d’Angoumois (1786), passé à la Garde constitutionnelle de Louis XVI (1791), fourrier (1792), volontaire à l’âge de 28 ans (2 septembre 1792), sergent (3 septembre,) sergent-major (7 septembre), incorporé au 7e bataillon bis de Paris, adjudant (26 octobre 1792), adjudant-major (27 février 1793), capitaine à la 7e demi-brigade de ligne (1796), démissionnaire (1799).

Antoine-Joseph Lucas, originaire de Maubeuge, dans la Garde constitutionnelle du roi Louis XVI d’avril à juin 1792, enrôlé à 17 ans dans le 4ème bataillon de Paris (3 septembre 1792), caporal (19 octobre), sergent (10 février 1793), sous-lieutenant au 102ème régiment d’infanterie de ligne, lieutenant (1807), capitaine (1809), chevalier de la Légion d’Honneur depuis 1804, passé à la légion départementale de l’Eure (1816), chevalier de Saint-Louis (1818), passé au 14ème régiment d’infanterie de ligne (1820), retraité en 1822.

Jacques-François Machy, originaire d’Abbeville, département de la Somme, caporal, sergent, sergent-major au régiment ci-devant Dauphin où il sert de 1773 à 1791, il passe dans la Garde constitutionnelle du Roi Louis XVI (1791), volontaire dans la Garde nationale parisienne  à sa dissolution (1792). Enrôlé au 7e bataillon de Paris (8 septembre), élu capitaine puis nommé lieutenant-colonel en second (19 octobre). Fait prisonnier au siège du Quesnoy et rentré (29 novembre 1795). Il préféra rentrer dans ses foyers.

 

Marie-Laurent Messier, volontaire (20 juillet 1791) au 2ème bataillon de Paris, passé dans la Garde constitutionnelle de Louis XVI (1792). Lieutenant au 15ème bataillon de réquisition de Paris (1793). Retiré (1794), sergent dans la Garde nationale de Paris en 1815.

François Parent, originaire de Châtillon dans la Côte d’Or, soldat au 18ème régiment d’infanterie (1788), canonnier dans l’artillerie parisienne (1789), passé dans la Garde constitutionnelle de Louis XVI (1791). Enrôlé à 25 ans dans le 6ème bataillon de Paris dit de Bonconseil (10 mars 1793) dans le cadre de la levée des 300 000 hommes. Caporal (1796), adjudant à la 47ème demi-brigade de ligne (1799), sous-lieutenant (1800), lieutenant (1803), capitaine (1808), retraité en 1810.

Jean-André Valletaux né à Hiersac, chef-lieu de canton de l’arrondissement d’Angoulême en novembre 1757. Après avoir songé à des études de médecine il s’engagea dans l’Armée royale. Soldat, passé caporal, sergent, sergent-major puis adjudant au 3e régiment d’infanterie ci-devant Aunis où il était rentré (4 décembre 1779). Il en sort (novembre 1791) et se trouva dans la Garde constitutionnelle de Louis XVI (1er février 1792). La garde ayant été licenciée (9 juin), il se rendit au camp de Soissons où il fut élu lieutenant de la compagnie d’Hiersac. Il devînt bientôt lieutenant-colonel du 11e bataillon des réserves avec qui il fit les campagnes de l’armée du Nord. Chef de brigade à la demi-brigade des Lombards (6 janvier 1794) plus tard 72e demi-brigade de ligne. Il fut blessé au siège de Bar-le-Duc et fit la campagne de Hollande de 1795 où il fut promu général de brigade (23 vendémiaire an III). Envoyé à l’armée de l’Ouest, il se signala à la bataille de Quiberon à la colonne du centre et à l’attaque du fort de Penthièvre, il annonça la capture d’un des chefs chouans, Puisaye. Il fut mis en réforme (1797) mais fut remis à son grade à titre provisoire par Bernadotte (1800) et nommé général en chef de l’armée de l’Ouest où il servit jusqu’en 1801. Il fut appelé par Bonaparte (1802) au corps législatif, fait chevalier de la Légion d’Honneur la même année, officier de l’ordre par la suite. Il reprit du service à l’armée de réserve en Allemagne (1809), à celle du Nord la même année puis part pour l’Armée d’Espagne (1810). Il commanda la 3e brigade du corps du maréchal Bessières. Il s’illustre le 20 octobre :

« où il bat un corps de 600 Galiciens à Fresno, puis à Grado le 29 novembre où il dirige l’avant-garde de la division Bonnet qui occupait les Asturies, il est chargé de dégager les routes de l’Ebre, successivement vainqueur à Miranda, Belmonte et Fresno où il est défait encore 8 000 guerilleros, le 9 mars 1811 la formidable position de Puelovers Gangas de Tineo qu’occupaient alors 8 000 hommes et le chef espagnol surnommé Maquesito, avec 1 500 soldats il l’enlève à la baïonnette, le 23 juin, il se trouvait au village de Quintanilla del Valle, 7 000 Espagnols en occupaient les abords, il y est blessé à mort, les insignes de commandeur de la Légion d’Honneur étaient venus récompenser cette glorieuse campagne mais trop tard, lorsque le décret du 14 juillet 1811 les conféra à Valletaux, celui-ci avait déjà disparu couronnant par une fin héroïque une de dévouement à son pays »[3].

Victor Vautré, originaire de Dompaire dans les Vosges, soldat dans la Garde constitutionnelle de Louis XVI (1792). Il était aux Tuileries (10 août). Arrêté le 13, il fut conduit à la Mairie où il fut interrogé par Réal et Sergent et incarcéré à la Force. Le 2 septembre 1792, il prêta le serment de fidélité à la Nation sur un monceau de cadavres, et de là fut conduit à l’Eglise de Saint-Paul où il fut enrôlé et obtint de partir dans une compagnie de sa section. Elu lieutenant (8 septembre), incorporé au 7ème bataillon de Paris dit du Théâtre-Français, élu capitaine (20 septembre), adjoint aux adjudants-généraux entre 1796 et 1804, chef de bataillon au 18ème régiment de ligne (1805). Major du 84ème régiment d’infanterie (1808), colonel du 9ème régiment d’infanterie (1809), blessé au siège du Quesnoy, à Heilsberg, à Malborghetto, à La Moskova où il enleva avec son régiment la principale redoute armée de 17 canons et qui avait tenu en échec pendant plusieurs jours l’armée française. Colonel de la légion départementale de l’Isère (1815), avec 90 hommes dans la nuit du 4 au 5 mai 1816, il chargea à la baïonnette et repoussa les partisans de Didier et les poursuivit jusqu’à La Mure. Maréchal de Camp à cette occasion, il fut ensuite employé dans les inspections générales, retraité (1831), décédé le 16 mai 1849, commandant de la Légion d’Honneur, chevalier de Saint-Louis et de la Couronne de Fer.

 

Volontaires à la défense du Château des Tuileries le 10 août 1792 :

 Augustin-Etienne-Gaspard-Bernard de Marigny, né à Luçon en 1754. Cousin du général républicain commandant la légion des Francs de Mayence. Marin, il prit part aux combats de la guerre d’Indépendance américaine. Lieutenant de vaisseau (1784), chevalier de Saint-Louis. Avec Lescure, il fit partie des volontaires défendant le palais des Tuileries (10 août 1792). Il se réfugia ensuite au château de Clisson près de Bressuire, c’était un ami de Lescure. Comme eux il fut arrêté et emprisonné et comme Lescure il fut délivré par l’arrivée des bandes de La Rochejaquelein. Il s’enrôla dans l’armée Catholique Royale et en devint le chef de l’artillerie. Il tenta d’organiser cette dernière, et forma des batteries, doué de grandes qualités militaires et morales, il fut desservi par sa fougue et un caractère irascible, ainsi que par le manque de pitié qu’il avait envers ses ennemis. Il participa à la Virée de Galerne et se trouva au siège de Granville. Son artillerie de campagne hétéroclite fut incapable de servir à un siège. Il réussit à revenir dans les Mauges après la bataille de Savenay et signa dans les ruines du Château de la Boulaye l’engagement de ne jamais agir sans concertation avec les autres chefs vendéens. Pour avoir manqué le rendez-vous de La Châtaigneraie, il fut condamné à mort dans de tristes circonstances par ses propres frères et sur l’instigation de Stofflet et de l’abbé Bernier. Trouvé malade le 10 juillet 1794, il fut fusillé dans le dos au château de la Girardière près de Cerizay dans les Deux-Sèvres. Les chasseurs allemands de Stofflet se chargèrent de cette triste besogne.

Louis-Marie de Salgues Marquis de Lescure, né le 16 octobre 1766, à Paris et issu de la vieille noblesse du Poitou. Capitaine au régiment de cavalerie Royal-Piémont. Il se maria en 1791 à Victoire de Donnissan, qui devint plus tard la Marquise de la Rochejaquelein. Son père, bon vivant et libertin, lui laissa beaucoup de dettes en mourant à Ermonville. Il s’en acquitta avec honneur puis émigra un court moment et revint au château de Clisson près de Bressuire. La reine Marie-Antoinette lui demanda de rester à Paris, ce qu’il fit et participa courageusement à la défense du palais des Tuileries (10 août 1792). Revenu avec sa jeune femme à Bressuire, il fut arrêté avec toute sa famille et détenu jusqu’au 1er mai 1793, date à laquelle il fut délivré par les bandes de son cousin Henri de La Rochejaquelein. Il devînt vite l’un des chefs les plus importants de l’armée Catholique Royale. Il fut à la prise de Thouars, de Fontenay-le-Comte et de Saumur en mai et juin 1793. Il avait été blessé au bras dans cette dernière bataille. Chef d’une division Poitevine, il ne put empêcher Westermann de s’emparer de Châtillon-sur-Sèvre et par une faute de manœuvre il fut donné comme responsable d’une des défaites devant Luçon. Il échoua devant Thouars au début de septembre face à la division du général Rey. Il participa avec vaillance à la victoire de Luçon où l’avant-garde de l’armée de Mayence manqua d’être écrasée (19 septembre). Il laissa échapper une occasion d’écraser complètement les mayençais et l’armée de Brest à Clisson ayant été entrainé par l’inconsistant Charrette dans l’attaque de  Montaigu où ils battirent à plate de couture la division du général Beysser. Il participa encore à la bataille de Saint-Fulgent. Il fut blessé mortellement à la tempe au combat de la Tremblaie, près de Cholet (15 octobre 1793). Transporté par ses hommes durant la Virée de Galerne, il expira à la Pèlerine sur la route entre Laval et Fougères au matin du 3 novembre. Sa femme l’accompagnait avec ses enfants, grosse. Il était surnommé le Saint du Poitou, pour sa grande piété et sa probité. Il fut regretté.

 sehri

[1] Mémoires de Griois, tome 2 p. 7.

[2] Chassin et Hennet, Les volontaires nationaux pendant la Révolution, tome 1, p. 697.

[3] P. Boissonnade, Histoire des volontaires de la Charente pendant la Révolution, 1791-1794, Angoulême 1890, pages 107 et 108.