Hussards de la mort

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La compagnie des hussards de la mort :

 

Date de formation : D’après Desbrières elle fut formée le 28 août 1792.

Historique :

1793 :

La compagnie des hussards de la Mort forte d’environ 180 hommes partit de Phalsbourg le 24 mars. Elle fut versée par décret du 5 mars 1793, dans les rangs du 14ème régiment de chasseurs à cheval. Jérôme Croyet Président de la SEHRI nous en dit plus sur cette unité :

Le décret du 12 juin 1792 prévoyait la formation, à Paris, de deux compagnies de hussards, composées de jeunes gens qui devaient financer leur uniforme et leur équipement. Cet escadron prit le nom de hussards de la mort, en réponse à la menace que fit planer sur Paris le duc de Brunswick. Les premiers hussards s’organisèrent dès le 28 juillet. Ils furent cantonnés à l’école militaire. Les chevaux provenaient de la Garde Constitutionnelle dissoute en mai. L’effectif théorique de l’escadron était de 110 hommes. De fait, après les combats, l’escadron des hussards de la mort comporta 70 hommes dans la 1ère compagnie et 61 dans la seconde.

Le décret du 28 juillet 1792 réglementa l’uniforme des hussards de la mort et imposa leur signe de reconnaissance : deux os croisés surmontés d’une tête de mort, sans doute empruntés au 5e régiment de hussards de l’armée prussienne. La pelisse et la sabretache furent toutes deux ornées du terrifiant symbole. D’après certains auteurs, la patelette de la sabretache pouvait être de drap rouge galonné de blanc. Quelques-uns ajoutèrent une devise du style « Vivre libre ou mourir ». Les hussards portaient sur leur dolman, une pelisse noire bordée de fourrure de même couleur dotée d’une doublure blanche et de cordons mêlés noir et blanc. Tous les galonnages étaient noirs et blancs, les boutons en étain.

Le décret portant description de l’uniforme, spécifia que le dolman et la pelisse auraient cinq rangées de boutons alors que les régiments réguliers de hussards n’avaient que trois rangées. Le pantalon de cheval était noir et boutonné sur les côtés. Les bottes de cuir noir furent dotées d’éperons en acier. Les hussards de la Mort furent coiffés d’un mirliton noir qui se présentait comme suit : cocarde tricolore blanche au centre puis bleue et rouge à l’extérieur, passepoilée de blanc. Plumet noir et blanc en bas, flamme de même couleur bordée de blanc portée enroulée autour du shako en campagne ou tombante en parade, pompon de flamme blanc et bonnet orné d’un cordon tressé blanc. Des inscriptions telles que « la liberté ou la mort » furent brodées sur la flamme renforçant ainsi le caractère terrifiant du corps.

Beaucoup de régiments portaient le plumet à gauche à partir de 1792-93 contrairement à ce qui se pratiquait depuis 1786. Les hussards de la mort portèrent une ceinture-écharpe de laine noire à passants blancs, mise au point par l’ordonnance de 1786, elle mesurait 2,56 m et faisait trois fois le tour du cavalier. Le sabre était du modèle 1786. Pour le harnachement, la schabraque était en mouton blanc, mais Valmont signale une schabraque de mouton noir. Ce qui est étonnant car cette particularité était réservée aux trompettes. Le porte-manteau de drap noir était galonné de fils blancs côté.

L’escadron quitta Paris, le 2 septembre 1792, sous les encouragements de la foule et se rendit à l’armée du centre sous les ordres de Kellermann. Réunis à l’armée du Nord de Dumouriez, les hussards de la mort assistèrent à la bataille de Valmy, ils s’emparèrent de Longwy puis de Verdun le 1er octobre. Le 5 décembre, ils prirent Sarrebourg et le 13, Pilligen. Ils étaient à Wavren et Hanm mais échouèrent devant Trèves. Durant l’hiver 1792/93, alors que les effectifs étaient gravement amoindris, l’escadron prit ses quartiers d’hiver à Sarrelouis. Conscients de ne plus être en mesure de combattre de par leur faible nombre, les hussards de la mort envoyèrent une pétition à la Convention où ils demandèrent à être réunis à un régiment de chasseurs à cheval. En 1793, les hussards de la mort prirent leurs quartiers à Thionville, Toul et Phalsbourg, où ils reçurent l’ordre, le 13 mars, de se rendre à Fontainebleau pour être amalgamés, suivant le décret du 5 mars et leur vœu, au 13ème régiment de chasseurs. Lors de leur voyage, le capitaine Bonnet fut emprisonné à Nancy pour incompétence, le 11 avril. Le 25, les hussards de la mort arrivèrent à Fontainebleau où ils furent passés en revue par Châteauneuf-Randon avant d’être supprimés. C’est au même moment qu’éclatèrent les premiers troubles en Vendée, auxquels les hussards de la mort ne participèrent pas en tant que tels, étant dissout.

Article de Jérôme Croyet

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