74e régiment d’infanterie Beaujolais

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Le 74ème régiment d’infanterie ci-devant Beaujolais :

 

Historique :

 1790-91 :

 Le 1er juillet, le régiment en entier était en garnison à Lille. Fin 1791, il était dans la place de Douai.

 1792 :

Le 1er janvier, le régiment était en garnison à Douai. Il comprenait un effectif de 1 033 hommes et  482 manquants.

Le régiment passa à l’armée du Nord. Deux bataillons comptant 1 421 hommes étaient en garnison à Douai[1]. Les 28 et 29 avril, le 2ème bataillon du 74ème était dans la colonne du général Biron qui subit une sévère déroute à l’affaire de Quiévrain[2].

Le régiment était à l’armée du Nord sous les ordres du général Rochambeau, il cantonna le 1er mai à Artre. Le 25 juin, il était au centre, 1ère division d’infanterie, 2ème brigade de la division de l’armée du Nord sous le commandement du maréchal de camp Linch. Le 2ème bataillon du 74ème était également à l’armée du Nord lorsque commença l’invasion de la Belgique en novembre.

Il se trouvait dans la 4ème brigade du corps de bataille du général Duval[3]. Au mois de décembre, juste avant l’invasion de la Hollande le régiment était en cantonnement à Meer, Melin et Falle, villages du 5ème arrondissement de Tongres, selon l’organisation de l’armée du Nord du général Miranda. L’arrondissement étant sous le commandement direct du quartier-général de l’armée[4].

Historique du 1er bataillon :

 1792 :

Le 1er bataillon était pendant ce temps à l’armée du Rhin. Il participa à la campagne du général Custine et contribua à la prise de Mayence.

 1793 :

Il y tint garnison et prit part à la défense de la ville, durant le terrible et fameux siège. Après la capitulation, le bataillon qui était dans l’armée de Mayence fut dirigé sur la Vendée. Il s’illustra dans toutes les batailles contre les bandes vendéennes.

 1794 :

Il se fit remarquer à plusieurs reprises notamment en février, lors d’un combat qu’il mena près de Beaupréau et Cholet, puis quelques jours plus tard à Montrevault où le général Cordelier fit l’éloge du chef de bataillon Morot.

Embrigadement/amalgame du 1er bataillon :

 1ère formation :

 En premier amalgame, il ne fut pas incorporé.

 2ème formation :

 Il fallut attendre le second amalgame, pour qu’il soit incorporé, le 11 ou le 21 septembre 1796 dans la 70ème demi-brigade de ligne (armée des Côtes de l’Océan)[5].

Il fut amalgamé à Cholet avec un grand nombre d’unités décimées : 50ème, 134ème et 157ème de bataille, 1er bataillon de la 133ème de bataille (en réalité 1er bataillon du 72e d’infanterie), 1er bataillon du 73ème régiment, 4ème de l’Hérault, 5ème de Dordogne, 5ème bis de Lot-et-Garonne, 4ème du Calvados, 7ème des réserves, 1er de l’Egalité (Charentes-Inférieures) et 12ème bataillon de Paris ( bataillon de la République)[6].

D’après l’historique du 70e régiment d’infanterie de ligne[7], la 70e demi-brigade fut formée, des 50e, 134e et 157e demi-brigades de bataille, du 1er bataillon du 72e régiment d’infanterie ci-devant Vexin, du 1er bataillon du 73e régiment d’infanterie, ci-devant Royal-Comtois, du dépôt du 2e bataillon du 73e d’infanterie ci-devant Royal-Comtois, du 1er bataillon du 74e régiment d’infanterie, ci-devant Beaujolais, du 4e bataillon de l’Hérault, du 5e bataillon de la Dordogne, du 5e bataillon de Lot-et-Garonne, du 4e bataillon du Calvados, du 3e bataillon de la Charente, du dépôt du 12e bataillon des volontaires de la République. Le noyau de la 70e de ligne fut formé de la 50e demi-brigade de bataille, elle-même venant de l’armée du Nord où elle avait fait les campagnes de 1793 et 1794.

Historique du 2ème bataillon :

 1793 :

 Début 1793, le 2ème bataillon était en garnison à Anvers. Le 2ème bataillon était fort de 451 hommes à l’armée du Nord du général Miranda, dans la division de gauche des généraux Champmorin et Chanal. Il cantonna alors sous Venloo, sur la rive gauche de la Meuse[8]. Après la déroute du début de mars, le 2ème bataillon était toujours à la division Champmorin dans « l’armée de gauche du général Miranda »[9].

Il évacua Anvers en avril et se retira à Courtrai puis à Lille. Un détachement de ce bataillon, fort de 60 hommes défendit le village d’Orchies pendant deux heures.

Au mois d’août, le 2ème bataillon dépendant de l’armée de Moselle fut envoyé en renfort à l’armée du Nord. Le 23 août, il arriva à Soissons, le 26 août à Laon, le 27 à Marles, le 28 à Vervins, le 29 à Avesnes et le 30 août à Maubeuge[10].

Le 28 septembre, il fit partie des forces de l’aile gauche de cette armée qui cantonna à Baschamp. Il comptait 22 officiers et 855 sous-officiers et volontaires[11].

Le 2ème bataillon forma la demi-brigade du 74ème, avec le 2ème de Corrèze, le 3ème du Lot et une compagnie d’artillerie légère. Le 13 septembre, il bivouaqua à Tortequenne et comptait 457 hommes présents sur un complet de 755 hommes. Le 20 septembre, ce bataillon sortit du camp de Gaverelle et rejoignit le poste de l’Ecluse pour renforcer la division des flanqueurs de gauche[12].  Il fit partie de la division du général Davaine qui dut se rendre à Cassel par Lens et Saint-Venant[13].

 Embrigadement/amalgame du 2ème bataillon :

 1ère formation :

 La 138ème demi-brigade de bataille fut formée à Namur, le 6 novembre 1794, selon Belhomme[14] et Susanne[15]. Elle se composait du 2ème bataillon du 74ème, du 5ème des Vosges et du 2ème de la Vienne.

 2ème formation :

 Le 24 février 1796, la 138ème de bataille fut versée dans la 61ème de ligne (avec la 24ème et la 138ème).

Colonels :

Colonel César-Hippolyte Comte de Choiseul-Praslin, 10 mars 1788-5 février 1792.

Colonel François-Xavier-Jacob de Freitag, 5 février 1792-8 mars 1793.

Colonel Jean-François de Laborde De Pécomme, 8 mars 1793- ?

 

Etat-major du régiment en 1792[16] :

 

Noms Grades
Pécomme et Sagariga Lieutenant-colonel
Carrel Quartier-maître trésorier
Massé et Cauvigny Adjudant-major
Beaudenet, Bornier, la Rocheaimon, Jacomel, Daubière, Bellerue, Loraille, Dutranchant, le Bé, de Carière, Lemaire, de Sart, Rey, Jousserant aîné Capitaine
De Lattigue, de Jacomel, de Savy, Marrot, Fabry, d’Aymery, Reigner, Lefevre, Castin, d’Agay, Defroy et Barquier Lieutenant
Bedos, Larochaimon, Desegaulx, Beaudenet, de Juge, de Ribeyre, Dueil, de Saint-Cyr, Tremault, d’Arballestier, Simon, Houël, Volte, Durand, Soibinet, Buzelet. Sous-lieutenant

 

Portrait :

 

Louis Caillet, de Manziat, Ain, fusilier au 74ème régiment d’infanterie ci-devant Beaujolais. Il perdit la jambe gauche au service de la république. Il reçut un brevet pour recevoir une pension en date du 16 mai 1794. Il se trouvait comme invalide pensionné en résidence dans la commune, les 19 février, 25 avril, 4 mai et 3 juin 1797. Il se maria avec Marie Blaisin dont il eut un fils en floréal an III (avril ou mai 1795).

Article de Laurent B.

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[1] E. Desbrières, La cavalerie française sous la Révolution, tome 1 page 104.

[2] Idem, page 116.

[3] Idem page 327.

[4] Idem, page 343.

[5] Louis Susane, Histoire de l’ancienne infanterie française, tome 5, pages 426 et 427.

[6] Belhomme, Histoire de l’infanterie de France, page 141.

[7] Réunion des officiers, Historique du 70e régiment d’infanterie de ligne, 1875, p. 10.

[8] Idem, page 352.

[9] Idem, page 363.

[10] Il comptait 831 hommes et dut être dirigé sur Péronne, V. Dupuis, pages 274 et 282.

[11] V. Dupuis, tome 2, d’Hondtschoote à Wattignies, page 63.

[12] Idem, tome 1, page 401 et tome 2, page 221.

[13] Idem, pages 36 et 242.

[14] Belhomme, Histoire de l’infanterie de France.

[15] Louis Susane, déjà cité, page 352.

[16] Roussel, pages 199 et 200.